Ce master HD souffre encore beaucoup de multiples tâches, points et griffures variés, surtout sur la séquence pré-générique, tout comme les scènes reprises en postproduction à l’instar des effets psychédéliques de la fête et autres fondus enchaînés. Le grain est vraiment trop prononcé, la définition chancelante, les séquences sombres poreuses et le piqué manque sérieusement de fermeté. En revanche, les gros plans des comédiens sont superbes et jouissent de détails plus ciselés, notamment Dustin Hoffman dont le visage esquinté et épuisé est confondant de précision. L’apport de la HD demeure probant au niveau de la luminosité et de la colorimétrie, savamment froide et grise durant la partie new-yorkaise. Ajoutez à cela un manque d’assurance des contrastes et vous obtenez un master HD qui ne manque certes pas de qualités mais dont les points faibles sont finalement et malheureusement plus marquants.
En dépit de quelques blancs et d’un manque de rythme flagrant, ce commentaire audio, riche en anecdotes liées à la production de Macadam cowboy, n’est malheureusement réservé qu’aux anglophiles puisque les sous-titres français manquent à l’appel. Cela est d’autant plus dommage que Jerome Hellman complète longuement les souvenirs partagés dans les documentaires présents dans cette interactivité. Notre interlocuteur évoque entre autre le travail de John Schlesinger, l’adaptation du roman de James Leo Herlihy (publié en 1965), le tournage à Manhattan, la controverse du film (classé X aux Etats-Unis) et l’accueil triomphal du film, mais parle surtout des interprètes principaux Dustin Hoffman et Jon Voight et de leur complicité en dehors du plateau.
Réalisés en 2004 à l’occasion du 35ème anniversaire du film, ces trois documentaires rétrospectifs qui n’en forment en réalité qu’un seul, donnent la parole aux comédiens Sylvia Miles, Bob Balaban, Dustin Hoffman, Jon Voight (dont on peut voir le screen test), au producteur Jerome Hellman, au compositeur John Barry et au chef opérateur Adam Holender. Dans le premier segment intitulé 35 ans plus tard, réflexions sur un grand classique (29min59), tout ce beau monde revient sur la genèse du film en évoquant de nombreux souvenirs liés à la production. Les comédiens y parlent de leur expérience commune du tournage dont nous pouvons apercevoir quelques photos, tandis que le producteur Jerome Hellman reprend ici de manière succincte les propos déjà entendus dans son commentaire audio sur l’adaptation du livre de James Leo Herlihy et les prises de vue à Manhattan. Evidemment, si les superlatifs ne manquent pas, la sincérité et la perspicacité des propos l’emporte sur le côté "célébration" constante mais néanmoins indiscutable du film.
Comme son titre l’indique, la deuxième partie de ce documentaire rétrospectif intitulée Controverse et applaudissements (10min09), tourne autour de la décision de la censure américaine de classer X le film de John Schlesinger. Comme nous l’indiquent les différents témoignages, le cinéaste était réputé pour contester l’establishment, affichait ouvertement son homosexualité, luttait pour briser les barrières sociales et les tabous. N’ayant bénéficié pour le coup d’aucune publicité à la télévision, le film reçoit un accueil triomphal et remporte en 1970 l'Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et celui du meilleur scénario adapté. La thématique du film est enfin intelligemment analysée par l’ensemble des protagonistes en évitant toute redondance avec les propos entendus dans le segment précédent. Un dernier conseil, ne visionnez pas cette interactivité si vous ne connaissez pas le film vu que de nombreuses scènes clés sont ici abordées y compris la fin.
Dans le troisième module Un hommage à Schlesinger (9min36), les précédents protagonistes sont rejoints par une ribambelle de célèbres fans du travail du réalisateur anglais (Kiefer Sutherland, Richard Gere, Francis Ford Coppola) où tous lui rendent hommage en louant son cinéma humaniste et sensible. Une fois de plus les adjectifs élogieux ne manquent pas et l’intérêt de ce segment est finalement très relatif.