Ça va mal pour Roman Polanski : à sa grande surprise, le réalisateur du Pianiste a été arrêté samedi à l'aéroport de Zurich. Son sort est suspendu à deux options aussi peu réjouissantes l'une que l'autre : soit il accepte l'extradition demandée par les autorités américaines et il s'envole directement vers les Etats-Unis, soit il décide de rester et dans ce cas, l'affaire pourrait prendre plusieurs mois avant d'être instruite par la justice suisse.

Ces désagréments sont bien sûr liés à l'affaire qui poursuit Polanski depuis 1977, année où il avait été inculpé pour avoir abusé d'une adolescente de treize ans. Si les faits sont véridiques, le procès qui a suivi s'était avéré particulièrement expéditif et Polanski avait préféré fuir pour l'Europe. Il vivait en France depuis, voyageant à travers l'Europe au gré des festivals en prenant soin d'éviter les pays pratiquant l'extradition. Or c'est justement à l'occasion d'un prix décerné à l'ensemble de son oeuvre au Festival du Film de Zurich que le cinéaste a découvert que les Etats-Unis avaient passé en 2005 un accord avec la Suisse pour son extradition. Or non seulement il s'était rendu à plusieurs reprises dans ce pays au cours des trente dernières années, mais il y possède aussi une propriété.

Les organisateurs du festival ainsi que les festivaliers sont en état de choc, ce derniers allant jusqu'à manifester bruyamment leur soutien au réalisateur. La Ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf a annoncé que Roman Polanski serait assigné à rester en Suisse jusqu'à ce que le processus d'extradition aboutisse. Les Etats-Unis ont 40 jours pour faire une requête en bonne et due forme pour son transfert.
De bien sombres perspectives...




Source : Variety