Labellisé THX, le transfert n'égalera bien entendu pas celui du blu-ray mais se révèle toutefois d'excellente facture selon les critères du format DVD. Moins impressionnante que sur le blu-ray, la définition fait tout de même preuve d'une grande précision, faisant ressortir le travail minutieux réalisé sur les décors, notamment le temple d'Akator à la fin du film. On pourra juste reprocher la présence inopinée de certains plans manquant de relief, comme c'est le cas d'une ou deux images de la séquence d'ouverture dans le hangar. Ces plans restent très rares, rassurons-nous. Pour le reste, c'est un quasi sans faute. Soutenue par une gestion des contrastes conférant aux noirs une belle profondeur, la palette colorimétrique restitue fidèlement les partis pris visuels très particuliers du film, avec ces couleurs vives et ces effets digitaux au sein de l'esthétique par ailleurs très old school qui caractérise les décors de studio (comme le cimetière où se rendent Indiana Jones et Mutt pour trouver le crâne).
Là où le DVD trouve même un avantage par rapport au blu-ray, c'est dans le rendu des effets numériques qui apparaissent nettement mieux intégrés à l'image qu'au format haute définition, où ils se révélaient de manière trop évidente. Les différences de texture sont moins frappantes et l'ensemble trouve donc une meilleure homogénéité même si l'on part d'un matériau de base (le film) un peu inégal sur ce plan. Ajoutons à ce transfert globalement très réussi une compression des plus discrètes : non seulement on ne relèvera que très peu de fourmillements dans les arrière-plans et dans les faisceaux de lumière, mais les mouvements de caméra bénéficient d'un rendu très fluide en dépit de quelques effets d'entrelacement. Du beau travail, donc.
Déception, déception... Pour un DVD labellisé THX, l'éditeur aurait franchement pu faire mieux en accordant plus de soin à la piste 5.1 anglaise. En effet, si celle-ci bénéficie d'une répartition honnête en exploitant tous les canaux, histoire de justifier de l'utilisation d'un home cinema, elle s'avère manquer cruellement de punch. Outre une musique et des dialogues un peu étouffés, on lui reprochera des effets sonores bien trop timides pour permettre de revivre pleinement l'expérience vécue en salle.
A l'écoute de la version française, c'est tout simplement un autre monde qui s'ouvre à nos oreilles, un peu comme lorsqu'on lève le pied de la pédale sourdine sur un piano. Bénéficiant d'une ouverture sonore nettement supérieure sur les avants, le 5.1 français laisse la musique s'épanouir dans toute son ampleur, fait enfin tonner les explosions et révèle tout plein de détails sonores trop en retrait sur la piste anglaise. Un 5.1 d'une grande efficacité qui donne aussi la part belle aux effets jouant sur la spatialisation puisque les sons évoluant d'une enceinte à l'autre se déplacent de manière fulgurante et avec une puissance parfaitement dosée. En bref, cette piste française nous immerge dans un véritable univers sonore, là où la piste anglaise ne fait que restituer la musique et les bruitages du film de manière presque scolaire. En tant que cinéphile, on ne pourra qu'être déçus de voir la version originale rester sur le carreau de cette manière.
Paramount ne fait pas les choses à moitié avec cette édition puisque, comme nous l'avions déjà dit dans notre preview publiée le 15 octobre 2008, les suppléments s'avèrent très complets et particulièrement fournis en images de tournage et en interviews. Cette édition collector possède en prime un bien beau packaging.
DVD 1
Pour les deux featurettes de ce premier disque, nous laisserons la parole à notre collègue Arnaud Mangin qui les a très commentés dans son test du blu-ray :
Le Retour d'une légende (17min34) s'impose comme une mini-rétrospective évoquant la mise en place et l'idée (saugrenue, selon Steven Spielberg) de faire un quatrième film alors que le troisième bouclait la boucle. On s'amusera de constater à quel point le réalisateur a longuement bataillé pour ne pas faire le film avant de se laisser convaincre, mais également d'apprendre que le projet était originellement prévu il y a 10 ans avec un plan très précis dessiné par George Lucas. A l'origine, cet opus était donc un hommage à La Guerre des mondes, avec une véritable attaque extra-terrestre, mais la sortie d'Independance Day a vite fait abandonner le projet. D'autres nombreuses infos annoncent donc la couleur. La mise en chantier du film se poursuit avec La pré-production (11min44) où l'on évoque rapidement le choix du casting, l'écriture du scénario, les divers entraînements physiques, la prévisualisation de certaines scènes ainsi que les essais costumes, dont la légendaire tenue du héros...
DVD 2
Nous reprenons la plume pour la chronique de ce second disque puisque nous avions déjà commentés tout son contenu dans notre preview :
Si le programme peut paraître très fourni, la durée totale des suppléments ne s'avère pas si longue que cela - à peine plus de deux heures -, ce qui ne constitue pas forcément un défaut, l'expérience montrant qu'un trop plein de bonus n'est pas toujours souhaitable. Les documentaires vont globalement à l'essentiel tout en apportant nombre de détails techniques, en plus de proposer le tout avec une image de grande qualité.
Pour commencer, l'éditeur nous offre un making of conséquent, intitulé Journal de Production, gros morceau de ce Collector/Blu-ray. Au premier abord, ce journal s'organise par scène (la course poursuite à Hawaï, l'exploration du cimetière, la cité d'Akator, etc.), six chapitres qu'il est possible de voir séparément ou d'une traite. En réalité, ce découpage cache aussi une organisation par thème puisque les documentaires consacrés à ces séquences sont souvent utilisés pour illustrer un ou plusieurs aspects précis de la production. Le directeur de la photographie Janusz Kaminski interviendra ainsi surtout dans l'exploration d'Akator, le coordinateur des scènes d'action Gary Powell (qui a aussi travaillé sur la saga Bourne) dans Bienvenue dans la jungle, tandis que la scène du cimetière sera surtout abordée dans Action sur le plateau, module qui revient sur les scènes réalisées en studio. Le module Explorer Akator s'attarde quant à lui sur les éléments historiques et mythologiques qui ont inspiré l'histoire de ce 4e opus. Au final, on obtient un making of mine de rien assez complet, ponctué qu'il est par les interventions de Steven Spielberg, George Lucas, Harrison Ford, Cate Blanchett et bien d'autres. On relèvera la présence récurrente du chef décorateur Guy Hendrix Dyas, son poste étant fondamental puisque la crédibilité d'un film d'aventures repose en grande partie sur celle de ses décors.
Les autres suppléments s'attardent de manière succincte mais efficace sur différents aspects techniques du film, comme les effets spéciaux (les effets d'Indy brasse toutes sortes d'effets, pyrotechniques comme numériques), les accessoires (accessoires emblématiques), ou encore le montage, les effets sonores et la musique (aventures en post-production), le tout en donnant chaque fois la parole aux membres de l'équipe concernés (le superviseur des effets spéciaux Dan Sudick, l'accessoiriste Doug Harlocker, les m . D'autres suppléments s'attardent sur un point précis, tel que maquillages guerriers qui détaille la création de l'apparence des guerriers d'Akator, et bien sûr les crânes de cristal qui revient bien entendu sur la création des aliens qui, comme on l'avait deviné, sont directement inspirés de la créature de Roswell. Le module l'équipe d'Indy s'apparente quant à lui à une présentation en images des membres de l'équipe artistique et technique. Le module prévisualisations permet comme son nom l'indique de découvrir les prévisualisations en 3D de plusieurs scènes clés du film (l'évasion de la zone SI, la poursuite dans la jungle, l'attaque des fourmis). Enfin, les galeries, très fournies, ne se résument pas uniquement à des photos de production mais offrent aussi un grand nombre de photos de travail, notamment celles prises au Stan Winston Studio ou au département art.
En conclusion, nous sommes face à un DVD extrêmement riche, informatif et détaillé dès lors qu'il s'agit des aspects techniques et de la fabrication à proprement parler du film. En revanche, le contenu sur l'univers et les personnages mais aussi la réalisation du film s'avère nettement plus léger. On eût apprécié davantage d'explications de la part de Spielberg et de Lucas sur les enjeux liés à ce revival qui a tant fait polémique, et sur la manière dont cet opus se positionne selon eux par rapport aux autres mais aussi au genre du film d'aventures. De nombreuses considérations artistiques sont disséminées ça et là dans le Journal de Production, mais dès lors qu'il s'agit de commenter le film lui-même, les intervenants s'en tiennent à un discours strictement promotionnel.
Ci-dessous, le détail du programme.
Journal de Production :
- Le tournage commence : Nouveau Mexique (14mns20)
- De retour à l'école : New Haven, Connecticut (10mns16)
- Bienvenue dans la jungle : Hilo, Hawaï (6mns26)
- Action sur le plateau (27mns53)
- Explorer Akator (14mns27)
- Fin de tournage (7mns28)
Maquillage guerriers (5mns35)
Les crânes de cristal (10mns12)
Accessoires emblématiques (10mns02)
Les effets d'Indy (22mns44)
Aventures en post-production (12mns16)
L'équipe d'Indy (3mns43)
Prévisualisation de séquences
- L'évasion de la zone SI
- l'attaque des fourmis
Galeries
- Le département art
- Studio Stan Winston
- Photographies de production
- Portraits
- Photographies de l'arrière scène
bandes-annonces