Le master respecte les teintes chaleureuses de la superbe photo de Gilles Porte, en privilégiant les nuances bigarrées des nombreux crépuscules. Evidemment, les couleurs terreuses et sableuses abondent et s'avèrent assez nuancées, mais le piqué n'est pas aussi affûté qu'attendu. La définition n'est pas parfaite et certains rendus des visages lors des séquences en basse lumière sont légèrement confus. De même, un sensible mais distinct voile granuleux apparaît de manière sporadique, donnant un aspect doucement pelucheux à l'image, ce qui n'a rien de déplaisant. Savamment lumineuses, les séquences extérieures diurnes se révèlent les plus belles du film à l'instar de la scène de marche dans le désert (voir la dernière capture).
La version originale 5.1 offre une ouverture frontale singulièrement frappante dès les premières images du film. Les ambiances des marécages et du bruissement des roseaux environnent le spectateur de toutes parts malgré un petit décrochage des surround à 3min50 où les sons stoppent d'un coup pour reprendre quelque secondes plus tard. A part ce petit accroc, cette piste distille de remarquables effets tout au long du film, spatialise la superbe composition de Jürgen Knieper (collaborateur de Wim Wenders) et offre au subwoofer l'occasion de marquer ce mixage de quelques basses bien senties. La stéréo est également saisissante et affiche une dynamique spectaculaire pendant 1h30.