Test Blu-ray : Harry Potter et le prince de sang mêlé - Blu-Ray

Lorsqu'un disque Blu-Ray propose un film de 2h30 accompagné de 11 pistes audio (!) et d'un Picture in Picture, notre voyant d'alerte à l'image sur-compressée ne peut que s'allumer. Et pourtant, force est de constater que l'on est loin du désastre de certaines éditions ou même des DVD Harry Potter (une vraie malédiction en terme de qualité d'image, surtout les quatre premiers).

Bénéficiant d'une photographie fortement détaillée, contrastée et jouant avec la netteté autant qu'avec les dégradés flous, l'image de ce sixième épisode représentait un challenge en matière d'encodage. L'édition Blu-Ray s'en sort en général plutôt bien (avec un débit moyen assez élevé de 27.8Mo/s et un encodage VC-1) et restitue cette photographie compliquée avec fidélité, d'autant plus que le travail du français Bruno Delbonnel à la lumière est somptueux.

Néanmoins, le souvenir de la projection numérique au cinéma en tête, on sent que certains plans auraient pu bénéficier d'un meilleur piqué et surtout que la fluidité de cette image en Blu-Ray est largement perfectible dans certains mouvements de caméra. Le plus flagrant pour illustrer ce fait est la scène sous l'eau vers la fin du film, qui a beaucoup perdu en netteté et détails depuis la projection en salle. L'apport par rapport au DVD reste néanmoins indéniable, surtout que les décors détaillés du film s'y prêtent parfaitement, mais on a clairement vu mieux en Blu-Ray.

Il ne reste plus qu'à comparer avec le disque américain, prévu le 8 décembre, qui ne contient que 3 pistes audio et offrira  plus de place sur le disque à l'image.

[MAJ 15/12/09] : Après comparaison, le Blu-Ray américain est strictement identique au français.

GALERIE DE CAPTURES 1080P :

La note globale est une moyenne entre la note pour la VO (17/20) et la note pour la VF et les autres pistes (1/20).

Onze pistes audio ! Onze ! Il y a vraiment de quoi s'énerver lorsqu'on constate qu'un studio comme Warner ne peut s'empêcher de créer des éditions DVD ou Blu-Ray pour l'Europe entière, ne tenant pas compte en accumulant les pistes audios des conséquences sur la qualité d'image. Si ces pistes audio étaient irréprochables, nous pourrions encore un peu leur pardonner. Car, comme on pouvait l'imaginer, Warner ne propose pas de DTS HD Master Audio alors que ce format est pratiquement devenu la norme sur les nouveautés (le studio n'a fait qu'une exception : Watchmen en import américain) et se contente d'une piste Dolby Digital 5.1 True HD pour l'anglais et de simples pistes Dolby Digital 5.1 pour les autres langues.

La piste anglaise Dolby Digital 5.1 True HD est néanmoins performante (avec un débit moyen tournant autour des 2 Mo/s), il faut le reconnaître, proposant une excellente dynamique et une belle ouverture de la musique bien enveloppante comme il se doit. Le niveau de détail attribué à la partition musicale de Nicholas Hooper est bien présent, permettant d'apprécier au mieux une des plus belles bandes-originales de l'année. Toute l'introduction du film constitue une démonstration parfaite des capacités de cette piste audio : dynamique, agressive, détaillée, enveloppante. Que demande le peuple ? Seule l'évidence qu'une piste DTS HD Master Audio aurait eu encore plus d'impact vient barrer la route vers le sans faute. Quel dommage.

Les autres pistes Dolby Digital 5.1 sont tout simplement à oublier, à commencer bien sûr par la française. Non pas qu'elles n'aient pas quelques qualités, mais leur encodage à 448 ko/s les met au même niveau que celles présentes sur les DVD américains (car Warner descend les débits sur les DVD français à 384kbps). Nous n'achetons pas des Blu-Ray pour hériter des mêmes pistes audio que sur un DVD !

Amateurs de version originale anglaise, le Blu-Ray mérite largement le détour. Amateurs de doublages français ou autres, ce Blu-Ray ne mérite pas son nom !

Note anglais : 17/20

Note français et autre langues : 1/20

DISQUE 1

Le menu du premier disque est réduit au strict minimum, avec une animation de fond dont la boucle dure moins de 10 secondes. La navigation est claire et rapide, c'est l'essentiel.

Maximum Movie Mode (exclusivité Blu-Ray)

Lancé avec Watchmen director's cut (en import seulement), le Maximum Movie Mode est de retour pour Harry Potter sixième du nom ! Néanmoins attention : si dans Watchmen le réalisateur intervenait lui-même et interagissait avec le film (le mettant en pause, entourant des éléments à l'image, etc), le MMM de Harry Potter est beaucoup plus basique. En gros nous voilà face à une succession de featurettes, d'interviews, de galeries et de comparatifs avec/sans effets spéciaux. Première bonne nouvelle : on peut aller de l'un à l'autre avec la flèche droite de la télécommande, nous permettant de ne pas revoir tout le film une seconde fois dans la foulée de la première. Seconde bonne nouvelle : les featurettes (accessibles d'ailleurs séparément dans le menu) sont assez intéressantes à regarder pour découvrir l'envers du décor, en acceptant bien sûr le parti pris qu'elles restent promotionnelles dans leur ton (ce n'est pas le Blu-Ray de Silent Hill !). Autre bonne nouvelle, les quelques comparatifs avec les plans sans effets spéciaux sont véritablement passionnants, révélant souvent de petits SFX insoupçonnables (la scène dans le train où Lavender souffle sur la vitre et dessine un cœur à Ron : la vitre, la buée et le dessin sont des sfx !). En revanche les interviews qui ponctuent ce bonus (hors featurettes) se résument à de simples explications de textes et sont donc inintéressantes au possible et à zapper illico.

Au final ce bonus recèle suffisamment d'images de tournage et d'explications sur les effets spéciaux pour valoir le détour, même si (mais ce n'est pas une surprise) la langue de bois règne en maître.

DISQUE 2

Si le menu du premier disque était minime, celui du second l'est encore plus avec juste une image fixe en guise d'illustration. Tous les bonus présentés ici sont en HD, 1080p, encodés en VC1, et accompagnés de pistes Dolby Surround en anglais (192kbps - à l'exception des scènes coupées en 5.1)  et de sous-titres français bien évidemment.

Gros plan sur les acteurs du film (HD - 28mns34)

Présenté par les acteurs Matthew Lewis (Neville) et Alfie Enoch (Dean Thomas), ce bonus nous propose de côtoyer tour à tour huit des acteurs du film qui ont chacun pour mission de nous faire découvrir un aspect de la fabrication du sixième Harry Potter : Daniel Radcliffe va dans la salle de montage, Rupert Grint va voir les cascadeurs, Emma Watson se rend au maquillage, Bonnie Hunt visite la création des décors et accessoires, etc ! Même si chaque module est assez bref, chaque sujet est abordé en tant que tel afin d'intéresser les néophytes à chacun de ces départements. Les questions que pose Radcliffe au monteur permettent de mieux comprendre ce métier, avec une rapide illustration à la clé, la passion de Bonnie Hunt pour l'art se ressent vraiment, etc. Dans le registre des bonus promotionnels, celui-ci repose sur un concept original, qui lui donne un certain intérêt.

Entraînements d'une minute (HD - 6mn45)

Comme le précédent bonus, celui-ci se dégage des featurettes traditionnelles en proposant un concept original. Ici, quelques acteurs ont moins d'une minute pour résumer l'évolution de leur personnage sur l'intégralité des six films. Dans l'ordre les jumeaux Weasley, Bonnie Wright (Ginny), Daniel Radcliffe (Harry), Rupert Grint (Ron), Tom Felton (Drago) et Emma Watson vont se prêter à l'exercice dont le but final n'est que de nous replacer chaque personnage dans l'histoire au cas où nous en aurions oublié quelques détails. Envahi d'extraits des six films, le principe de ce module ne tient pas : nous ne pouvons pas savoir si ces explications ont bien été données en 60 secondes et chaque acteur ne commettant aucune bourde ou aucun oubli, cela semble un peu trop beau pour être vrai. Peu d'intérêt au final donc...

Une Année dans la vie de J.K. Rowling (HD - 49mns47)

Réalisé pour la télévision anglaise, ce documentaire a pour but de nous faire découvrir l'auteur du livre, J.K. Rowling, plus intimement. Rowling n'hésite pas à partager avec la caméra les détails les moins drôles de sa vie, évoquant la longue agonie de sa mère, ses relations difficiles avec son père, son mariage raté, ses problèmes d'argent (avant le succès), sa dépression nerveuse, et bien d'autres éléments qui expliquent chacun différents aspects des livres qu'elle a écrit. La simplicité et l'honnêteté avec lesquelles Rowling nous raconte tous ces détails sordides empêchent ce documentaire de sombrer dans le pathos qu'il aurait pu être, bien au contraire, dévoilant une femme les pieds sur terre et très humaine. On regrettera cependant la mise en scène beaucoup trop appuyée de ce doc. Sur-cadrées, sur-étalonnées, sur-découpées, sur-mises en scène, les images perdent énormément en vie et crédibilité alors que le sujet du doc nécessitait la plus grande simplicité pour plus d'efficacité.

A quoi pensez-vous ? (HD - 6mns43)

Si les concepts originaux sont les bienvenus, attention aux dérapages ! Ici, Tom Felton a posé à une grosse partie du casting des questions basiques comme « Quel est votre mot préféré ? », « votre livre préféré ? », « Si vous n'étiez pas acteur, vous seriez quoi ? », etc, auxquelles ils doivent répondre le plus vite possible sans réfléchir. Evidemment le résultat doit être très sympathique à regarder pour eux, comme une vidéo entre potes, et les fans envoûtés adoreront.

Néanmoins, en passant outre le côté « sympa » de la chose, les réponses des acteurs en disent long sur leurs personnalités : Daniel Radcliffe a les pieds sur terre, Emma Watson a l'air névrosée, Jessica Cave (Lavender) doit être une fervente catholique (son livre préféré : la Bible ; le métier qu'elle ferait si elle n'était pas actrice : nonne !), etc. C'est totalement anecdotique mais plutôt amusant.

Le Monde ensorcelé d'Harry Potter : premier aperçu (HD - 11mns40)

Pas de secret : ce bonus n'est autre qu'une featurette nous vendant le futur parc d'attraction Harry Potter construit par Universal. Néanmoins devant l'ampleur gigantesque du projet, il y avait de quoi être curieux de voir des images des constructions. Malheureusement celles-ci sont trop rares et ce documentaire se contente d'enchaîner les interviews des producteurs et acteurs expliquant tour à tour à quel point ça va être génial. On frôle l'intérêt zéro.

Les scènes coupées (HD - 6mns51)

x Harry et Hermione traversent le hall de Poudlard

x Harry et Hermione discutent de la carte du Maraudeur

x Harry, Ron & Hermione discutent de l'Armoire à Disparaître.

x Harry et Dumbledore arrivent à l'entrée de la caverne.

x Les nuages s'accumulent au dessus de Poudlard tandis que Flitwick dirige la chorale.

x Harry rejoint Ron, Hermione et Ginny dans la salle commune.

x Harry, Hermione et Ron discutent dans la tour d'astronomie.

Au nombre de sept, les scènes coupées sont présentées dans une qualité similaire au film sur le premier disque, à l'exception de la piste anglaise qui est en simple Dolby Digital 5.1.

Les trois premières scènes (environ 2mn30 au total) recollent les morceaux de l'intrigue autour de Drago, La Chambre sur demande et la fameuse armoire, Harry, Ron et Hermione essayant de comprendre un peu plus les mystères entourant ces éléments. Des rajouts qui ne sont pas forcément nécessaires (on comprend très bien l'intrigue dans le film) mais qui lui donne plus de profondeur.

Les deux scènes suivantes se déroulent dans la grotte, l'une avant la scène du lac où Dumbledore rentre dans les détails sur ce qui c'est déroulé sur ce lieu bien des années plus tôt, et l'autre se déroulant après, où Dumbledore est affaibli et aidé par Harry. Des ajouts vraiment secondaires.

La cinquième scène coupée mérite à elle seule le détour, prenant la forme d'un montage onirique (1mn40) illustrant l'arrivée des mangemorts sur Poudlard. Le ciel s'assombrit pendant que la chorale chante, Rogue regarde ce ciel en prenant conscience des évènements, les élèves rentrent dans leur chambre... Un très joli moment, qui effectivement devait trop casser le rythme du montage final du film, puisque cette scène se situait juste après celle de la grotte.

La sixième scène se déroule après la tragédie finale, Harry contemplant le silence de pièces vides dans Poudlard : un enchaînement de plans magnifiquement photographiés mais finalement trop courts pour avoir un réel souffle.

Scène coupée "Les nuages s'accumulent au dessus de Poudlard

tandis que Flitwick dirige la chorale."

Et enfin, la septième scène se déroule sur la corniche du bureau de Dumbledore, juste avant le générique, une partie du dialogue ayant été coupé. Et heureusement ! Dans ce bout de dialogue Harry et Hermione évoquent à nouveau l'amourette entre cette dernière et Ron : le montage final de la scène avait trouvé le parfait équilibre entre la tragédie de l'histoire, l'ouverture vers le septième livre et la légereté des amourettes au centre du scénario. Ce petit bout de dialogue aurait effectivement été de trop, même si les fans seront ravis de le voir !

Au final on retiendra surtout de cette édition une très belle scène coupée ( « Les nuages s'accumulent au dessus de Poudlard tandis que Flitwick dirige la chorale »), le documentaire sur J.K. Rowlings mettant en avant une personnalité assez intéressante, ainsi que quelques bonnes idées pour sortir des sentiers battus des bonus promotionnels (auxquels nous n'échappons malheureusement pas). Il n'y a rien de révolutionnaire mais pas grand-chose de déplaisant...