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Pour un film à la beauté plastique aussi soignée et aussi extrême, le DVD devait se montrer parfait. Pas moins. Si sur plusieurs points la perfection est effectivement au rendez-vous, en particulier sur la gestion des couleurs, du grain et des nombreuses surexpositions, on regrettera quelques défauts qui auraient certainement pu être évités (même si le film est un peu long, il n'y a que deux pistes sons sur le DVD). En effet, dommage que les noirs soient si souvent, au choix, bouchés ou voilés, car le travail sur les contrastes effectué par le chef opérateur Denis Rouden était, en salle, plutôt stupéfiant. Denis Rouden que nous avions rencontré lors de la sortie du film, et dont vous pouvez retrouver l'interview ici. Pour ce qui est du reste, la copie est plutôt bonne (même si l'on remarque ça et là encore quelques poussières), l'encodage de bonne facture et la définition au poil.
Au programme : une seule piste son, Dolby Digital 5.1. La qualité de cette dernière est optimale, puisque fidèle à l'ambiance minimaliste du film de Marchal. Les dialogues sont magnifiquement équilibrés, les musiques sont belles et joliment spatialisées sur les arrières, le caisson de basse et mis à contribution lors des quelques scènes d'action. Enfin, les effets sonores sont bien mixés, en particulier lors des scènes sous la pluie... bref, un plaisir à l'état pur pour les oreilles.
On commence avec un commentaire audio du réalisateur Olivier Marchal, dans la lignée directe de celui qu'il avait fait sur 36. Un exercice parfaitement maîtrisé et passionnant de bout en bout, dans lequel Marchal insiste sur le fait que l'histoire du film est tirée de sa propre expérience lorsqu'il était flic, et nous apporte de nombreux détails concernant l'enquête originale. Loin de ses détails un brin sordides, on appréciera les nombreuses anecdotes de tournages, de casting, de préparation et d'écriture qui viennent idéalement compléter le visionnage du film. De plus, comme à son habitude, Marchal se permet de citer ses références (Blade Runner, The Pledge, Serpico entre autres), de parler de sa volonté de faire un film à l'esthétique appuyée et de tirer son chapeau à TOUS les membres de son équipe et à ses comédiens, qui ont tous le droit à avoir leur nom cité. Classe.
On enchaîne avec un making-of de 50 minutes, intitulé Quelque part dans la nuit. Après la claque Qui veut la peau d'Olivier Marchal ?, making-of génial présent sur l'édition collector de 36, quai des Orfèvres, nous attendions beaucoup de ce documentaire sur le tournage du nouveau film de Marchal. Le metteur en scène nous avait prévenus : avec MR-73, il voulait quelque chose de totalement différent pour le DVD. Du coup, à la différence des suppléments de son précédent bébé, celui-là a beaucoup moins l'aspect « Olivier Marchal contre le reste du monde », et pour cause, le réalisateur semble avoir eu un peu plus les coudées franches que sur 36. Ce making-of, tout en restant très intéressant, est tout de même plus classique dans sa forme et dans son contenu que Qui veut la peau... et revient de manière plutôt exhaustive sur le tournage, l'écriture, les personnages, et surtout, la vision du monde très sombre de Marchal. Marchal dont le nom est d'ailleurs omniprésent dans les bouches des intéressés (comédiens, techniciens), preuve encore une fois de l'implication du metteur en scène, et surtout des liens étroits qu'il existe entre ses films et son propre passé. Bref, un making-of un peu décevant par rapport au précédent, mais tout même fort appréciable, notamment pour ses quinze dernières minutes, dans lesquelless on retrouve un peu l'Olivier Marchal qu'on aime tant.
On termine avec 9 scènes coupées, avec ou sans commentaires de Marchal. Comme d'habitude, on apprend que c'est à cause du rythme général du film que ces scènes ont été retirées du montage final.
