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Dire que l'image de Terminator 2 proposée ici frôle la perfection ne serait pas une vérité absolue... En effet, aussi réjouissant (et souvent époustouflant soit-il), le master du film fait parfois son âge et certains plans trainent, à de rares occasion, derrière les impeccables standards actuels en terme de définition. Néanmoins, rien d'alarmant puisque le travail de restauration et surtout la copie proposée comblent les lacunes que l'on avait pu constater sur la récente et déjà désuète édition précédente de l'éditeur, qui avait un peu gaffé avec des master HD datant de 2000 et conçus pour les éditions DVD ! Ici, le spectacle est jouissif à plus d'un titre et impose une véritable et évidente redécouverte dans des conditions idylliques. Si certaines séquences nocturnes souffrent parfois d'un bruit bleuté d'origine, on ne compte plus les prouesses d'une direction artistique d'une grande richesse, appuyée par un savoureux jeu de contrastes. En bref, sans être totalement parfait, le film de Cameron est vraiment beau et demeure l'un des très rares Blu-Ray du marché a être labellisé THX.
Comme d'habitude, vous pouvez retrouver les captures du disque en 1080p ci-dessous, à agrandire d'un simple clic !
Puisqu'on parle de THX, le film s'ouvre sur le fameux logo remanié façon T2. Ce dernier est proposé en Full HD et surtout en DTS 6.1 losseless qui surgit sans crier gare. On sursaute, on baisse le son et on comprend que l'on va assiter à quelque chose de démentiel. On n'est qu'à moitié surpris parce que James Cameron a toujours peaufiné avec autant de classe que de sauvagerie la bande son de son film dont chacune des éditions précédentes s'imposait comme une démo dévastatrice. Le Blu-Ray ne déroge fort heureusement pas à la règle. Un disque bien étonnant, en tout cas, compte tenu de la diversité technique sonore qu'il propose. En effet, entre les américains, les français et les allemands, chacun a fait sa popote en fonction de ses possibilités (ne serait-ce que par rapport au doublage) et on assiste à quelques contrastes effarants d'une piste à l'autre qui s'accommoderont en fonction des gouts de chacun.
On laissera de côté nos amis germains (et leur DTS HD Lossless 7.1, ce qui n'est quand même pas rien) pour s'intéresser à ce qui tournera en boucle chez nous. Pour être tout à fait franc, on ne sait pas ce qui a pris aux techniciens français chargé du mixage 5.1 du film, mais ils ont eu carrément la main lourde sur le canal des basses ! Ce n'est plus un caisson, c'est un tracteur que l'on a à la maison. On se souvient que la première édition du film chez l'éditeur ne proposait qu'un Dolby Surround pour la VF et que, pour se rattraper, ce dernier avait proposé un Dolby Digital 5.1 un peu plus dévastateur pour la seconde salve, mais c'est aujourd'hui que les effets se font ressentir. En DTS HD 5.1 High Resolution, tout, absolument tout est prétexte au tremblement : la musique, les bruits de pas, les bécanes (devenus des tracteurs, donc), les claquements de porte, les éternuements... Tout ! C'est gonflé, c'est carré, c'est un chouia gratuit, mais pas totalement déplaisant. Du bon gros son qui pète en somme. Du côté de la VO, on écope d'un DTS HD lossless 6.1 qui en fait moins des caisses du côté des graves (en tout cas, qui ne les utilise qu'aux moments les plus opportuns), mais qui bénéficie d'une ampleur beaucoup plus fluide avec une pureté globale qui fait vraiment la différence. Ce qui ne gâche en rien l'aspect percutant des scènes d'action, livrant quelques petites expériences auditives, ça et là, plutôt dévastatrices...
Comme évoqué en introduction, ce Blu-Ray de Terminator 2 donne toute ses lettres de noblesses à la notion d'interactivité, tout en réhabilitant sa définition première. Et oui, ici, on interagit réellement et directement à même le film ! C'est bien simple, excepté quelques courtes petites choses (scènes coupées, teasers et bande annonce), tout est consultable directement pendant la lecture du film, sans en sortir, nous autorisant à bifurquer d'un élément à l'autre selon notre envie. Que l'on soit fan absolu, ou juste curieux de découvrir certains aspects, tout le monde y trouvera satisfaction !
Notons que les trois versions du film sont disponibles : la version cinéma (137min), la version director's cut (154min), mais également la version directors cut encore plus longue, uniquement accessible par mot de passe. Comme on est sympa, on vous le donne ! Il faut se placer sur les cinq astérisques, et saisir 82997. Code qui correspond à la date du jugement dernier, le 29 aout 1997 (08-29-97) en anglais. Sur les versions plus longues, les scènes additionnelles ne sont pas doublées en français.
Des commentaires enfin sous-titrés !
Entamons les festivités avec sobriété. A savoir les désormais incontournables commentaires audio, ici répartis sur deux pistes. D'un côté : James Cameron et son scénariste William Wischer (enregistrés pour l'édition de 2003), de l'autre, le célèbre commentaire faisant intervenir pas moins de 26 personnes (enregistrés en 1993). Première satisfaction, et pas des moindres : les commentaires sont sous-titrés en français ! "Enfin" sommes-nous tentés de souffler, tant la déception était de mise pour les anglophobes jusque là. Une bonne chose de faite, nous permettant enfin d'apprécier pleinement le regard du réalisateur sur l'un de ses films les plus percutants, sur un premier commentaire moins brouillon que le second, lui laissant le temps de développer de nombreux aspect du film. Bien évidemment, le temps aura fait que sur de très nombreux points, le film a perdu bon nombre de ses secrets en 18 ans de fascination (et oui, déjà), mais c'est la nostalgie et le regard d'auteur qui prédomine. C'est un fait, James Cameron qui évoque l'imagerie numérique, c'est souvent 1000 fois plus passionnant que de la par de n'importe qui d'autre aujourd'hui. Et au lieu de faire le guide (''là c'est numérique, là c'est réel''), il nous apporte ses réflexions. Un point de vue d'autant plus important qu'il reste le pionner d'une certaine technologie. Par ailleurs, revoir le film 12 ans plus tard lui a également autorisé quelques légèretés et ce dernier ne tarit pas d'anecdotes assez amusantes. L'une d'entre elles révèle, par exemple, que lorsque qu'ils sont ensembles sur la moto, Arnold Schwarzenegger n'aurait pas arrêté de cogner par inadvertance Edward Furlong avec son fusil. Plaisant, enrichissant, une vraie leçon de cinéma technique et thématique.
Pour ceux que la technique fascine toujours, on peut donc continuer sur le très complet second commentaire. Pas moins de 26 intervenants (2-6 !), qui se bousculent sur une seule et même piste... Enfin, ils ne se bousculent pas vraiment puisqu'il s'agit essentiellement de petits entretiens indépendants réalisés par Van Ling, responsable des bonus sur le film depuis la première édition (mais également de ce présent Blu-Ray). Non seulement, les informations sont réellement fascinantes pour les mordus de mise en scène purement technique, mais l'ensemble demeure d'une fluidité à toute épreuve. D'abord parce que Van Ling prend soin d'introduire chacun des intervenants, mais aussi parce que, Blu-Ray oblige, l'éditeur a eu l'excellente idée de proposer des petites photos de ces derniers à coté de leurs sous-titres. Ainsi, on sait toujours qui prend la parole sans jamais risquer de les confondre les uns avec les autres. Impossible de se tromper. Une excellente initiative en tout cas !
Grâce au Blu Ray on regarde tous les bonus pendant le film !
On passe ensuite à l'énorme morceau. Un vrai bon gros plat de résistance qui constitue à lui seul une véritable exploration de plusieurs heures à travers le disque pour les plus patients. Même si la visite des coulisses du film se limite à sa propre durée (2h30, donc), on est très rapidement tenté de revenir en arrière sur de nombreuses scènes, afin de les redécouvrir à travers de nouvelles fonctions. Pour résumer, il s'agit d'une version bien plus pratique et plus complète de l'infernal et interminable bonus de l'Edition Ultimate où il fallait se farcir un texte et occasionnellement tomber sur des modules annexes... Le gros bazar en question s'appelle donc Modes interactifs et se présente assez simplement sous la forme d'une barrette grise qui s'affiche en haut de l'écran dès le démarrage du film. C'est là que les choses se compliquent, et avant de pleinement apprivoiser l'outil, quelques bonnes minutes seront nécessaires.
Un brin déconcertant au début, ce système propose de sélectionner six types de vignettes, qui deviendront très rapidement indispensables et amusantes lorsqu'on en a saisit le fonctionnement et les nombreuses possibilités :
- La première vignette offre une fonction PIP, proposant pas moins de 69 petites vidéos qui interviendront de temps à autre, dans un coin de l'écran. D'une durée avoisinant environ 30 secondes à 2 minutes, elles s'attarderont essentiellement sur les scènes clés. On saura tout sur le tournage de la scène dans le futur, du plongeon du camion, des effets spéciaux techniques, ainsi que des images tordantes de la scène du bar (où Arnold n'est non seulement pas nu, mais arbore en plus un short multicolore fluo du plus bel effet) ainsi que de nombreux comparatifs avant/après retouches numériques. 69 vidéos qui bénéficient de sous-titres, mais il faut vraiment bien les chercher. En effet, à coté du module apparait une discrète petite flèche. En pressant justement la flèche bas de votre télécommande, des fonction supplémentaires apparaissent, et permettent de selectionner des sous-titres, de zapper d'un module vidéo à un autre (pratique pour les moins patients) mais également de les regarder directement, sans passer par le film, sur un menu secondaire. On regrettera juste que, même en choisissant cette fonction, les fenêtres restent petites...
- Les seconde et troisième vignettes permettent tour à tour d'avoir accès à des anecdotes en tout genres sur le film (sur les acteurs, sur un minuscule détail apparaissant à l'écran, etc) pour l'une, ainsi qu'une description technique très précise pour l'autre, histoire de savoir comment sont créés les plans (doublures, SFX, etc). Si ces dernières ne sont malheureusement proposées qu'en anglais, elles sont suffisamment sommaires pour rester compréhensibles pour ceux qui ont quelques notions. Par ailleurs, on sera amusé de voir des flèches apparaissant de temps à autre sur l'image pour expliquer exactement de quoi l'on parle (comme sur des discrets placements de marques, par exemple).
- La quatrième vignette propose des éléments dits "connectés". C'est-à-dire qu'un panneau apparait et nous propose d'interrompre quelques secondes (ou minutes) le film pour accéder à d'autres vidéos ou galeries de photos commentées. De durées à peu près équivalentes à celles évoqués dans le paragraphe consacré au PIP, ces dernières sont au nombre de 59, et sont également consultables à part, avec ou sans sous-titres par le même moyen de ''flèche bas''. Un petit bémol, du moins pour l'exemplaire que nous avons eu, puisque ces petites vidéos font l'objet d'un léger bug qui saccade fortement leur déroulement. Si le son n'en souffre pas, nous avons d'abord cru qu'il s'agissait d'une série de photos défilantes... Leur courte durée ne gâche pas le plaisir, mais gageons que le produit mis à disposition dans le commerce aura rectifié ce détail.
- Enfin, les cinquième et sixième vignettes sont là comme des outils comparatifs. L'une donne accès au scénario (malheureusement, écrit en anglais) et l'autre au story-board, toujours pendant la lecture du film. Une bonne façon de constater les similitudes ou les différences entre le film tel qu'il était pensé avant le tournage, et le résultat final à l'écran. En outre, on regrettera néanmoins un peu que les story-boards ne soient pas plus nombreux, bien que la démarche soit des plus appréciables.
Tout cela est chouette... très chouette. Mais non contentes d'être agréables à suivre indépendamment les unes des autres, on peut également cumuler ces vignettes les unes avec les autres en fonction des possibilités. Plus exactement, de la manière dont nous les avons réparties ci-dessus. Le Pip ne marche que tout seul, mais les anecdotes et les indications de tournage peuvent être affichées ensembles, interrompues par les éléments annexes, tout comme le scénario et le story-board peuvent se compléter côte à côte, avec le film en toile de fond.
Il y a encore deux choses que l'on peut faire pendant le film, histoire de s'amuser. D'une part, il y a un quizz, un vrai quizz qui apparait de temps à autre en bas de l'écran (en français) et qui nous permet de tester nos connaissances sur le film avec une question et quatre réponses possibles. Comme dans Qui veut gagner des millions ! A, B, C ou D, ou bien Vert, Rouge, Jaune ou Bleu pour ceux qui veulent directement utiliser les touches de la télécommande. Le film se met en pause, la question est posée et la réponse survient naturellement dans le film quelques secondes plus tard... La "réponse en image", comme on dit à la TV... Là encore une fonction sympa, mais qui se fait bien trop rare au long du film pour qu'on accroche totalement. Le concept aurait gagné à être plus vivant... A côté de cela, on peut également jouer pendant le film, avec des mini-jeux un peu casse-tête à résoudre dans un temps imparti : puzzles, calcul mental, énigmes, etc sont au programme d'une fonction qui a l'énorme avantage de nous faire passer directement d'un jeu à l'autre si on le souhaite.
Et pour finir !
On en voit le bout... Les choses n'étant décidemment pas faites à moitié, ce disque propose le teaser, les deux bandes annonces officielles ainsi que la bande annonce du director's cut et le logo THX, TOUTES EN FULL HD ! Voilà qui prouve le soin apporté à cette édition. S'ajoutent à cela les deux scènes coupées (comme quoi, Cameron fait vraiment ce qu'il veut sur ses films), qui sont celles que l'on peut réintegrer dans le film via le code cité un peu plus haut, accompagnées de commentaires du réalisateur et des acteurs et bien évidemment proposées en HD. Enfin, une fonction Accès Skynet nous permet d'avoir accès à des fonctions internet depuis le lecteur (une mise a jour au profil 2.0 minimum s'impose). Nous, on a essayé d'y aller, mais étant donné que cette édition n'est encore dans le commerce nulle part dans le monde, on est tombé sur un beau serveur (français) complètement vide. Pas d'amis et pas encore de nouveautés à ajouter, donc, mais les choses devraient être plus riches courant mai/juin.
