Image :
8/20
Rogue, l'Ultime Affrontement bénéficie d'un très beau transfert qui rejoint tout à fait le rendu du film sur grand écran, tel qu'on a pu le découvrir à sa sortie. La définition est précise, le piqué est beau, qualité visible sur les gros plans de visage en particulier. Les couleurs saturées du film sont très fidèlement restituées sans jamais baver un seul instant. La palette colorimétrique très vive est soutenue par une gestion des contrastes excellente, comme on peut le constater dans les nombreuses scènes nocturnes que comporte le film. Le parti-pris de photographie assez particulier du film est donc mis en valeur de manière impeccable.
Son :
8/20
L'édition propose trois pistes son : déception toutefois, le DTS est en français et non en version originale. La version américaine ne dispose donc que d'un DD 5.1, de bonne qualité certes, mais pas aussi fin que la piste DTS. Les impacts en particulier manquent légèrement de punch, et les enceintes arrière ne sont pas suffisamment sollicitées. La musique en revanche est très bien répartie. On pourrait adresser les mêmes reproches et compliments au DD 5.1 français qui se distingue seulement par une mise en avant plus vive des voix, du fait du doublage. Le DTS français se montre bien évidemment le plus convaincant des trois, d'autant que la différence est assez nette, au point de donner l'impression que les DD 5.1 sont étriqués à côté. Beaucoup plus dynamique et enveloppant, il laisse s'exprimer toutes les enceintes et se fait particulièrement efficace dans les scènes d'action où les explosions sont légion.
Bonus :
6/20
Commentaire audio du réalisateur
Il est des fois où l'on se désespère qu'une édition ne propose aucun commentaire audio. Dans le cas de Rogue, à l'inverse, on s'en serait a priori bien passé. Néanmoins c'est avec une certaine curiosité que l'on laisse la parole à Philip G. Atwell, dont on espère qu'il va nous éclairer sur le pourquoi du comment de ce film raté. Comment en est-on arrivé là ? Suspense... Le réalisateur explique que le projet lui a été présenté par Steve Chasman, l'un des producteurs du film (et manager de Jet Li, au passage), avec lequel il avait déjà travaillé auparavant. Il a été particulièrement séduit par l'approche "réaliste" du film - une réflexion que l'on est en droit de contester - et par le scénario qui lui a tout de suite paru très bien ficelé. Il commente le jeu de Jason Statham, précisant que l'acteur aime connaître à fond ses personnages et que le rôle était spécialement ardu sur ce point (!). Sur l'entrée en scène de Jet Li, il n'a en revanche pas grand-chose à dire et ne se rattrapera guère plus tard ; c'est au point qu'il se montre plus volubile au sujet de la voiture de Rogue, la Skyper, que de la star du film ! Même chose pour les autres acteurs, rapidement passés en revue à l'exception de Luis Guzman. Là encore, on leur préfèrera les bolides à quatre roues ou la super moto de Jet. Mais le plus ennuyeux dans tout ça est que le commentaire en général reste très anecdotique tout du long. Même si la mise en scène est médiocre, on attendait tout de même d'en savoir un peu plus sur les choix opérés lors de certaines séquences hystériques. Une déception, malgré la certitude tout de même d'avoir repéré un réalisateur tout trouvé pour un prochain opus de la saga Fast and Furious.
Scènes d'action
Les neuf scènes d'action nous sont présentées dans ce bonus, que l'on peut visionner indépendamment ou à la suite les unes des autres. Ces modules sont en réalité des making of dans lesquels sont interviewés le réalisateur et les membres de l'équipe.
Dans le premier documentaire, la séquence d'ouverture (7'20), intervient le réalisateur, les deux scénaristes George J. Bradley et Lee Anthony Smith, les coordinateur des cascades à moto Scott Nicholson, le compositeur Brian Tyler. Notons que Philip G. Atwell, très sympathique au demeurant, va tout de même jusqu'à comparer Rogue, l'Ultime Affrontement à The Usual Suspects ! Mais c'est tout de même dans ces making of qu'il commente enfin les choix de mise en scène, d'effets visuels (les flashs continuels) ou de photographie, en les reliant à ses intentions de départ. Le deuxième, La réapparition de Rogue (8'30), s'intéresse à l'arrivée de Jet Li à l'écran, dans le night club où le réalisateur prend soin de nous glisser tout un tas de plans racoleurs irréalistes. Et c'est là qu'intervient pour la première fois Jet, le temps de quelques secondes et en anglais bien sûr, suivi du monteur Scott Richter qui interviendra ensuite régulièrement. Dans La poursuite sur les toits (5'45), qui est une idée de Corey Yuen, on apprend que Jason Statham a réalisé plusieurs des siennes. La poursuite en moto (8'10) rentre un peu plus en détail dans l'aspect technique du tournage de la scène que les précédents chapitres.
Massacre dans le salon de thé (7'57) est la scène préférée de Philip G. Atwell. Les scénaristes glissent au passage qu'elle contient un petit clin d'œil à Heat de Michael Mann. C'est dans ce module que Jason Statham intervient pour la première fois, louant le talent de Corey Yuen dont il déclare être un grand fan. Pour La poursuite en voiture (9'14), le réalisateur raconte qu'ils disposaient de 7 ou 8 caméras et de deux jours seulement pour la tourner. Mais on tique un peu lorsque le monteur déclare n'avoir pas cédé à la facilité de couper un maximum pour faire monter la tension, quand c'est précisément ce qu'il a fait dans cette scène et qui la gâche en grande partie. Plus intéressant est le commentaire d'Atwell au sujet de la voiture elle-même, de ses spécificités et des avantages comme des contraintes qu'elles induisaient. Rogue face aux yakuzas (7'28) et Rogue face aux triades chinoises (8'50) sont l'occasion de voir un peu les dessous des scènes de combat, même si on regrette de ne voir que très peu Corey Yuen. Le face à face entre Rogue et Shiro (Ryo Ishibashi) est particulièrement mis en valeur, les effets spéciaux sont expliqués et les raisons de sa violence nous sont détaillées par le réalisateur et les scénaristes. Enfin, dans Le face à face entre Rogue et Crawford (10'20), Jet avoue ne pas apprécier la philosophie du film mais aimer son personnage. On le voit évidemment un peu plus dans ce module, ainsi que Jason Statham.
Les scènes coupées
Les trois scènes coupées sont assez courtes et anecdotiques. L'ombre d'un doute (0'43) consiste en une petite conversation en Jason Statham et Luis Guzman, plus intéressante que celle, tout aussi brève, qu'échangent Jet Li et Nadine Velasquez dans Une bougie pour Mr. Shaw (0'48). Enfin, Tu crois que ça va s'arrêter là ? (0'34) offre quelques secondes supplémentaires de présence à Sung Kang, que l'on voit trop peu dans le film.
Le bêtisier (1'59)
Voilà un sympathique moment de détente, principalement grâce aux petits ratés rigolos de Jet Li, qui non seulement a du mal à ouvrir sa super voiture à distance, mais ne parvient pas ensuite à la démarrer et ainsi de suite. Eh oui, ça demande du travail de rester cool et classe comme Rogue !
La musique du film (8'34)
Comme si on n'en avait pas eu assez pendant le making des scènes d'action, ou le compositeur Brian Tyler commentait la musique de chacune d'entre elle, celui-ci revient à la charge dans un bonus spécialement dédié à son travail. Il nous révèle qu'il a été repéré par le réalisateur lors de la première de Fast & Furious : Tokyo Drift, dont il avait composé aussi la BO, et qu'il n'est intervenu sur le score de Rogue, l'Ultime Affrontement qu'au moment du montage. Le réalisateur souhaitant une vraie bande originale et non une succession de chansons sans lien, Brian Tyler a donc créé un thème pour chaque personnage, et inclus des sons asiatiques dans la partition jouée par l'orchestre symphonique de Londres afin de coller aux ambiances chinoise et japonaise du film. L'intérêt est que le jeune compositeur se montre très enthousiasme et volubile, décrivant par les aspects et étapes de la création de sa musique, de manière simple et claire. Un bonus à ne pas manquer pour ceux qui apprécient son travail.
Pour finir, cette édition propose les bandes-annonces de Rush Hour 3, Shoot'em up et Rogue, l'Ultime Affrontement, ainsi qu'un lien vers le site de Metropolitan Filmexport.