Interview : Alex Meraz (Twilight Chapitre 3 : Hésitation)
Le 15/07/2010 à 19:13Par Elodie Leroy
La Convention Twilight qui s'est déroulée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 4 juillet 2010 était l'occasion de rencontrer plusieurs acteurs du film, parmi lesquels Alex Meraz. Agé de 25 ans, ce dernier interprète Paul, le bad boy de la meute de loups qui accompagne Jacob Black. L'acteur nous parle du tournage du film, des effets spéciaux employés pour donner vie aux loups, de Stephenie Meyer mais aussi de la représentation des Indiens d'Amérique dans la saga Twilight. Bien entendu, Alex Meraz n'oublie pas de nous livrer quelques anecdotes croustillantes sur la meute.
Filmsactu.com : Quelles sont vos impressions sur la convention ?
Alex Meraz : Je reviens tout juste de la première à Londres et cette convention est formidable. Les fans sont extraordinaires, très passionnés et enthousiastes. Et puis j'adore Paris, la nourriture est incroyable.
C'est votre premier séjour à Paris ?
En fait, je suis venu ici l'année dernière mais c'était juste une escale pour prendre le train et me rendre à Nice, dans le sud de la France, où j'ai passé dix jours. Donc oui, on peut dire que c'est la première fois que je peux vraiment apprécier Paris.
Parlez-nous de votre personnage.
J'interprète Paul qui un peu le bad boy de la meute de loups. C'est le plus agressif de tous et il aime ça. Moi aussi d'ailleurs.
Qu'est-ce que ça fait de tourner toutes vos scènes à moitié déshabillé ?
Ce que ça fait ? C'est sexy ! (rires) C'est marrant parce que pour moi, même si je ne suis pas très habillé et que je ne porte pas vraiment de costume, j'ai l'impression d'en porter un. On s'entraîne très dur, on se fait maquiller un peu, et j'ai la sensation d'être dans mon personnage. Quand que je me rhabille, l'imaginaire associé à cet univers s'évapore un peu, alors que dès que je me déshabille et que j'enfile mon short, je suis dans la peau de Paul. Après, ils dessinent le tatouage sur mon épaule, et ça y est, je fais partie de la meute de loups. Donc en fait, cette tenue est comme un costume pour moi, si vous voyez ce que je veux dire.
Combien de temps mettent-ils à vous poser le tatouage sur l'épaule ?
C'est surprenant parce qu'en fait c'est très long. Déjà, j'ai beaucoup de vrais tatouages un peu partout sur le corps et il faut bien quatre heures pour tous les couvrir, surtout sachant que je tourne torse nu. Quant à celui qu'ils me mettent sur l'épaule, il reste pendant une semaine environ donc il faut qu'il soit parfait. Ils se prennent la tête à cause de la manière dont est fait le tatouage. Il est rigide donc quand ils le posent, il arrive qu'il craque. Il faut alors tout recommencer à zéro et l'effacer, ce qui crée des rougeurs sur la peau. C'est beaucoup de travail et cela prend environ deux heures rien que pour le poser.
Est-ce que vous tournez beaucoup devant un écran vert pour les scènes d'action ?
Pas tant que ça. Au début, je pensais qu'on aurait beaucoup de scènes devant des écrans verts mais aussi que je porterais moi-même une combinaison verte avec tout un tas de capteurs. Mais en fait, ils ont des technologies très avancées. La seule chose de ce genre que j'ai faite était l'année dernière, à l'époque de New Moon (titre anglais pour Tentation, ndlr). Le premier jour où je suis arrivé dans le studio, ils ont scanné mon corps au laser, de haut en bas, avec une machine qui fonctionne un peu comme une photocopieuse, si vous voulez. De cette manière, ils ont réalisé une copie parfaite de mon corps. Elle me ressemblait comme deux gouttes d'eau, comme une photo, sauf qu'il pouvait la manipuler afin d'avoir tous les angles de vue possibles. Ça fait presque peur, en fait ! (rires) Ils utilisent cette image comme référence pour mes transformations en loups. Tout ce que nous avons à faire ensuite, c'est tourner dans des décors réels et bouger devant la caméra. On entre ou on sort du champ et ils filment la zone où nous sommes censés nous tenir une fois transformés. A la fin, ils n'ont plus qu'à ajouter les loups créés par ordinateur. Donc finalement, nous n'avons pas beaucoup tourné avec des écrans verts. C'est vraiment très impressionnant de voir ce qu'ils sont capables de faire.
Les effets spéciaux du troisième film sont-ils plus avancés que dans le second ?
Je ne pense pas qu'ils soient tant que cela plus avancés. C'est la même équipe qui a réalisé ceux de New Moon et d'Eclipse. Elle est dirigée par Phil Tippett. C'est un génie, il est très célèbre et il a déjà gagné des Oscars auparavant. Il a travaillé sur les Star Wars et sur Jurassik Park, il a une carrière incroyable (Phil Tippett a effectivement gagné un Oscar pour Le Retour du Jedi en 1984 et un pour Jurassik Park en 1994, ndlr). Pour ce film, ce n'est pas tant que les effets spéciaux étaient plus avancés mais plutôt que l'équipe était davantage impliquée. Dans New Moon, il y avait pas mal de plans digitaux et on voyait un peu les loups, mais dans Eclipse, leur temps d'apparition est supérieur encore et on les voit davantage se battre.
Comment était David Slade sur le tournage ? Connaissiez-vous ses précédents films ?
Oui, je connaissais. J'adore ce qu'il fait ! J'adore David ! J'ai eu de la chance, en fait. Quand je suis arrivé pour tourner New Moon, j'étais un peu nerveux à cause de l'ampleur de Twilight mais aussi parce que tous les autres acteurs se connaissaient et étaient comme une famille. J'étais un peu intimidé par cette énorme production. Mais Chris Weitz (réalisateur du second chapitre, ndlr) est quelqu'un de très zen, il me fait un peu penser à un moine bouddhiste. Il vous met tout de suite à l'aise, donc assez vite, je me suis senti détendu et je n'étais plus du tout terrifié à l'idée d'être dans une production aussi grosse. J'ai pu m'adapter sans problème. Au contraire, David Slade attend de vous que vous connaissiez votre métier. Il fait le sien et il fait beaucoup de choses en même temps. Surtout que dans Eclipse, il y a encore plus de choses à gérer que dans les précédents, avec tous ces effets spéciaux mais aussi ce casting encore plus important. David n'a pas le temps de vous prendre par la main. Il vous donne ses instructions et il tourne. Mais j'étais prêt pour ça parce que j'avais compris mon personnage et j'avais confiance. Je trouve que ce que David a fait est génial. C'est un artiste qui m'inspire beaucoup, il est brillant, et ce film est mon préféré des trois.
Avez-vous rencontré Stephenie Meyer ?
Oui. Elle nous soutient beaucoup et s'implique dans le casting. La première fois que je l'ai rencontrée, elle m'a dit que j'étais parfait pour le rôle de Paul. Elle trouvait que je ressemblais déjà presque à un loup à cause de la forme de mon nez et de la manière dont il pointe un peu vers le bas. J'étais très content ! C'était vraiment sympa de se sentir soutenu par quelqu'un qui a consacré autant de temps et d'énergie dans ces livres. Sachant qu'elle a imaginé ces personnages, l'entendre dire que je suis parfait pour l'un d'entre eux m'a beaucoup aidé à prendre confiance en moi. Stephenie est toujours sur le tournage pour voir si tout se passe bien. Je pense aussi que c'est fascinant pour elle de voir comment ses mots sont transposés à l'écran. Elle est très enthousiaste.
Comment est l'ambiance dans la meute de loups ? Vous avez des anecdotes à partager ?
Oui, il y a tellement de choses marrantes à raconter... J'ai travaillé sur d'autres films où les gens se prenaient très au sérieux, n'avaient pas peur de casser l'ambiance et voulaient garder leurs distances. Mais dans la meute, on se taquine les uns les autres comme dans une famille. Les autres sont un peu comme des frères. Je n'ai pas peur de me moquer d'eux et vice versa. Il y a une anecdote à laquelle je pense. Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette scène où Taylor Lautner est étendu par terre parce que son corps est censé être en mille morceaux. Toute la meute accoure alors vers lui pour voir s'il va bien. Mais ce jour-là, il pleuvait beaucoup et il y avait de l'eau partout sur le sol. Aucun de nous ne portait de chaussures et nous devions courir très vite. Nous avons tous commencé à glisser et j'ai dit aux autres : "Regardez, moi je ne glisse pas. Vous feriez mieux de faire comme moi : j'utilise mes orteils pour m'accrocher au sol et me propulser." Disons que je leur donnais des leçons. On a donc recommencé la prise. Quand David a crié "Action !", on s'est tous mis à courir, et le seul qui est tombé par terre, c'est moi bien sûr ! J'ai glissé, j'ai dégringolé et je me suis rétamé dans l'eau et dans la boue. Quand je me suis relevé, j'en avais partout, mes cheveux étaient complètement en désordre... (rires). J'étais super embarrassé parce que je venais de jouer au donneur de leçon ! Ils riaient tous aux éclats et la caméra continuait à tourner. Là-dessus, David a crié "Coupez ! C'est parfait, on la garde !". Je disais : "Nooonnn!!! Vous n'allez quand même pas utiliser ça !" (rires)
Je vois ! (rires) Sinon, que pensez-vous de la manière dont les Amérindiens sont dépeints dans Twilight ?
Je trouve ça très bien. Il y a des éléments de culture traditionnelle, surtout dans Eclipse où il y a une très belle scène où ils expliquent leurs origines, comment ils sont devenus ce qu'ils sont, à travers cette légende racontée par le chef et qui parle de sacrifice. Mais Twilight montre aussi l'esprit de communauté et le sens de l'humour des Amérindiens. Nous sommes des gens plutôt marrants, en réalité. Nous adorons les plaisanteries, les taquineries, mais dans un bon esprit, plein d'amour. Je trouve que Stephenie montre cela très bien. Elle a fait des recherches, d'ailleurs, à propos de la tribu Quileute que nous sommes censés représenter. Bien sûr, tout n'est pas authentique parce qu'elle a adapté ces éléments à son univers de fantaisie. Mais rien que parce qu'elle a incorporé les Amérindiens dans son histoire, alors qu'elle aurait pu choisir n'importe quelle autre culture, je suis content. Cela leur donne tout d'un coup une grande visibilité.
D'autant que ce n'est pas très courant dans les films hollywoodiens. On n'entend quasiment jamais parler des Amérindiens dans les films mainstream...
Exactement. Je trouve ça très bien et la première fois que j'ai rencontré Stephenie, je l'ai remerciée de les avoir inclus. Espérons que grâce à ça, d'autres histoires parlant des Amérindiens seront racontées, que les gens auront envie d'en savoir plus. Je suis content de faire partie de l'aventure mais je suis aussi heureux que les Amérindiens y soient représentés. C'est très important dans un film comme celui-là, qui bat des records au box-office et qui fait à présent partie de l'histoire du cinéma. C'est un pas dans le bon sens.
Vous-mêmes, vous avez des origines amérindiennes ?
Oui. Je suis en partie Mexicain. Ma tribu s'appelle Purepecha, c'est une tribu qui vient du sud.
Dans quoi vous reverra-t-on prochainement ?
Je viens de finir le tournage d'un film au Pérou. Ça s'appelle The City of Gardens et c'est un film incroyable. J'ai été mis en prison pendant cinq semaines et encore une fois, je joue un bad boy. Mais c'est ce que je voulais ! On m'a d'abord proposé de jouer un mec bien, mais je voulais jouer un méchant. J'ai des dents en or et les cheveux en partie rasés. J'ai un look de dingue, j'ai vraiment l'air méchant. Je tiens l'un des rôles principaux, donc j'ai beaucoup de temps d'apparition à l'écran. C'était un tournage difficile mais je suis très satisfait de la manière dont les choses ont l'air de tourner. Ils sont actuellement en train de faire le montage. Espérons que le film sera traduit et que quelques fans de Twilight iront le voir, qui sait ? Bon attention, ça n'a rien à voir avec Twilight ! (rires) Je jure beaucoup, je fais des trucs dingues, mais j'en suis très fier.
Propos recueillis par Elodie Leroy
Interview réalisée le 4 juillet 2010 à la Convention Twilight