Ce qui frappe d'emblée à la vision de La Fabrique des sentiments, c'est le manque de piqué, les visages des acteurs n'étant pas suffisamment détaillés et souvent filmés en gros plans. Comme souvent chez l'éditeur, la compression ne parvient pas à se faire discrète notamment lors des déplacements rapides de la caméra. La palette colorimétrique est honnête avec une jolie prédominance pour le mauve lors de la scène du speed-dating et des couleurs un peu plus chaudes lors des courtes scènes au hammam. Ne parlons pas de la photo inexistante de Claude Garnier, pourtant responsable des très réussis Je ne suis pas là pour être aimé et Le Temps des porte-plumes : c'est bien simple nous avons plus souvent l'impression de visionner un téléfilm qu'un film. Les scènes obscures manquent de définition, les noirs sont peu profonds mais l'ensemble peut se targuer d'être d'une grande homogénéité et d'une qualité somme toute honnête.
On ne saurait que trop vous conseiller la piste 2.0. suffisamment efficace et procurant des effets divers incisifs et des dialogues précis. La piste DD 5.1. a du mal à dispatcher ses effets surround aux moments adéquats et malgré quelques petites basses avenantes lors des scènes musicales, cette piste perd considérablement le panache de la stéréo. Les voix des acteurs sont trop timides sur la centrale et on compte sur les doigts de la main la présence des enceintes arrière. C'est donc le minimum syndical pour cette 5.1. avec laquelle, même poussée à son maximum, vous ne risquerez pas de réveiller le voisinage ! La stéréo exploite les canaux avant avec limpidité et accompagne gracieusement le film de Jean-Marc Moutout.
31 minutes pour se connaître (31min19)
Ceci n'est pas du speed dating. On pourrait même dire que ce rendez-vous est interminable ! Plus d'une demi-heure à écouter le trio d'acteurs principal (Elsa Zylberstein, Bruno Putzulu, Jacques Bonnaffé) donner son avis personnel sur le couple, la rencontre, le speed dating, la solitude, les moyens de communication... on baille ! Le réalisateur Jean-Marc Moutout n'a visiblement rien à dire si ce n'est paraphraser son film et parle plutôt des personnages et de leurs relations tout en donnant son avis personnel sur la fin ambiguë de La Fabrique des sentiments. Jérôme Pouvaret (chef décorateur), Silvain Vanot (compositeur) et Claude Garnier (directrice de la photographie) sont également de la partie pour y évoquer brièvement leur apport dans le film de Jean-Marc Moutout. Ces entretiens froids et sans âme aboutissent à un passage de pommade collectif où tout le monde est « heureux du travail accompli avec le meilleur réalisateur du monde et les extraordinaires performances d'acteurs ». Si seulement nous avions eu quelques images de tournage pour nous distraire un petit peu...
Speed dating, esquisse d'une version longue (19min22)
Nous avions déjà trouvé la scène horripilante durant la vision du film mais Jean-Marc Moutout explique d'emblée qu'ayant trouvé les acteurs excellents, il a pensé immédiatement au DVD afin d'y inclure la version uncut de la séquence du speed dating composée de plans et de scènes alternatives. Autant dire que même proposée en suppléments, cette version longue est soporifique.
L'interactivité s'achève sur la bande-annonce du film (1'21).