Wanda's cafe
Le 19/06/2007 à 08:45Par Sabrina Piazzi
Vaguement inspiré de la chanson de Marianne Faithfull Trouble in mind (titre original du film), Wanda's cafe est un film ovni, étrange mélange de film noir tragi-comique et de western bien ancré dans les années 80 où les personnages ténébreux parlent comme Humphrey Bogart et se transforment petit à petit en Ziggy Stardust, rimmel aux yeux, gel dans les cheveux, vêtements empruntés au Joker. Le café de Wanda renvoie au saloon d'un western tandis que la galerie de personnages hétéroclites déambule comme des zombies à la recherche de leur propre existence, comme dans n'importe quel film noir. Pas de N&B pour ce film noir mais des néons par dizaines, des personnages éclairés par des lueurs roses et vertes, ancrant le genre dans les années 80 tout en l'imprégnant d'une touche fantastique, l'action se déroulant dans la ville imaginaire de Rain City. Le cinéaste joue habilement des archétypes propre au genre et retourne les clichés en faisant notamment jouer le chef de la mafia par Divine, célèbre travesti haut en couleurs popularisé par les films de John Waters. Porté par une solide interprétation (Keith Carradine, Kris Kristofferson, Geneviève Bujold), Wanda's cafe déconcerte parfois par ses choix artistiques proche d'un Hollywood night et du vidéo-clip, emballe souvent pour le culot de l'entreprise (la tuerie finale complètement barrée), impressionne tout du long grâce à l'univers singulier et ironique d'Alan Rudolph, décidément très attaché aux personnages marginaux.