Metropolitan fait encore mouche et c'en est presque énervant ! Assurément l'un des derniers éditeurs du marché a prendre encore véritablement soin de ses éditions DVD à l'heure où tout le monde ne mise que sur la Haute Définition et propose des DVD bas de gamme, il nous concocte avec Exprendables : Unité spéciale un titre standard de très haut standing. Avec une tenue qui peut concurrencer aisément bon nombre de Blu-Ray actuellement sur le marché, prioritairement grâce à un piqué très pointu, le visionnage se montre des plus agréables et existe à travers un encodage Mpeg 2 étonnamment très solide compte tenu des nombreux suppléments proposés sur le même disque. C'est détaillé, chaud et particulièrement lisible, même dans les cadres sombres. Ce qui n'ont pas encore franchis le cap du Blu-Ray trouveront là un objet fortement recommandable. Notons enfin que les effets visuels, franchement pas terribles, passent mieux en DVD qu'en salles. C'est toujours ça.
Plaisir des yeux et des oreilles, le disque dispose de pistes Dolby Digital 5.1 mettant en exergue un mixage joyeusement épars. Très musclées, en VO comme en VF, elles envoient valser des effets tous azimuts sur l'ensemble des canaux, illustré par des balles qui fusent, des objets qui se casse et une musique qui met la gomme. Chose extrêmement rare, on privilégiera la version française pour ses qualités artistiques tant les voix, devenues cultes aujourd'hui, réunies en un seul film décuplent le charme du spectacle et la sensation de nostalgie.
Si ce DVD ne propose pas l'intégralité des bonus existant à ce jour sur le film (le long making of, par exemple, n'est disponible que sur le Blu-Ray), Metropolitan n'a pas négligé cette édition pour autant et dispose de nombreux suppléments. A commencer par le Commentaire audio d'un Sylvester Stallone moins inspiré qu'à l'accoutumée et dont la prestation n'est pas d'un intérêt primordial. Essentiellement parce qu'il ne semble pas avoir grand-chose à dire et parce qu'il tente de paraphraser longuement la psychologie de ses personnage et la narration de son film sans pratiquement n'évoquer aucun autre point. Pour les révélations et les secrets de fabrication, il faudra donc se retourner vers les autres bonus. On piochera néanmoins quelques petites infos échappées de ci, de là, dont un aveu assez inattendu sur son mécontentement à propos du combat opposant Jet Li à Dolph Lundgren. Cette dernière ayant été confiée à une seconde équipe, il la considère ouvertement comme ratée et promet de se rattraper dans le second opus en proposant un affrontement similaire digne de ce nom.
La section Sur le tournage regroupe les 5 modules internet (17min08 en tout) qui ont assuré la promotion du film pendant plusieurs semaines. Documents promo, certes, mais loin des horreurs formatées en général par les studios puisqu'ils prennent plus l'aspect de mini making of dévoilant la vie du tournage et la pugnacité de Sylvester Stallone pour mener son projet à bien. Malheureusement trop courts, ces derniers évoquent la scène d'introduction, le tournage avec Mickey Rourke, la séquence du ponton ou bien encore le douloureux combat qui aura envoyé l'acteur/réalisateur à l'hôpital. Pour rester dans les coulisses, nous trouvons From Ashes (25min30) qui retrace de façon immersive le travail mis en place lors de la post-production. Là encore, Sylvester Stallone s'implique à 200% dans cette lourde tache, focalisée sur le montage, le travail sonore, la musique et la promotion. Tenant à nouveau un discours rare, il admettra à demi mot qu'il n'a pas forcément eu le temps de boucler le film comme il le désirait et qu'un prochain Director's cut devrait rattraper les lacunes imposées par les délais.
Outre les bande annonces de l'éditeur, nous retrouvons pas mal de petites choses sympa à se mettre sous la dent. A commencer par les Prises ratées (5min03), soit un petit bêtisier pas désagréable, un court module sur les Avant-premières françaises (3min48), ou une Scène coupée (45sec) dans laquelle Dolph Lundgren dévoile qu'il raconte très mal les blagues. Mais ce qu'on appréciera tout particulièrement, c'est le bonus concocté par Metropolitan et se focalisant sur Les voix françaises (10min51) des acteurs phares du film, toutes aussi cultes que les interprètes originaux. Malheureusement, si la démarche est excellente, les interviews ne sont pas intéressantes et les intervenants peu impliqués.