La dernière édition DVD du film de Richard Donner remontait déjà à 2002. A l’époque, l’éditeur proposait une image correcte mais abimée notamment au moment de la célèbre séquence de la transformation simultanée des deux amants. Il va de soit que cette édition HD relève nettement le niveau de la précédente édition SD en proposant un master restauré dénué de toutes scories intempestives. La superbe photo signée par l’éminent chef opérateur italien Vittorio Storaro (Apocalypse Now) retrouve enfin ses fabuleux contrastes avec des noirs très profonds et des magnifiques séquences crépusculaires. Si le grain n’a pas été tout à fait atténué et que nous déplorons divers flous fortuits, la copie demeure de très belle qualité et permet d’admirer les paysages naturels de l’Italie où le film a été intégralement tourné. La définition ne déçoit pas, ou très peu, le cadre large offre une profondeur de champ fort estimable et les scènes diurnes bénéficient d’une clarté renforçant le piqué et le relief des décors. La seule petite ombre au tableau provient du teint des personnages virant sensiblement vers le rosé. Néanmoins, Ladyhawke, la femme de la nuit vient quand même de fêter ses 25 ans et de mémoire, nous n’avions jamais vu le film aussi beau à la télévision.
Les nostalgiques des années 80 vont être aux anges puisque la piste anglaise DTS HD Master Audio 5.1 restitue avec fracas le célèbre thème rock symphonique composé au synthétiseur, qui a certes énormément vieilli, mais dont l’efficacité demeure. L’ensemble de l’installation délivre activement le thème principal, y compris sur les enceintes arrière qui plongent le spectateur dans l’ambiance du film notamment quand résonnent les chants religieux. Quelques petites basses se joignent également à la partie (les orages sont nombreux), l’ouverture frontale ne faiblit jamais et la centrale exsude ses dialogues avec un réel panache. Cette ampleur inattendue redonne un certain rythme au film qui en a souvent besoin, y compris pour les autres langues disponibles en DTS 5.1. La version française au doublage estampillé eighties est de qualité, se montre également énergique même si les riffs de la guitare électrique (un vrai plaisir coupable) ne sont pas aussi perçants qu’en anglais. Les ambiances naturelles ne sont évidemment pas oubliées et parviennent à créer une spatialisation certaine.