Critique : Wakfu - Episodes 1 à 13
Le 02/07/2010 à 07:48Par Frédéric Frot
Wakfu est une série familiale agréable à suivre. Le pitch, pourtant classique et exploité à outrance, est servi par des personnages truculents. Les amateurs de l'univers des jeux en ligne d'Ankama retrouveront tout ce qui leur plait. Mais que les autres se rassurent, le récit leur livrera tous les éléments nécessaires à la compréhension de l'histoire. Si les nombreuses références à une culture geek mais également à l'animation japonaise ne passeront pas inaperçues aux yeux du fan, les autres y trouveront de nombreux éléments humoristiques. Les personnages de ce récit, tout aussi intéressants les uns que les autres, se complètent pour former une compagnie des plus agréables que ne renierait pas JRR Tolkien. Wakfu est l'une des séries d'animation françaises les plus sympathiques de ces dernières années. Ankama prouve ainsi que les petits Gaulois sont capables de réaliser de l'animation de qualité.
Le studio Ankama est connu en France pour son jeu en ligne réalisé avec la technologie flash : Dofus. Fort de plusieurs années de maîtrise technique, la petite société du nord de la France s'est lancée dans la réalisation d'une série d'animation. Pour ce faire et pour gagner en flexibilité, elle exploite la même technique graphique que pour le jeu et s'appuie sur une autre de ses licences phares : Wakfu.
L'avantage de créer une série d'animation basée sur un mmorpg est que tout l'univers est cohérent et connu d'un bon nombre de personnes. Techniquement, une animation en flash n'a rien à envier aux méthodes traditionnelles et soutient la comparaison avec les autres séries. Ankama arrive à proposer des images sans défaut même si les puristes trouveront certaines faiblesses dans la vélocité des images. Mais il ne faut pas bouder son plaisir de suivre les aventures de Yugo et de ses amis.
Contrairement à nombre de séries françaises, Wakfu présente une suite logique et si chaque épisode peut être vu individuellement, l'ensemble forme une histoire complète rejoignant en cela les animations japonaises et les exceptions françaises comme Oban Star-Racer. La trame simple d'un enfant à la recherche de ses parents permet une grande liberté. Autour du jeune garçon, on retrouve une galerie de personnages truculents. En premier lieu on trouve Ruel Strout, un Enutrof plus près de ses sous que du reste mais sous l'air bougon duquel on peut distinguer une grande tendresse à l'égard de Yugo, fils adoptif de son meilleur ami.
Il est amusant de noter que les noms des races et éléments du monde de Wakfu sont généralement des jeux de mots ou du verlan, Enutrof pouvant se lire Fortune dans l'autre sens. Dans cette confrérie, on trouve également un Iop dont l'intelligence est inversement proportionnel à son courage, ce qui n'est pas peu dire. C'est par lui le plus souvent qu'arrivent les aventures et les dangers. Malgré ses défauts, il est par ses frasques celui qui apporte l'humour. On retrouve au sein de cette équipe deux personnages féminins en les personnes de la princesse Sadida, prénommée Amalia, et de son garde du corps Evangelyne la Cra. Cette dernière semble plus être un garçon manqué malgré une apparence très féminine.
Le héros Yugo est le personnage le plus attachant du lot. Le cœur sur la main, il est toujousr prêt à aider autrui, ce qui le mène souvent avec ses amis au coeur des aventures. Comme dans les bons shônen japonais, il est à la recherche de ses origines et chaque épisode lui permet de s'affirmer, de se construire. Tous les personnages présentent des traits de caractère poussés à outrance mais l'ensemble s'avère être un groupe homogène que l'on prend plaisir à suivre.
Les références visuelles à la culture japonaise mais également aux différentes sous-cultures comme celle des films d'horreur transparaissent lors de plusieurs épisodes. Les trois segments qui composent l'aventure du bouffball rappelleront les matchs de Cobra le space pirate, tandis que le dernier épisode du second DVD nous plonge en plein film d'horreur (« surtout ne pas se séparer... »). Comme on peut le voir, nombre de références échapperont à nos chères têtes blondes mais leurs parents pourront les interpréter à leur juste valeur.