Chronique d’un scandale annoncé (44min35)
Nous retrouvons dans ce documentaire rétrospectif Jean-Pierre Martin (fils d’exploitant de la salle Majestic de Caen), Freddy Buache (ami de Claude Autant-Lara, fondateur de la Cinémathèque suisse), Danièle delorme (comédienne), Madeleine Lazard (biographe de Colette), Pierre-Michel Beck (Phil dans Le Blé en herbe) et Melvin Van Peebles (acteur, scénariste, réalisateur, compositeur, producteur et monteur américain). Ce documentaire revient d’abord sur la polémique suscitée par le film lors de son avant-première à Caen en 1954. Cette controverse lancée par quelques autorités religieuses a été durement réprimée par la police et n’avait pas manqué de faire la une des journaux locaux dont on peut voir quelques manchettes dans ce module. Un peu plus loin, Freddy Buache se penche sur le film proprement dit en passant le casting en revue, en croisant habilement le fond et la forme, dressant d’une part les thèmes du film et le désir volontaire du réalisateur Claude Autant-Lara de choquer les spectateurs en s’emparant du récit de Colette. De son côté, Danièle Delorme évoque le projet avorté d’une adaptation antérieure du Blé en herbe où elle devait interpréter Vinca et Gérard Philipe Phil. Quelques photos viennent illustrer ces propos, seuls témoignages des essais réalisés par Marc Allégret. Tandis que Madeleine Lazard, la biographe de Colette, nous parle de la genèse du roman Le Blé en herbe publié en 1923, le comédien Pierre-Michel Beck, aujourd’hui âgé de 73 ans, partage quelques anecdotes liées au film et n’oublie pas de citer sa partenaire Nicole Berger, morte tragiquement dans un accident de voiture en 1967 à l’âge de 32 ans. Cet évènement est également repris par le réalisateur américain Melvin Van Peebles (en français dans le texte) dont le film La Permission aura été le dernier de l’actrice, disparue pendant le tournage.
L’Orgueil (27min36)
En 1951, sept cinéastes de renom réalisent un film à sketchs intitulé Les Sept Péchés capitaux. Eduardo De Filippo se penche sur l’Avarice et la Colère, Jean Dréville de la Paresse, Yves Allégret de la Luxure, Carlo Rim de la Gourmandise, Roberto Rossellini de l’Envie, Georges Lacombe d’un "Huitième péché" et Claude Autant-Lara de l’Orgueil. C’est cette dernière partie qui nous est ici proposée en guise de supplément : Des revers de fortune se sont abattus sur Mme de Pallières (Françoise Rosay) et sa fille Anne-Marie (Michèle Morgan). Cette dernière, invitée à une réception, refuse de se prêter à la fouille qui suit le vol d'un bijou, puis elle jette son sac dans lequel on découvre quelques sandwiches qu'elle avait subtilisés pour les apporter à sa mère. Le bijou retrouvé, elle quitte fièrement le bal. Egalement interprété par Louis Seigner, ce court-métrage intense est porté par une immense Michèle Morgan. Comme à son habitude, Claude Autant-Lara égratigne la bourgeoisie avec une rare audace.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (4min06) d’autant plus indispensable que Colette elle-même lit quelques extraits de son roman mis en parallèle avec les images tirées du film de Claude Autant-Lara.