Wanda's cafe se caractérise par une omniprésence de néons de couleurs baroques (bleu, vert, rose) merveilleusement rendus avec ce master restauré et nettoyé de toutes défectuosités. Mis à part un générique un poil tremblant et des fourmillements, les contrastes de Toyomichi Kurita, le chef opérateur, retrouvent toute leur richesse et les ambiances froides épousent parfaitement les teintes plus ambrées des néons bigarrés. Le bar enfumé de Wanda se distingue quant à lui d'un aspect cotonneux idéalement rendu, doublé d'un grain cinéma infime fort attrayant. Les nombreux points forts de cette édition demeurent la beauté des gros plans, la propreté immaculée du master, une définition remarquable et le relief des scènes d'extérieur. Enfin, le film est proposé dans son format d'origine 1.66.
La chanson titre de Marianne Faithfull, Trouble in mind, ouvre Wanda's cafe de manière irréprochable, la voix caverneuse de l'interprète étant bien rendue dans les graves. Les dialogues et la voix off de Kris Kristofferson prennent ensuite le relais et bénéficient d'une brillante ouverture frontale tout comme la musique jazzy de Mark Isham, fidèle complice d'Alan Rudolph sur neuf films à ce jour. La piste unique en version originale assure un bon confort de visionnage, propre et sans accroc.
Dans le café de Wanda (25min36)
Wild Side propose un entretien croisé entre François Guérif, directeur de la collection Rivage/Noir, et Jean-Baptiste Thoret que l'on ne présente plus. Tandis que le premier paraphrase le film dans son ensemble, le deuxième (nettement plus présent à l'écran) propose une analyse pertinente du film d'Alan Rudolph dont il rappelle le parcours cinématographique. Formé à l'école de Robert Altman dont il était l'assistant sur Le Privé, Les Flambeurs et Nashville, et le scénariste de Buffalo Bill et les Indiens, Alan Rudolph passe à la réalisation en 1972. Jean-Baptiste Thoret croise le fond et la forme de Wanda's cafe en replaçant le film dans la carrière du cinéaste, mettant en parallèle les thèmes récurrents de son œuvre, tout en dressant un portrait intime des personnages et des archétypes propre au genre.
L'interactivité se clôt sur une galerie photos, une filmographie sélective d'Alan Rudolph et des liens internet.