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SAMBA : parce qu'il n'y a pas qu'INTOUCHABLES [Interview]

Le 09/02/2015 à 14:10
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SAMBA : parce qu'il n'y a pas qu'INTOUCHABLES

Sorti en octobre dernier dans nos salles, SAMBA, d'Eric Toledano et Olivier Nakache, avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim et Izia Higelin,  sortira en DVD et Blu-Ray la semaine prochaine. L'occasion de revenir sur le parcours d'Eric Toledano, réalisateur d'Intouchables, certes, mais qui apprécie qu'on le cantonne pas à ce phénomène...  Samba - Blu Ray
Samba sort en DVD, BR et VOD le 18 février. Quel souvenir gardez-vous de cette aventure ?

 

Après l’aventure hors norme d’Intouchables, nous avions avec Olivier Nakache à cœur de retrouver l’ambiance d’un plateau. Ce film a été l’occasion pour nous de parler de sujets profonds qui nous touchent et de mettre en avant ces travailleurs de l’ombre, à la fois omniprésents et invisibles dans les sociétés occidentales.

Ce film est une étape supplémentaire dans notre ambition cinématographique, et nous sommes particulièrement heureux de l’avoir partagé une fois de plus avec Omar que nous avons découvert, mais aussi avec des acteurs que nous ne connaissions pas comme Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim ou Ïzia Higelin qui a d’ailleurs été nommée au César dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle.

 

Quelle attention particulière portez-vous à l'édition du DVD ?


La sortie d’un film en DVD est toujours une étape très importante pour moi, dans la mesure où elle permet de le matérialiser. Désormais, c’est un objet que les gens peuvent garder chez eux, voir ou revoir comme bon leur semble. D’un certain côté, le DVD permet au film de rentrer dans l’intimité des gens, et la vie du film nous échappe au fur et à mesure. C’est une sensation assez jouissive. Et puis c’est l’occasion aussi de partager des moments forts de Samba avec le public à travers le making of, les bonus sur la musique ou encore sur la tournée avant la sortie du film.


Eric Toledano

 

 Quel bilan faites -vous aujourd’hui, 4 mois après la sortie du film en salle.


Samba a atteint plus de 3 millions d’entrées en France, et il connaît une belle vie à l’étranger, notamment en Espagne ou en Allemagne où le film a performé lors de son démarrage. En Hollande, il a comptabilisé plus de 200 000 entrées, ce qui est un réel succès pour un film français. Le bilan est donc très positif et nous sommes toujours très touchés de voir que le public nous suit à travers nos films.


Samba

 

Vous avez un style bien identifiable, quelles sont vos influences cinématographiques ?


Les comédies anglaises, les comédies italiennes, celles qui allient l’humour et la profondeur. Mais aussi l’humour plus absurde comme le film The party de Blake Edwards.

Evidemment, les films de Woody Allen dont je connais les dialogues par cœur.

Parmi mes références françaises, l’équipe du Spendid comme la série Les Bronzés ou Le Père Noel est une ordure.

 

 

Dans le film Samba, vous ne faites pas mention de la religion du personnage principal. Qu’évoque pour vous la religion aujourd’hui, dans une actualité complexe ?


Dans Samba, nous n’abordons pas la question de la religion. Pour nous, c’était l’aspect économique qui nous importait le plus.

Depuis les événements de Charlie hebdo, on nous a beaucoup posé de questions relatives à la religion, notamment en Allemagne ou en Espagne lors de la tournée internationale du film.On nous faisait remarquer que le personnage de Samba buvait de l’alcool notamment. Je crois que nous voulions parler d’avantage de l’aspect économique des sans papiers et non de leur origine culturelle ou religieuse. D’ailleurs, la place de la religion est assez faible dans ma vie. Elle est d’abord très pudique, très personnelle et de surcroît, peu proéminente dans mon travail ou dans mon quotidien.

 

 

Quels aspects de votre vie se retrouvent dans votre cinéma ?


Pendant toute mon enfance et mon adolescence, j’ai participé à beaucoup de centres aérés, de colonies de vacances via la mairie, d’associations culturelles, de stages sportifs etc. C’est d’ailleurs dans l’une d’entre elles que j’y ai rencontré mon co-réalisateur.

En fait, avec Olivier Nakache, on est né dans le groupe, on s’est construit dans le groupe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard d’avoir travaillé par la suite dans le cinéma. Il y a lien évident entre déjeuner à 100 sur un plateau et déjeuner à 100 dans une colonie de vacances.

C’est le groupe qui m’intéresse et finalement, notre capacité à vivre ensemble.

 

 

Votre famille et votre éducation ont elles eu une influence sur votre cinéma ?


Pas particulièrement. Je crois qu’être artiste, c’est renoncer à soi. Renoncer à sa famille, à ses racines et pouvoir s’en extraire. J’ai de très bon rapport avec ma famille mais elle n’influence pas spécialement mon cinéma. Je ne viens d’ailleurs pas d’une famille de cinéma. Mon père a travaillé toute sa vie dans l’administration.

J’ai un frère qui vit à l’étranger, qui a souvent été expat’ dans de nombreux pays. Aujourd’hui, il vit en Hollande. C’est peut être ce rapport au voyage que l’on a de commun dans la famille. J’aime voyager pour mes films, que ce soit quand je les tourne ou lorsque je vais les défendre à travers le monde.

 

Je n’ai pas l’impression que mon éducation et ma famille ont eu des vraies influences sur mon travail. Les seules qui ont réellement comptées sont celles du cinéma, via la cassette VHS puis les DVD et évidemment les salles obscures. Bien sur,  une certaine éducation autodidacte forgée au fur et à mesure de mes découvertes cinématographiques m’a construit dans ma vie professionnelle.

 

 

Vous êtes né à Versailles. Quels liens entretenez vous avec cette ville ?

 J’ai grandi dans une ville que je trouve assez originale dans la mesure où elle a été le berceau de nombreux artistes comme Air et Phoenix dans la musique, ou bien les frères Podalydes au théâtre et au cinéma. Il y avait une émulation artistique évidente à Versailles et j’ai passé une jeunesse heureuse, chaleureuse et sympathique. J’ai toujours beaucoup de plaisir à y retourner. Je ne manque d’ailleurs jamais de venir présenter mes films au cinéma le Cyrano, le cinéma dans lequel j’ai usé les fauteuils pendant toute mon adolescence.

 

 

Quel a été votre parcours avant d’arriver au cinéma ?

J’ai reçu une éducation assez laïque aux valeurs républicaines, due notamment à mon père très respectueux des institutions, lui même ancien enarque.

J’ai fait une année de césure après mon bac. J’avais besoin de voir le monde. Je suis donc parti voyager dans plusieurs pays et notamment aux Etats Unis où j’y ai séjourné quelques mois.

J’ai roulé ma bosse pendant une année avant de rentrer à l’université pour y faire mes études de lettres et de sciences politiques.

 

 

Quels sont vos prochains projet ?

Cette sortie en DVD marque d’une certaine manière la fin de notre histoire avec le film. On va pouvoir se remettre à écrire avec Olivier Nakache. Nous avons plein d’idées, plein d’envies et surtout, un sentiment très agréable de liberté. On a envie de mettre cette énergie positive au profit d’un prochain long métrage ! On vit pour faire des films et ce sentiment d’urgence commence à naitre une nouvelle fois chez nous. 

 





Samba

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