Ce nouveau master HD a été restauré à partir des éléments de tirage subsistants, autrement dit un négatif tiré d'une image Super 16mm, par le laboratoire de L'Immagine Ritrovata de Bologne. Bien que le film date de 1989, aucune copie du film n'a pu être retrouvée, d'autant plus que le négatif d'origine avait été endommagé l'année de sa sortie. Un carton d'introduction explique que les altérations initiales n'ont pu être intégralement réparées mais nous ne pouvons que saluer la propreté de ce tout nouveau master. Les couleurs sont naturelles tout du long, mises en valeur par une clarté uniquement perturbée lors des séquences en basse lumière. Si quelques rayures verticales et poussières en bord de cadre subsistent, les scories sont quasiment indécelables. Le bémol de cette copie provient du manque de détails flagrant même sur les plans rapprochés, quelques fourmillements jaillissent ainsi qu'un petit voile granuleux dans les arrière-plans. En revanche quelques plans fixes de la campagne du Languedoc-Roussillon sont stupéfiants de beauté et rappellent furieusement certaines oeuvres de Cézanne.
Issu d'une bande-son magnétique, ce mixage stéréo est souvent remarquable de vivacité même si certaines saturations se font entendre durant la première partie du film ainsi qu'un petit mais apparent décalage entre les dialogues et le mouvement des lèvres des comédiens. La jolie musique de Bruno Coulais, une de ses premières compositions pour le cinéma, est agréablement mise en valeur tout du long. Si les voix des acteurs semblent parfois couvertes, l'ensemble ne manque pas de relief et les ambiances naturelles de la campagne sont harmonieuses.
Un vaudeville qui finit mal ? (47min32)
L'ensemble du casting (Tonie Marshall, Sabine Haudepin, Jacques Bonnaffé...) se retrouve vingt ans après sur les lieux du tournage à la véritable Campagne de Cicéron (dans les Corbières), et se remémore l'ambiance du tournage ainsi que leur collaboration avec Jacques Davila. Tandis que le producteur Guy Cavagnac et le scénariste/acteur Michel Gautier retracent la genèse et la production du film, le compositeur Bruno Coulais se remémore l'une de ses premières expériences professionnelles au cinéma. La nature singulière du film est ici longuement discutée tout comme la précision du scénario, la diversité des personnages et la juxtaposition unique du comique et du drame qui a fait le succès du film lors de sa sortie et qui a su toucher les spectateurs.
La restauration (13min30)
Réalisé en 1989, La Campagne de Cicéron avait pourtant disparu. Le producteur Guy Cavagnac, Christophe Gauthier, conservateur à la Cinémathèque de Toulouse, Natacha Laurent, déléguée générale à la Cinémathèque de Toulouse, Michel Gautier (acteur et scénariste) et Jack Lang, ministre de la culture de 1981 à 1986 puis de 1988 à 1993, retracent l'itinéraire atypique du film de Jacques Davila qui a bel et bien failli disparaître. A travers une explication aussi technique que passionnante, les dessous juridiques de l'industrie cinématographiques sont longuement analysés et richement illustrés, prouvant qu'un film peut bel et bien disparaître de la circulation. Il aura fallu attendre le 5 mars 2009 pour que le Tribunal de Grande instance de Bayonne autorise les ayants-droits d'auteurs à exploiter La Campagne de Cicéron. Ce remarquable segment se clôt sur le procédé de restauration numérique ayant permis la résurrection du film de Jacques Davila.
L'interactivité se clôt sur une galerie photos (1min15) et la bande-annonce (2min45).