C'est déjà ça, l'image est bonne. Elle est même très bonne. Chose à laquelle on ne pouvait que s'attendre compte tenu de l'excellent transfert dont bénéficiait déjà le DVD standard il y a deux ans et qui confirme au moins le savoir-faire de l'éditeur pour ce qui est de proposer des copies souvent splendides (il ne manquerait plus qu'ils se plantent aussi là-dessus). La HD permet de redécouvrir un travail de photographie qui, outre les défauts rajoutés en post-production, joue savamment avec les couleurs mais également des conditions d'éclairage et/ou de teintes nocturnes du plus bel effet. Le bon côté de la chose, c'est que la haute définition permet de rendre encore plus évidente la texture Grindhouse granuleuse et éraflée, là où l'encodage DVD pouvait en masquer certaines nuances. Cela sonne nettement plus vrai et c'est bien la seule qualité qui pourrait encore justifier l'achat de l'objet.
Retrouvez nos captures en 1080p :
Alors là : gueulante ! Non mais qu'est ce qui ne tourne pas rond dans la tête de certains éditeurs ? Que certains soient affreusement à la masse (Warner ou Paramount, pour ne pas les citer) en n'attribuant pas encore de piste HD aux doublages étrangers à la langue d'origine passe encore, même si c'est ouvertement idiot. Mais là, TF1 Vidéo enfonce le clou (une grande spécialité de l'éditeur, soit dit en passant, The Mist et quelques autres souffrant du même traitement) puisque ces messieurs blindent le disque de stickers qui ventent les méritent de la HD mais ne proposent la version originale que dans un simple et tout petit Dolby Digital 5.1 du même niveau que celui proposé sur le DVD. Démarche totalement incompréhensible, effarante, énervante, nous amenant à nous interroger amèrement sur le sérieux de certaines lignes éditoriales et l'intégrité culturelle de ceux qui les composent. Probablement l'un des titres les plus importants du catalogue de TF1, Boulevard de la mort est une sorte de gâchis en Blu-Ray qui met ostentatoirement en sourdine le plaisir que peut procurer un tel film sur ce support. Ni plus, ni moins.
Alors évidemment, on peut toujours se rabattre sur la très mauvaise version française qui, elle, a droit à tous les honneurs (DTS-HD Master Audio d'une puissance et d'une dynamique monstrueuse dépassant parfois les 5 mégas et demi à la seconde). Mais elle ne sert à rien! Le film ne se regarde pas comme ça. Ce n'est pas en VF que le spectacle s'apprécie. Ce n'est pas en VF que les possesseurs d'un équipement home cinema se doivent de redécouvrir la chose... On ne peut que vivement vous inviter à laisser cette fumisterie dans les bacs (autant se rabattre sur le DVD standard qui proposait déjà une belle image) et à vous tourner vers l'import qui, fort heureusement, ne déçoit pas de ce côté-là. On ne peut que croiser les doigts pour que l'éditeur change rapidement son fusil d'épaule pour ses titres à venir... Ou que ces gens ne distribuent tout simplement plus de films du tout !
Nb : Planète Terreur est logé à la même enseigne.
Le Blu-Ray reprend, à l'identique, les suppléments de l'édition DVD. Ces derniers sont parfois sympathiques dans le ton avec lequel ils abordent le sujet mais encore un peu trop commerciaux pour totalement convaincre. Le discours vendeur du cinéaste passe ainsi très bien sur certains modules, mais se montre particulièrement inutile sur d'autre.
On commence gentiment l'interactivité avec Les Bolides de Boulevard de la mort (11min52), qui s'impose parmi les bonus les plus généreux de cette édition. Une partie de cette chronique détaille longuement quels points évoqués sur les bonus suivants, mais l'essentiel est là : les voitures, la vitesse, les références et les volontés du réalisateur en matière de poursuite. C'est un peu expédié, certes, mais Tarantino est suffisamment clair dans son propos. Pour une "première édition", c'est plutôt correct.
Reservoir Girls : le casting selon Tarantino (21min14) :
On ne va pas se leurrer, le module Reservoir Girls est avant tout une petite featurette commerciale ventant les mérites et la présence des nombreuses comédiennes malmenées dans cette histoire de bolides. Pourtant, même dans une featurette, Quentin Tarantino est un orateur passionné et véhicule sans peine les motivations de ses choix multiples à travers son interview, elle-même entrecoupée de quelques interventions des principales intéressées. Le réalisateur survole ainsi la façon dont il a auditionné ses actrices, ce qui l'a interpellé chez chacune d'elles et la fameuse "extraordinaire" expérience que fut le tournage. Rien de concrètement révolutionnaire, mais compte tenu du propos du film (l'évolution de la femme dans le cinéma de genre), on ne pouvait pas passer à côté.
Zoé Bell : De cascadeuse à actrice (8min58) :
Un peu laissée pour compte dans le module précédent (quelques secondes seulement), la cascadeuse et désormais comédienne Zoe Bell revient ici sur le devant de la scène. Il s'agit ni plus ni moins que de la véritable révélation du film, parce qu'elle est très drôle et exécute quelques séquences proprement hallucinantes. Ce module ne se penche pas vraiment sur ses performances physiques mais plutôt sur l'improbable transition offerte par Tarantino qui lui a autorisé un vrai rôle "parlant" à l'écran. Via quelques interviews croisées entre Zoe Bell et le réalisateur, on récapitule brièvement sa carrière ainsi que son arrivée et son accueil sur le projet.
Les As du volant (20min40) :
Voilà le bonus qu'on attendait le plus en se penchant sur l'interactivité de Death Proof : un vrai décorticage des prouesses automobiles des vingt dernières minutes du film. Bien évidemment, on reste dans un cadre promotionnel puisque personne ne tarit d'éloge sur ses collaborateurs, mais au-delà de ce discours subsistent les images et explications aussi spectaculaires que le résultat à l'écran... Chose compréhensible quand on devine que Tarantino a tenu à respecter autant que possible l'authenticité des séquences en limitant les coupes et en s'abstenant d'effets en post-production. Alors oui, Zoe Bell était vraiment agrippée sur le capot, oui les voitures étaient lancées à 130 kilomètres heures, et les tonneaux multiples de chaque voiture n'ont jamais été un bricolage de montage. On regrettera peut-être la trop courte durée du documentaire...
Kurt Russel est Mike le Cascadeur (9min34) :
Là encore, on reste dans la franche camaraderie et les échanges de bons mots entre l'acteur et le réalisateur par interviews interposées. Il n'y a franchement rien d'enrichissant à se mettre sous la dent sur un plan purement informatif, si ce n'est quelques anecdotes sur l'arrivée et le tournage des séquences excentriques. Il y avait franchement mieux à raconter...
Des hommes sur le boulevard (8min16) :
Il s'agit cette fois d'une galerie de portraits s'intéressant aux rares garçons du film, apparaissant entre autre dans la première partie du film. Congratulation générale, jeunes gars (Eli Roth) en pamoison devant leurs idoles (Kurt Russell) sont au programme de ce qui demeure une fois de plus une pièce commerciale sympathique mais frustrante...
L'interactivité se conclut sur la bande-annonce de Double Dare, documentaire suivant l'ascension de Zoe Bell, une version longue de la scène où Mary Elizabeth Winstead chante dans sa voiture ainsi qu'un dernier bonus qui s'avère paradoxalement être le plus plaisant de tous malgré sa courte durée. En quelques 4min30, Tarantino nous parle de ses méthodes de montage (le délai était plus court ici que sur Reservoir Dogs) avant que ce petit module bascule dans un chutier où tous les acteurs présents à l'écran saluent Sally, la monteuse du film.