Premier constat : ne pas s'attendre à une expérience visuelle démentielle. The Grudge bénéficie d'une édition Blu-Ray des plus honorables, mais peine parfois à tenir la distance avec ce que l'éditeur a pris l'habitude de nous fournir avec succès, ou ce qui se fait actuellement sur le marché. Rien de scandaleux, certes, mais en lieu et place d'un piqué accru, on écope d'une copie qui semble parfois ''vieillotte'' (en particulier le logo Columbia qui ouvre le film) et dont le niveau de définition ne s'imposera jamais vraiment au-delà du minimum syndical. C'est vraisemblablement le master qu'il faut montrer du doigt plus que l'encodage, qui s'en sort ici avec les honneurs et dépeint sans la moindre faille l'atmosphère terne générale du film.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
Pour un director's cut, il est tout naturel que le réalisateur intervienne. Pour l'occasion il commentera le film en Japonais accompagné de l'un de ses producteurs ainsi que de la comédienne interprétant le fantôme. Si les interventions de la jeune femme ne se limiteront qu'à quelques onomatopées à tendances orgasmiques, on appréciera néanmoins l'équilibre entre celui-ci et l'autre faisant intervenir l'équipe américaine. Ici les Japonais peinent à comprendre les habitudes des producteurs occidentaux, et à l'instar de leurs confrères, s'amusent des traditions des autres. Au rang des anecdotes on retiendra un refus de la part de Columbia au réalisateur qui souhaitait faire pousser des cheveux noirs à la célèbre femme emblématique, lui faire lâcher son flambeau et la faire descendre de piédestal pour ramper vers la camera. Le genre de chose qu'on aurait pourtant aimer voir...
Le making of (47min42) :
Repartie en cinq sections, ce making of, bien que très ciblé featurette n'en demeure pas moins un chouette moyen de décrypter la conception de The Grudge sous des angles que l'on aurait pas soupçonné. On pense bien évidemment à la comédienne interprétant le fantôme, dévoilée ici sous toutes ses coutures, maquillée, contorsionnée, mais toujours le sourire au lèvre jusqu'au moment de lancer la caméra. On regrette d'ailleurs que cette dernière n'intervienne pas dans le l'interminable flot d'interviews. Chose amusante et assez rare dans les coulisses d'une resucée, ici on a la franchise de dire que le remake à été fait pour le public américain, probablement pas assez ouvert ou intelligent pour aller voir un film provenant de l'orient sans que l'on lui conseille.
La effets de la peur (12min36) :
Voilà qui ne vole franchement pas haut alors qu'une véritable analyse aurait attiré toutes nos faveurs. C'est bien la peine de nous proposer un neuropsychiatre diplômé de Harvard avec des licences multiples et des bouquins sous le coude si la seule qu'il nous propose s'apparente à "La peur provoque de l'adrénaline et on en a besoin" etc. En gros le bonhomme nous décrit les plus petites natures susceptibles de sursauter au moindre coup de violon. Si comme nous, vous avez bien ri devant le film, ne vous attardez même pas sur ce bonus inutile.
Scènes coupées (27min) :
Globalement redondantes avec les deux versions du film, ces scènes coupées ou alternatives n'apportent que bien peu de chose à l'histoire. On retiendra néanmoins le meurtre de Cléa Duvall par son mari, copiant le meurtre original mais qui n'a aucun sens si l'on n'a pas vu le director's cut ainsi qu'un épilogue à la fois plus joli mais plus macabre que celui retenu dans la version finale et son stupide dos à dos, lui encore responsable de fous rires. Notons enfin un intérêt plus poussé sur le personnage de Yoko, la première victime du film, à travers une enquête sombre suite à son meurtre.
Le journal du tournage : (22 min33) :
Voilà un bonus vraiment chouette ! Deux petit journaux vidéo tenus par KaDee Strickland dans sa visite mouvementée de Tokyo et par Sarah Michele Gellar en personne qui s'amuse à filmer l'équipe de tournage entre deux prises. L'ambiance est décontractée, ne sombre bien évidemment pas dans la promo et l'on aurait vraiment aimé avoir un programme plus conséquent pour pleinement apprécier la conception du film du point de vue des acteurs. Un exemple à suivre pour l'industrie des suppléments DVD.
L'univers visuel :
Un peu inutile, l'exploration de la maison ne se limite qu'à un petit tour dans le décor filmé à la caméra DV. Quatre minutes très ennuyeuses. Plus intéressant, le story-board (3min12) possède cette étrangeté d'etre proposé d'une manière originale, une caméra suivant lentement les fameux dessins épinglés sur un mur. Quant à la section des dessins (2min25), comme son nom l'indique permet de voir de belles illustrations préparatoires.
Les courts métrages :
Avec 4444444444 et Katazumi, on peu constater qu'il est facile de faire peur avec une simple caméra vidéo en à peine 3 minutes, l'effet étant encore plus saisissant qu'une image soignée de cinéma. Les inspirations ces tests étant une évidence pour ce que seront ensuite Ju-on et The Grudge. Epatant !
L'interactivité se conclut sur La découverte de Ju-On (3min43), une petite interview promo de Sarah Michelle Gellar franchement pas approfondit mais qui dévoile le regard lucide de la comédienne sur l'industrie du cinéma américain, ainsi que les Bandes annonces de l'éditeur.