Test DVD : La Proie de l'Homme

Le transfert de La Proie de l'homme est réalisé à partir d'un master globalement propre. Cette qualité, qui caractérise la collection en général, ne fait cependant pas oublier le souci que pose la définition un peu imprécise. Si les contrastes sont correctement gérés, l'image manque cependant de piqué et par conséquent de relief sur la plupart des plans - en particulier les plans larges, trop plats. Les couleurs ont beau être vives dans l'ensemble, on reste un peu déçu par rapport au rendu de Yohkiro, plus chatoyant. La compression se fait d'autre part sentir par endroits.

Comme d'habitude, on a droit à une piste audio Japonais Dolby Mono 2.0 de bonne tenue, débarrassée des bruits divers et bénéficiant d'un mixage équilibré (Yohkiro était une exception en la matière). Les dialogues ressortent bien, de même que les musiques et les bruits d'ambiance (légers ou importants) sans que l'on ait à endurer d'effets de saturation désagréables. On reste séduit par la pureté des divers éléments (voix, musiques, bruitages) qui composent cette piste visiblement soignée.

Entretiens (14'50)

Ce documentaire exclusif réalisé par Robin Gatto se présente sous forme d'entretiens avec Fujio Morita (chef opérateur), Tomoe Gosha, Seiichi Sakai (assistant monteur), Masanori Sanada (publiciste et producteur) et Yoshinobu Nishioka (chef décorateur). Chacun explique à sa manière à quel point Hideo Gosha injectait de choses personnelles dans ses films. Le personnage de Iwago (Ken Ogata) dans La Proie de l'homme serait pour la plupart d'entre eux une projection de lui-même, sachant qu'il a dû à l'époque faire face à un divorce douloureux. Il lisait alors les romans de Tomiko Miayo, dont il appréciait notamment le traitement du thème de l'incompréhension entre hommes et femmes. Fujio Morita évoque un réalisateur émotionnellement instable, qui faisait pleurer les jeunes actrices. Il en profite pour dire que le souci de réalisme de Hideo Gosha allait jusqu'aux vêtements que portaient ses acteurs et surtout ses actrices (en l'occurrence le fait qu'elles ne portaient pas de sous-vêtements, comme les geishas de cette époque). Même si l'ensemble reste assez court, ce documentaire permet de resituer La Proie de l'homme dans son contexte, tout en ne levant pas entièrement son mystère.

 

 

Le DVD propose d'autre part la filmographie du réalisateur, une galerie de photos et la bande-annonce (2'50) du film.