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Le film de 
Comme c'était le cas pour Les Aventuriers en 2007, l'éditeur a entrepris la restauration et la remastérisation numérique de La Piscine en Haute Définition à partir du négatif original. Le résultat est indéniable et la copie magnifique. Les différentes teintes bleues et vertes (omniprésentes) sont splendides, les couleurs naturelles de toute beauté, la luminosité exceptionnelle et les contrastes fabuleux. C'est bien simple, on jurerait que le film de Jacques Deray a été tourné il y a peu alors que le film fête cette année ses 40 bougies. Mise à part un léger manque de définition lors du fameux affrontement Delon/Ronet, ce bijou est présenté dans un écrin 16/9 luminescent. Un lifting technique (adieu le grain et les points noirs des copies télévisées) de référence chouchouté encore une fois par M6Vidéo et SNC. Même traitement de faveur pour la version anglaise.
Ouf ! On a échappé à un remixage 5.1. ! Et ouf parce que l'éditeur a restauré la piste mono d'origine ! Même chose que pour l'image, l'éditeur frappe un grand coup en faisant de cette piste sonore une référence pour un film de cet âge. La fluidité est de mise pour ce qui est des dialogues et des ambiances. Le moteur du bolide d'Harry parvient même à faire vibrer votre installation. Le moindre clapotis ne pourra vous échapper et participe grandement à créer l'atmosphère désirée par le cinéaste et plongeant le spectateur directement au cœur de l'action, ou de l'inaction cela dépend. Un remixage 5.1. aurait été de trop et aurait fait perdre tout le naturel des rendus sonores largement suffisants en mono.
Une interactivité bien maigre que l'éditeur aurait pu caser sur un seul et même disque. Sur cette première galette, on retrouve des notes de production écrites par Jean-Ollé Laprune, historien du cinéma français, reprenant en gros tout ce qui est dit par Jean-Claude Carrière dans son entretien présent sur le second disque (et critiqué un peu plus bas), une fin alternative inédite en France dite « espagnole » (15 secondes) éliminant toute réflexion du spectateur puisque ce plan ultime du film montre l'arrivée de l'Inspecteur Lévêque accompagné de ses hommes venus pour arrêter Jean-Paul. La Piscine faisant appel au ressenti plutôt qu'à l'explicite, cette fin n'est qu'une solution pour les spectateurs désirant un épilogue concret. Le son n'est pas restauré et quelques craquements se font entendre. Cette fin a par ailleurs été intégrée sur le montage de la version anglaise disponible sur le second DVD.
La fin alternativeEnfin, on retrouve la bande-annonce du film (3min17).
DVD 2
Version anglaise inédite avec sous-titres français
Comme l'explique Jean-Claude Carrière, la mode était aux double-tournages. La Piscine a été tourné simultanément en version anglaise pour le marché international. Dès qu'une prise avait été faite en français, le cinéaste reprenait principalement le même cadrage, les mêmes travellings pour retourner la même scène dans la langue de Shakespeare. Le montage et le rythme diffèrent sensiblement et le spectateur patient s'amusera à comparer les deux versions. Ce montage insiste par exemple un peu plus sur le regard envieux de Harry sur le couple Marianne et Jean-Paul.
La Piscine racontée par Jean-Claude Carrière, co-scénariste du film (27min04)
Enregistré en novembre 2007, le scénariste de Jean-Paul Rappeneau, Milos Forman, Luis Buñuel et évidemment de Jacques Deray, replonge dans ses souvenirs afin de les partager avec les spectateurs. Ne vous étonnez pas des cinq premières minutes, l'intervenant resitue le film dans sa carrière et sa collaboration avec Milos Forman puis les évènements de mai 1968 jusqu'au film de Jacques Deray qui nous intéresse plus particulièrement.
Ce qu'on apprend c'est la difficulté que Deray et Carrière ont du surmonter pour trouver l'actrice principale de leur film. Delphine Seyrig ? Monica Vitti ? Et Delon de rétorquer « Et pourquoi pas Romy ? ». Après sa courte carrière américaine, Romy Schneider était revenue en Autriche et quasiment oubliée en Europe. C'est donc grâce à son ex-fiancé Alain Delon que Romy revient en France et à qui le rôle est attribué instantanément.
Même s'il avoue ne pas être un spécialiste de polars c'est principalement les rapports de quatre personnages à décrire qui a intéressé Jean-Claude Carrière. Ecrit et tourné durant les évènements de mai 68, les personnages ne reflètent en rien le soulèvement national alors en plein essor, peut-être quelques regards de Pénélope incarnée par Jane Birkin selon Carrière...
Dans sa deuxième partie, Carrière décrit le travail et sa collaboration avec Jacques Deray et se souvient de son absence de prétention d'auteur ainsi que de sa maîtrise totale de la caméra. Un cinéaste très influencé par le cinéma américain mais ancré dans la tradition française.
A l'instar du film de Gérard Oury, Le Cerveau, Jacques Deray décide avec le producteur Gérard Beytout de tourner La Piscine à la fois en français et en anglais. C'est principalement Jean-Claude Carrière qui s'occupera de cette dernière, plus à l'aise en anglais que ne l'était le réalisateur. Les deux montages sont par ailleurs différents, Deray choisissant de s'attarder sur tel ou tel personnage quand l'acteur se débrouillait mieux en anglais qu'un autre.Vous l'aurez compris, cet entretien truffé d'anecdotes et de souvenirs de tournage est le petit plus de cette édition qu'il serait dommage de rater.
Archives : les retrouvailles de Romy Schneider et Alain Delon (2min23)
Ce document maintes et maintes fois diffusé à la télévision est un extrait du journal télévisé du 12 août 1968 montrant Alain Delon attendant sur le tarmac de l'aéroport de Nice l'avion de Romy Schneider, visiblement ému à l'idée de revoir son ex fiancée. Emotion partagée quand l'actrice arrive enfin et qu'elle le revoit.
