L'univers visuel de la chatroom se distingue par ses couleurs vives, saturées et vibrantes, tandis que les partis-pris illustrant le monde "réel" se caractérisent par l'usage de teintes austères et fades, presque désaturées, où le gris et les blancs sales dominent. Dans ce dernier cas le réalisateur Hideo Nakata adopte un style presque documentaire avec un usage minimal des éclairages, des noirs profonds, des couleurs froides et moroses idéalement restranscrites à travers ce master lumineux. Le bât blesse au niveau des séquences se déroulant dans la chatroom où le kaléidoscope de couleurs chaudes a souvent du mal à trouver un bon équilibre, la couleur rose bavant même légèrement tout au long du film. Cette partie du film manque de précision, de détails et le piqué n'est pas aussi ciselé que la partie réelle. Cela est d'autant plus visible que les visages des comédiens sont souvent plongés dans des décors bariolés et apparaissent flous à plusieurs reprises. Enfin, la compression n'est pas optimale mais offre un joli relief sur les scènes londoniennes et consolide les mouvements rapides de la caméra notamment durant la poursuite finale à travers le marché de Camden.
Etrangement, Chatroom n'est disponible qu'en version originale Dolby Surround alors que l'univers foisonnant du monde virtuel offrait quelques belles opportunités Dolby Digital. Sous cet apparent mixage simple se dissimule en réalité une piste son percutante offrant au spectateur l'occasion de plonger ardemment dans le film grâce à une ouverture frontale particulièrement saisissante. Les graves sont très présents, les détails abondent et la bande-son hétéroclite et souvent survoltée est décoiffante. Finalement, on oublie rapidement l'absence d'une DD 5.1 et on ne peut que s'incliner devant l'excellence de cette Dolby Surround.
L’éditeur ne propose que quelques entretiens avec l’équipe du film (11min46), à savoir le réalisateur Hideo Nakata, les comédiens Imogen Poots, Matthew Beard, Aaron Johnson, Hannah Murray, ainsi que du scénariste et auteur de la pièce originale Enda Walsh, la productrice Laura Hastings-Smith et le chef opérateur Benoît Delhomme. Chacun revient brièvement sur les dérives possibles d’internet, sur les personnages et leurs traumatismes, tandis que les membres de l’équipe technique évoquent leur rôle respectif.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min51) ainsi qu’un aperçu des films disponibles en DVD chez Diaphana.