Test DVD : Bronson

C'était prévisible, mais il était toujours aussi agréable de constater que certains éditeurs ne délaissent pas le DVD. Techniquement ce disque est une bombe. Précis, coloré et aux contrastes appuyés, le transfert proposé ici est une sacrée réussite qui parvient à restituer tout l'impact de la photographie über-stylisée (kubrickienne disent certains) de Nicolas Winding Refn et de son chef opérateur Larry Smith, qui avait déjà collaboré avec le cinéaste sur Fear X. La compression Mpeg-2 se fait quant à elle parfaitement discrète.

Trois pistes, deux anglophones - stéréo et DTS 5.1 au débit 768Kbps - et une piste Dolby Digital (448Kbps) française. Passons rapidement sur la piste stéréo, dont la présence n'est due qu'à une volonté de contenter les petites installations. Car c'est bien évidemment du côté des mixages multipistes qu'il faudra se tourner pour pleinement vivre l'expérience Bronson. Une oreille distraite jurera que les mixages Dolby et DTS sont de puissance équivalente. Ce n'est pas entièrement faux. Pour autant, la piste DTS offre une meilleure qualité d'écoute et s'avère un poil plus précise et percutante (notamment lors des passages musicaux) que son homologue Dolby. Pas au point de pousser mamie dans les orties mais suffisamment pour inciter à privilégier la piste anglophone.

L'éditeur a pour habitude de soigner la partie interactive de ses coups de coeurs, Bronson ne déroge pas à cette règle. Wild Side laisse ainsi longuement la parole au réalisateur Nicolas Winding Refn qui peut ainsi s'auto-analyser à loisir. Outre la courte introduction au film (dans lequel il souligne que Bronson est davantage une autobiographie qu'une biographie de l'auto-proclamé "prisonnier le plus violent du Royaume-Uni"), Nicolas Winding Refn s'épanche dans Confidences du réalisateur (27 mns) à propos de sa famille (avec un père monteur/réalisateur, une mère photographe, un oncle réalisateur, les images ont toujours fait partie de sa vie), de sa rencontre avec le projet (la première lecture du scénario n'était pour lui pas emballante) et la place que celui-ci tient au coeur de sa filmographie (pas loin de Fear X pour sa représentation de la conscience d'un personnage).


Le commentaire audio du réalisateur prend la forme d'un entretien dirigé par le critique britannique Alan Jones (auteur également du Rough Guide des Films d'horreur) permettant au cinéaste d'expliquer - sans jamais s'égarer - ses influences (Kenneth Anger bien entendu), ses intentions (ne pas faire une biographie stricto sensu) et de revenir avec une rare lucidité sur ce que le film lui a permis d'apprendre sur lui-même.


Au tour de Tom Hardy d'être interviewé dans Entretien avec Tom Hardy (20 mns). Le comédien affirme d'emblée qu'il désirait avant tout interpréter Charles Bronson, que ce soit au théâtre ou au cinéma - le réalisateur et le scénario étaient choses secondaires - avant de revenir sur ses rapports (téléphoniques) avec le vrai Charles Bronson, la transformation physique afin d'incarner la bête (Hardy a suivi un régime à base de poulet, frites et créatine et a pris près de 20 kilo en cinq semaines), sa collaboration étroite avec Mark Fish, ami personnel de Bronson et "conseiller technique" sur le film afin de "vérifier que Charlie se faisait pas entuber".

Complètent ce disque, les monologues du véritables Charlie Bronson (18 minutes) qui confirme la justesse de la performance de Tom Hardy : le bonhomme mégalo passe la vingtaine de minutes du module à se mousser et vanter les qualités d'un film qu'il n'a pas vu.