Coupez ! " : "Quand un acteur est ultra chiant, on dit qu’il est exigeant" interview
Le 23/05/2022 à 15:38Par Olivier Portnoi
Filmsactu a eu le plaisir de discuter avec Finnegan Oldfield à l'occasion de la sortie de l'excellent et mordant Coupez ! (voir notre critique) de Michel Hazanavicius avec aussi Romain Duris et Berenice Bejo.
Extraits de cette conversation.
Es-tu fan de films d’horreur ?
Finnegan Oldfield : J’aime bien les films d’horreur. J’ai été jury à Gerardmer une année et j’ai adoré. J’aime l’ambiance qu’il y a dans une salle pour un film d’horreur. Tu te dis "je ne vais pas flipper, il y a plein de gens autour de moi" et quand tu te laisses prendre, c’est génial.
Quel est le film d’horreur qui t’a le plus marqué ?
Blair Witch Project quand j’étais petit. Pas mal de gens m’ont dit depuis que c'était tout pourri, mais je le trouve toujours flippant. Je défie ceux qui ont trouvé cela pourri d'aller le regarder seul dans les bois avec leur macintosh.
Quand tu reçois un scénario comme Coupez!, c’est quelque chose qui te parle immédiatement ?
Oui. Non seulement, il y a de la comédie mais en plus on me demandait de jouer un acteur extrêmement chiant... cela m’a botté à fond (rires). Puis être dans un film de Michel Hazanavicius avec Romain Duris, cela ne peut qu’être bien.
Comment prépare-t-on le rôle d’un acteur « extrêmement chiant » ?
Il n’y a pas grand chose à faire (rires). Michel m’a dit "quand un acteur est super relou, on dit qu’il est exigeant". Il fallait donc être très exigeant avec le réalisateur dans le film.
Ce genre de rôle fait-il réfléchir sur soi en tant qu’acteur ?
Oui un peu. Tu te remets un peu en question. Tu te dis, mais ce film c’est celui du réalisateur par de l’acteur. C’est ce que rapport entre mon personnage et Romain Duris qui est le réalisateur qui me plaisait. Mon personnage n’hésite pas à faire une prise d’otage.
Les films qui jouent autant avec le spectateur que Coupez ! sont rares.
Le but est que le spectateur devienne inspecteur du film qu’il a vu. C’est vrai que démarrer par 35 minutes d’un film tout pourri te fait te poser des questions. Plus tard, tu comprends pourquoi c’était tout pourri, pourquoi un type est arrivé couvert de vomi, pourquoi les acteurs se lançaient dans des impros tout pourries.
Vous ne vous êtes pas dits que certaines personnes risquaient de quitter la salle la première demi-heure ?
Si mais tant pis pour elles (rires). J’espère qu’il y aura des gens qui leur diront « tu aurais vraiment dû rester ».
Le plan séquence du début du film a été tourné comme un vrai plan séquence ?
Oui. On l’a répété pendant 5 semaines et on l’a tourné pendant 3 jours. Il dure 35 minutes. Pendant ces 3 jours, on le tournait 4 fois par jour avec maquillage, démaquillage, décapitation, effets spéciaux. On repartait à chaque fois de zéro sans jamais couper. Si quelqu’un glissait ou bafouillait, ou si un effet était raté, on continuait. C’est assez fou et complètement génial.
Tu étais intimidé au départ de tourner face à Romain Duris ?
Oui quand même. Surtout que j’ai grandi avec ses films et que j’étais fan de lui. Tourner avec l’une de ses idoles est toujours étrange. Mais il est généreux et devient rapidement un super partenaire de jeu.
Tu avais vu la Classe Américaine ?
Oui mais un peu tard. Sur mes premières tournages quand j’avais 10 ans, j’entendais plein de gens récitaient les dialogues du film sans comprendre. Hazanavicius a un sens de la vanne et de la réplique qui n’appartient qu’à lui. C'est l'une des grandes forces de Coupez !.
Coupez ! actuellement au cinéma