Image :
6/20
La Femme aux revolvers est un film usant du procédé chimique éphémère Trucolor connu essentiellement pour ses défauts (aucun réalisme, clarté exacerbée, teintes bleues omniprésentes) et dont le film phare ayant utilisé ce processus colorimétrique demeure Johnny Guitar. Ce master plein cadre, bien qu'excellemment restauré, reste marqué par des couleurs délavées, des bleus vifs, pastels et quasi-fluorescents dénaturant le piqué, les visages des comédiens qui se révèlent cireux, et les contrastes qui manquent inévitablement de tranchant. En dépit d'un générique éraflé, poreux et fatigué, la copie trouve un équilibre convaincant même si un bruit vidéo persiste tout du long sur les arrière-plans. La saturation des couleurs laisse quelque peu à désirer, certaines teintes ont même une légère tendance à baver, certains décrochages sont constatables sur les fondus enchaînés, mais la propreté est frappante (même si une ou deux poussières peuvent subsister), les noirs affichent une densité inattendue et on ne pourra pas reprocher aux blancs d'être lumineux. Au final, ce master offre des conditions de visionnage idéales pour redécouvrir le film avec ses partis-pris esthétiques certes dépassés mais intégralement respectés. De plus, ayant été prouvé que le Trucolor se détériore avec le temps, nous pouvons certifier que La Femme aux revolvers a été sauvé in extremis.
Son :
7/20
Les Editions Montparnasse livrent un mixage anglais mono 2.0 plutôt brillant, propre, pas ou peu marqué par un souffle intempestif ou quelques craquements qui demeurent parfois inévitables sachant que le film a été tourné en 1948. La restauration ne fait aucun doute et même si certains dialogues saturent dans les aigus ou que quelques fluctuations sont palpables au cours d'une même séquence avec des voix plus sourdes (comme lors des deux chansons de Jane Russell) la qualité est indéniable, l'homogénéité certaine, la musique ne manque pas d'entrain et participe grandement à la redécouverte du film d'Allan Dwan.
Bonus :
2/20
Comme d'habitude, l'éditeur joint une présentation du film par Serge Bromberg (3min11) qui replace cette fois La Femme aux revolvers dans la carrière de Jane Russell tout en évoquant le contrat exclusif que la comédienne avait signé en 1940 avec le millionnaire Howard Hughes (qui allait la diriger en 1941 dans Le Banni) qui devient en 1948 le grand patron de la RKO. Bien que tourné en 1948, La Femme aux revolvers ne sortira qu'en 1952 selon les vœux d'Howard Hughes, pygmalion de la comédienne qui gère et planifie ses films.