Ce serait hypocrite de notre part de jouer les surpris. S'il y a un titre qui devait être l'objet de toutes les attentions, c'est bien Avatar. En l'occurrence, ce pur film de l'ère HD et tutti quanti risque fort d'en demeurer le plus grand représentant culturel des années avenir et l'archive que constitue d'ores et déjà ce Blu-Ray en fait une démo immédiate. Il faut dire que la démarche de Fox n'est pas la plus condamnable. En ne proposant strictement aucune interactivité ni aucun élément vidéo (pas même la bande annonce) autre que le film lui-même et n'hésitant pas quelques sacrifices sur l'autel audio (on en reparle plus bas) tous les œufs ou presque sont regroupés dans le panier consacré à l'image. Avec son disque de 50Go bien spacieux, l'encodage AVC s'y étale de tout son long sur un débit global furetant aux alentour des 40/45Mo à la seconde. Pas négligeable, là où les moyennes générales tournent autour de 25 Mo/s. De quoi en prendre plein les mirettes, d'autant plus que la copie présentée est celle qu'il fallait mettre à la disposition du spectateur qui n'a pas eu la chance d'avoir accès à une salle Imax.
Cette dernière est en effet tirée du Master 4K prévu à l'attention de ces écrans géant et est proposé dans son format 1.78 original (le format Imax était une sorte de 1.40 qui rognait un peu ce format, celui de tournage). On profite donc enfin de l'intégralité de l'image, avec ses fameux ''bouts manquants'' en haut et en bas de l'écran sur les versions 2.35 cinémascope. Que dire du spectacle, donc, si ce n'est que c'est parfaitement démentiel. Les premières minutes du film sont à elles seules une compilation de démo qui met d'entrée de jeu ses cartes en évidence : saturation de couleurs vives (en l'occurrence la lumière bleue du caisson dans lequel Sam Worthington est enfermé), très gros plans (son œil, dans la même séquence), profondeur de champ (la libération de son caisson en apesanteur) et autant de ces plans splendides dans l'espace qui ont l'intelligence de prendre leur temps, nous permettant de profiter de la multitude de détails de vaisseaux et des milliers d'étoiles qui l'entourent. Perfection technique que confirme et décuple la vision prolongée.
Sans le moindre pet d'encodage ou de compression, la vidéo délivre un piqué d'image permettant à tout l'imaginaire foisonnant de James Cameron de s'étaler sans nous faire tiquer. Le survol de Pandora, avec ses nuages, ses plaines à perte de vue et ses coins brumeux. La gestion des couleurs en dit également bien long sur l'épatant processus artistique dont la faune et la flore du film ont bénéficié, entretenue par un contraste habilement équilibré qui offre tout son relief à la palette. Et enfin une définition au couteau démontrant que, oui, pointilleuses, léchées à l'extrême et d'un réalisme saisissant, les mages de synthèses sont certainement les plus abouties dans un long métrage à ce jour. Surtout que l'on a l'impression de découvrir encore plus de détails que lors des projections Imax, ce qui n'est pas un petit compliment...
Cette édition ''nue'' a beau être un frein à l'achat quand on sait que d'autres suivront, il sera très dur de résister face à une telle performance.
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On ne s'étalera pas autant sur l'aspect sonore qui vouvoie un peu moins le révolutionnaire dans sa démarche, mais qui n'en demeure pas moins une forme de perfection technique, là encore sans réelle surprise. D'abord, ça ne fait pas un pli, c'est sur la version originale qu'il faut se ruer. Proposée dans notre DTS HD Master audio favori, cette VO se pose rapidement sans discuter. Malgré une certaine sagesse pour son ouverture, le film installe environnement riche et pertinent avec un certain coffre. Les premiers mots du héros, en voix off, dévoilent immédiatement le genre de dynamique à laquelle nous avons à faire, autant que les fameuses séquences dans l'espace, qui jouissent d'un ''silence'' habilement construit. Mais pour savoir ce que la bête a vraiment dans le ventre, c'est tout naturellement un peu plus loin que l'on se dirige. Vers la scène 11 septembre, comme certains l'appellent, histoire de mieux apprécier l'homogénéité du fameux coffre avec une gestion des basses qui en fait subir des vertes et des pas mures au caisson. Il est d'ailleurs impossible de ne pas penser à Titanic à cet instant, dont le travail sonore proposait une atmosphère catastrophée du même acabit ou les sons graves et les craquements appuyaient déjà cette sensation de destruction totale.
Ce sont sur ces aspects que la VF fera forcément un peu plus pâle figure. En effet, même si cette dernière accuse sans mal le coup et propose quand même un vrai spectacle particulièrement généreux (là aussi les surrounds et la balance générale bénéficient d'un relief particulièrement immersif, surtout dans les scènes d'action) le fait que cette dernière ne soit proposée qu'en DTS standard lui retire le cachet frais que l'on retrouve sur la VO. Rien de bien grave, mais la différence se fera quand même ressentir.
C'est ici que l'on aurait bien aimé avoir une surprise mais non... Définitivement non. Nue comme un ver, l'interactivité se réserve pour les prochaines réédition collector et n'existe qu'à travers un menu d'accueil prenant la forme d'extraits du film et le choix des options Lancer le film, Versions et Chapitres.
Première publication de l'article le 09/04/2010