C'est à tâtons que l'on s'avançait vers l'image de Total Recall, titre pas nécessairement prestigieux du point de vue des éditeurs et datant un peu. Après une précédente édition perfectible, Studio Canal (en partenariat avec des distributeurs internationaux comme pour Terminator 2 et Stargate) propose une copie agréablement surprenante. Evidemment, avec ses 20 ans au compteur, le film ne peut se targuer d'égaler les nouveaux standards, surtout que le cinéma de Paul Verhoeven s'appuie délibérément sur un univers grisâtre et des architectures froides loin des poncifs colorés actuels, mais il faut bien admettre que la Haute Définition lui offre un rajeunissement bienvenu. On apprécie plus particulièrement la finesse du trait, soutenue par un piqué vraiment ciselé, qui nous offre de jolis détails mais également un dégradé de couleurs vraiment doux. Le ciel martien et ses teintes orangées supportent ainsi sans mal l'encodage numérique, au même titre que l'utilisation abondante du rouge, alors que ça faisait clairement défaut à la vidéo et au DVD. Seuls quelques plans au master moins solide se remarquent, mais pas de quoi déprécier l'ensemble.
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Le plaisir de l'oreille est pas mal... mais sans plus. C'est dit, Total Recall ne figurera pas parmi les beaux exercices sonores. Disons que le mixage n'exploite pas toujours le potentiel fanfaron du film et existe surtout à travers sa scène frontale, équitablement étalée sur ses trois canaux principaux. La VO DTS HD Master Audio 5.1 nous offre ceci avec une belle clarté, offrant à l'excellente bande originale de Jerry Goldsmith un relief vraiment appréciable. La VF bénéficie aussi d'un DTS HD Master audio 5.1, mais là, c'est déjà plus inégal. Un peu déséquilibrée, cette piste pousse parfois les décibels plus haut que son homologue anglaise (le générique d'introduction) et s'étouffe totalement à d'autres moments. Nettement moins homogène que la VO ce nouveau bricolage audio s'égare surtout dans une utilisation des basses totalement incompréhensible : le moindre coup de poing est accompagné d'un bruit sourd qui devient vite pénible, empiétant sur les médiums et les aigus. Pas la meilleure chose qui soit pour aérer l'ensemble... Dommage, mille fois dommage, parce que le doublage français est toujours aussi mortel.
C'est l'interactivité qui fait clairement défaut à cette édition. Alors qu'il existe de nombreux bonus éparpillés sur les précédentes éditions DVD (dont un commentaire audio de Paul Verhoeven et Arnold Schwarzenegger), on ne retrouvera rien ici à part Models and Skeletons (23min15), un petit module consacré à quelques rares effets visuels et pauvrement illustré. Fondu dans une masse d'autres suppléments, il serait passé sans problème, mais on se demande quel est l'intérêt de nous proposer que cette unique petite vidéo...