De facture satisfaisante sans être exceptionnelle, le transfert pèche tout de même par un manque de définition et surtout de piqué qui confère à l'image un aspect un peu plat. La palette colorimétrique s'avère dans l'ensemble joliment restituée, bien que l'on eût pu espérer des tons légèrement plus chatoyants. Les contrastes montrent quelques faiblesses sur les plans nocturnes mais se révèlent dans l'ensemble plutôt bien gérés. Enfin, la compression se fait très discrète, se traduisant tout juste par quelques légers fourmillements ça et là.
Cette édition ne propose qu'une seule piste son, un Dolby Stéréo en coréen sous-titré français. Celui-ci remplit plutôt bien son contrat puisqu'il offre un mixage équilibré, avec des dialogues qui se détachent bien du reste et des bruitages qui se répartissent efficacement entre les deux enceintes. La musique se voit quant à elle restituée avec clarté. En bref, il n'y a rien de particulier à reprocher à ce DVD sur le plan sonore, si ce n'est qu'un 5.1 (comme il en existe sur l'édition coréenne) eût été le bienvenu.
On regrette certes le retrait des commentaires audio présents sur l'édition coréenne. Cependant, cette édition française offre un entretien exclusif avec le réalisateur Lee Chang-Dong, un supplément précieux et suffisamment long pour aller en profondeur sur les thématiques du film.
Entretien avec le réalisateur Lee Chang-Dong (24mns06)
Interviewé à Paris en septembre dernier, Lee Chang-Dong répond de manière détaillée à des questions très pertinentes Secret Sunshine. Cet entretien permettra ainsi à ceux qui le souhaitent d'en savoir plus sur ce que le réalisateur a voulu transmettre à travers ce film et sur sa vision du cinéma. Lee Chang-Dong revient tout d'abord sur sa découverte de l'œuvre littéraire Histoire d'Insectes, de Lee Chung-Joon, la nouvelle qui a inspiré Secret Sunshine. Le cinéaste s'attarde notamment sur les différences entre son film et le matériau d'origine, son intérêt s'étant davantage porté sur les êtres humains que sur la dimension allégorique voulue par Lee Chung-Joon. Il nous parle ensuite de l'utilisation de la caméra à l'épaule dans le film, et du point de vue qu'il souhaiter développer à travers ce procédé.
Une grande partie de l'entretien s'attarde sur les thématiques maîtresses du film, telles que la relation entre les personnages, la reconstruction de Shin-Ae ou encore la religion. Lee Chang-Dong affirme sa volonté de laisser toute latitude au spectateur de se forger sa propre interprétation quant au thème dominant, et il nous livre au passage sa vision du cinéma comme surface de contact avec le spectateur. Outre quelques mots sur le choix des comédiens et le lien qui les unit à leur personnage respectif, Lee revient sur le traitement de la religion, la description réaliste du prosélytisme des protestants coréens, la réception du film par ces derniers. Enfin, Lee Chang-Dong qui s'est d'abord fait connaître en tant qu'écrivain (l'un de ses romans, Nokcheon, a été publié en France en 2005 aux éditions du Seuil) nous fait part des raisons pour lesquelles il a finalement privilégié sa carrière de cinéaste. Un entretien passionnant, on n'en attendait pas moins de lui.
Entretien avec les comédiens (17mns39)
Il s'agit en fait d'une sorte de petit making of s'articulant sur des entretiens avec Jeon Do-Yeon et Song Kang-Ho. Interviewés séparément, ces derniers nous livrent leurs impressions sur l'histoire, les personnages, leur collaboration ainsi que leur travail avec le réalisateur. Au final, ce petit reportage ne nous apprend pas grand-chose de nouveau mais permet de se faire une idée de la manière dont chacun a appréhendé le film, son propre rôle et celui de son partenaire. On ressent notamment à quel point le rôle de Shin-Ae a été éprouvant pour la comédienne qui se montre pourtant très humble lorsqu'elle parle de sa prestation. Song Kang-Ho se révèle quand à lui toujours aussi sympathique.