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Deauville Asie 2008 : Jour 2

Le 14/03/2008 à 17:21
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Deauville Asie 2008 : Jour 2 Le Festival de Deauville passait à la vitesse supérieure en ce jeudi 13 mars avec l'ouverture tant attendue de la compétition longs métrages, à laquelle il fallait ajouter deux hommages parmi les plus attendus, Joe Hisaishi et Kôji Yakusho (voir notre vidéo ci-dessous). Bien qu'il ne s'agissait encore que du début du festival, le public était déjà vraiment au rendez-vous, en particulier lors des séances du soir.

Cette belle journée un tantinet pluvieuse ne débutait toutefois pas par le premier film de la compétition, mais par la projection de presse de Walking My Life de Satoshi Isaka, présenté par ailleurs dans la section panorama. L'histoire, tragique, est celle d'un homme, marié et père de deux enfants, qui apprend un beau jour - dès les premières images du film - qu'il est atteint d'un cancer avancé. Il ne lui reste plus que six mois à vivre. On pense instantanément à Ikiru de Akira Kurosawa, ou encore au plus récent Inochi de Tetsuo Shinohara, mais Walking My Life traite le sujet d'une manière encore différente, même s'il préfère comme ce dernier parler de la vie plutôt que de la mort. Avec un tel sujet, on s'attend néanmoins à quelques passages obligés et on ne les évite pas tous, d'autant que - et c'est la principale faiblesse du film -, la narration s'avère être très linéaire. Mais si la souffrance du personnage est très palpable, ses défauts ne sont jamais occultés, à commencer par le formidable égoïsme dont il fait preuve à plusieurs reprises, par pure maladresse. A ce titre, Kôji Yakusho se montre une fois de plus exceptionnel, exprimant avec subtilité toutes les contradictions de cet homme à l'heure du bilan. Satoshi Isaka réalise au final un film inégal, alourdi par quelques longueurs notamment, mais qui émeut sans donner l'impression de nous prendre au piège de la larme facile.

Deauville Asie 2008 : Jour 2

Tout de suite après débutait la compétition officielle, avec Keeping Watch, premier film de la réalisatrice taiwanaise Cheng Fen Fen. Le pitch est simple : le quotidien monotone de la jeune Ching, qui tient le commerce de montre familial, est bouleversé par l'arrivée de Han, un jeune homme qui prétend avoir été son camarade de lycée. Elle ne tarde pas à tomber amoureuse de lui, pour découvrir qu'il n'est peut-être pas très net. Bonne surprise, le film révèle un solide sens de la mise en scène et une fraîcheur de regard peu commune qui fait réellement plaisir à voir. Accrocheur sans être inutilement poseur, touchant sans verser dans la mièvrerie, Keeping Watch flirte tour à tour avec la comédie romantique et le thriller fantastique pour s'avérer n'être finalement ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. La réalisatrice ne se perd pas en route, filmant de très près ses deux comédiens pour mieux nous faire partager leur relation étrange. On relèvera quelques maladresses dans la gestion du rythme dans le dernier tiers, mais Keeping Watch reste jusqu'au bout un film sensible, déroutant et attachant, et très original.

Nous poursuivons ensuite avec le film coréen Beautiful, premier long métrage de Juhn Jaihong qui s'intéresse à une jeune femme dont la beauté fascine voire obsède tous les hommes ayant croisé son chemin. Un jour, elle relâche brièvement sa méfiance et se fait violer dans son appartement. Inspiré d'une histoire écrite par Kim Ki-Duk, ce qui est le gage d'un certain jusqu'auboutisme, Beautiful adopte une approche subjective et compassionnelle sur son personnage, tout en développant un propos riche en implications. Ainsi, le film dépeint non seulement des rapports hommes/femmes très violents, physiquement comme psychologiquement, mais aussi un rapport de la femme à son propre corps extrêmement malsain. Si le regard porté sur l'homme d'aujourd'hui peut paraître caricatural, c'est parce que le cinéaste nous plonge littéralement dans la psychose de son personnage, le drame psychologique flirtant ici de très près avec le genre du thriller paranoïaque. L'histoire se déroulant sur un laps de temps très restreint, les réactions de la jeune femme manquent au final quelque peu de réalisme, mais le film atteint son but en provoquant un réel malaise et c'est là le principal. Beautiful surprend, dérange et finalement émeut.

Deauville Asie 2008 : Jour 2

La soirée débutait ensuite sur deux hommages, l'un pour le compositeur japonais Joe Isaishi et l'autre pour le comédien japonais Kôji Yakusho, tous deux accueillis par un public particulièrement chaleureux. L'émotion était même très forte lorsque des extraits de films de Hayao Miyazaki et Takeshi Kitano ont défilé à l'écran, juste avant l'arrivée sur scène de Joe Hisaishi. Quant à Kôji Yakusho, il ne semblait pas s'attendre à une telle ferveur.
Nous vous parlerons demain du long métrage qui a suivi ces beaux hommages, Funuke, Show Some Love, You Losers !, des nouveaux films de la compétition longs métrages et bien sûr de la compétition Action Asia.








Festival du Film Asiatique de Deauville 2008

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