L'imperfection de l'image proposée sur le Blu-Ray de The Mask ne repose pas tant sur les capacités du disque que sur la qualité du master utilisé. En effet, avec 16 ans au compteur, le film semble ne pas avoir subi de restauration particulière pour son exploitation en Haute Définition et cela se ressent parfois. Un léger manque de stabilité sur les changements de pellicule est ainsi à regretter. Mais le seul vrai point noir de cette copie, c'est son manque de relief dans les plans sous-exposés, dont les détails semblent parfois se noyer dans du ocre. La sensation d'un léger assombrissement général influe d'autant plus sur ce constat... Pourtant, à moins d'une hypothétique restauration, cette édition demeure certainement la meilleure manière de regarder le film puisque la copie proposée par New Line (Metropolitan chez nous) nous fait oublier son âge et tire son épingle du jeu dans d'autres domaines. Outre un piqué très honorable qui ne souffre d'aucun empaquetage numérique, le tour de force repose sur la restitution des couleurs. Chose primordiale pour ce film. Bénéficiant d'une direction artistique réutilisant les codes graphiques du cartoon (décors, accessoires, costumes, etc) The Mask reste riche en teintes vives et en couleurs fluo, que la HD restitue avec brio, sans que l'on puisse déceler la moindre bavure. Les divers éclairages au néon et surtout le visage verdâtre du héros sont là pour le rappeler tout au long du film...
The Mask fait assurément partie de ces films de la génération pré-home cinema dont le Blu-ray permet de redécouvrir la qualité de la stupéfiante bande-son. Comme à son habitude, Metropolitan met tout le monde sur un pied d'égalité et propose du DTS HD Master Audio 5.1 en VO comme en VF, pour le plus grand plaisir des audiophiles. Si le film ne bénéficie pas de la maestria des mixages multicanaux actuels, il disposait déjà d'une maîtrise suffisamment folle des capacités du 5.1 pour fournir un spectacle tirant grandement parti de l'enveloppement. On appréciera entre autres une belle balance sur les trois axes de la scène avant (très habile lors des zigouigouis rebondissent hors champs), une bonne utilisation des surrounds mais également un beau relief musical. En effet, si vous êtes équipés de bonnes colonnes et d'un solide coffre de basses, les diverses chansons transformera votre salon en véritable music-hall. La VF semble un brin moins épurée, mais ne présente aucun défaut gênant.
Plus riche qu'on aurait pu l'imaginer, l'interactivité de The Mask démarre sur les chapeaux de roue avec un premier Commentaire audio incroyablement fourni en termes d'informations, et qui révèle bon nombre d'éléments sur les origines du projet et sa fabrication. Beaucoup d'intervenants s'y bousculent (réalisateur, producteur, créateur de la BD originale, superviseur des effets visuels, etc), et même s'ils ont été enregistrés séparément (il ne s'agit pas d'un vrai commentaire, d'ailleurs, mais d'une succession d'interviews), ils dressent un vivier de révélations parfait et sans temps mort. On découvrira notamment qu'à l'origine, The Mask aurait du être beaucoup plus violent et dans l'esprit de Freddy, et l'on en apprendra davantage sur le choix des comédiens et les limites techniques de l'époque. Un second commentaire audio, un vrai cette fois-ci, donne la parole à Chuck Russell, mais le réalisateur ne parvient pas à fournir un complément informatif digne d'intérêt. Surtout que Metropolitan ne l'a pas sous-titré...
Les suppléments suivants sont assez redondants avec le commentaire audio, révélant essentiellement par l'image les nombreuses informations que l'on y a entendues. C'est juste une autre façon de le raconter... Le making of (27min17) retrace l'essentiel de la production, de la tournure humoristique à l'arrivée de Jim Carrey sur le projet, en passant par le côté "petit film à effet spéciaux" qui a construit des stars depuis. A cela viennent se joindre des modules plus complets sur l'intégration de Cameron Diaz (13min17) dans le projet, avec ses vidéos d'audition, un documentaire sur le dressage des chiens (10min51) pour le cinéma et un dernier élément revenant sur l'influence de Tex Avery (13min43) et les effets visuels mis en place pour lui rendre fidèlement hommage. Restent deux Scènes coupées (3min54) plutôt rigolotes, dont une intro impliquant des Viking ainsi que la bande annonce originale.