Oui, certains "petits défauts" n'élèvent bien évidemment pas Thelma et Louise à un degré de perfection similaire à ceux de films récents (quoique), mais la qualité de la copie proposée ici – surtout remise dans son contexte – est assez impressionnante. Déjà 20 ans et pratiquement pas une ride à déplorer à une image soulignant les grandes qualités esthétiques du metteur en scène, brillant essentiellement par la magnificence de ses gigantesques étendues (comme tout road movie qui se respecte) et de belles et interminables profondeurs de champs soutenu par le détail pointilleux de la Haute définition et son piqué.
Il fallait bien un DTS HD Master audio 5.1 pour saisir enfin les nuances apportées au film de Ridley Scott lors de son remix multicanal effectué il y a quelques 10 ans pour la sortie du film en DVD. Si l'on ne pouvait pas totalement en profiter à ce moment, la restitution non compressée de ce travail sonore prend bien plus d'ampleur ici. On appréciera en particulier sa belle ouverture frontale offrant un certain relief non négligeable. La musique punchy d'Hanz Zimmer (qui a d'ailleurs repris les mêmes tonalités dans Broken Arrow quelques années plus tard) en sort grandie. Même si les surrounds se font parfois discrets et réellement utilisée lors de séquences remuantes (hélicoptère, etc) le résultat bénéficie d'un relief évident. Moins épurée, la VF ne dispose que d'un DTS classique.
Pas mal de choses à se mettre sous la dent ici même si une certaine négligence éditoriale est évidente. D'une part, le Blu Ray propose exactement les mêmes bonus que la précédente édition DVD sans rien proposer de plus. Rien de grave dans l'absolu puisque tout était assez complet, mais on en profitera que de manière relative : deux Commentaires audio sont bien là, mais sans sous-titres ! Voilà qui est fâcheux puisqu'ils sont tous deux dignes d'intérêt. Le premier donne la parole à Ridley Scott qui évoque non seulement le "tournant" artistique de son film, loin de ses œuvres précédentes, mais également son incursion dans l'univers de la production. Le second laisse Susan Sarandon et Geena Davis s'exprimer allègrement. On s'intéresse longuement à la prédominance féminine dans cette aventure, tant devant la caméra que derrière la plume.
Si l'absence de sous-titres et parfois handicapante, Le making of (une heure) rattrape la donne puisqu'il y déploie grosso modo les mêmes informations de façon un peu plus condensées. On appréciera par ailleurs les interventions de Brad Pitt qui participait ici à son premier film. Enfin, outre quelques modules consistant en un comparatif story-board, une fin alternative et des documents d'époque, on notera la présence impressionnante de 40 minutes de scènes coupées.