La photo du chef opérateur Stephen Goldblatt fait la part belle à une colorimétrie laquée, vive et très saturée. Le rouge y est agressif sans pour autant baver, les bleus sont clairs et les boiseries possèdent une brillance cuivrée. Si l’on accepte ces partis-pris esthétiques, alors ce transfert HD demeure un régal pour les yeux, le master est immaculé, les gros plans fourmillent de détails, les noirs sont solides et les contrastes souvent flamboyants. Les séquences extérieures s’en sortent mieux que les scènes tournées en studio avec un piqué nettement plus acéré, un apport HD plus probant (voir les séquences en Afghanistan) et le relief y est fort impressionnant. En intérieur, les visages des comédiens manquent parfois de consistance, les arrière-plans de fermeté et quelques troubles minimes sont apparents (dans le bureau de Charlie Wilson par exemple). Si l’on avait un autre petit reproche à faire, ce serait au niveau de la luminosité parfois violente qui tend à dénaturer les détails, ainsi qu’un usage parfois visible de stock-shots qui fourmillent sensiblement. Malgré ces menus défauts, la définition demeure épatante et ce master HD permet de revoir le film dans d’excellentes conditions techniques.
La majeure partie de La Guerre selon Charlie Wilson repose essentiellement sur les dialogues. Seule la piste anglaise bénéficie d’une DTS HD master Audio qui ne se contente pas seulement de restituer solidement les voix des comédiens sur l’enceinte centrale, mais distille également d’excellentes ambiances naturelles (bureau, discussion annexes, circulation) de manière subtile, y compris des basses très réjouissantes. Les autres mixages également disponibles sur cette édition à savoir les versions française, italienne, allemande, espagnole et japonaise ont parfois du mal à égaler la DTS HD master Audio avec leur DTS 5.1 pourtant de fort bon acabit. Il n’y a qu’à voir les quelques séquences d’affrontements, de vols d’hélicoptères et d’explosions, véritablement pétaradantes en version originale et plus soft sur les autres pistes sonores. En version anglaise les dialogues possèdent un coffre inégalé ainsi que des effets et une spatialisation plus incisifs et travaillés. Il n’en demeure pas moins que la version française est très vive et saura largement satisfaire les amateurs.