27 Robes
Le 04/03/2008 à 10:56Par Michèle Bori
On pourrait facilement dire que 27 Robes est un pur produit formaté, pas original pour un sou et qu'on a déjà vu au moins 27 fois ailleurs pour dire à quel point il est anecdotique. Mais le film d'Anne Fletcher dispose de deux atouts de poids : Katherine Eigl d'un côté, et sa simplicité de l'autre. En gros, voici enfin une comédie romantique qui ne cherche pas à se montrer plus intelligente qu'elle ne l'est réellement. Et on peut dire qu'en ses temps où le cinéma ultra-référencé bourré de clins d'œil et de cynisme a pris le pas sur le respect du genre, ça fait sacrément du bien.
Premier film de la chorégraphe Anne Fletcher, 27 Robes raconte l’histoire de Jane, une jeune fille belle, intelligente, drôle et célibataire (ben voyons) qui, frustrée de ne pas avoir trouvé l’homme parfait qui lui passera la bague au doigt, a consacré sa vie à rendre les gens autour d’elle heureux. Une Amélie Poulain qui s’ignore ? Pas vraiment. Jane est en fait une accro des mariages. Elle a été 27 fois demoiselle d’honneur et compte donc autant de robe dans son placard de la honte (d’où le titre). Mais sa rencontre avec Kevin, un journaliste blasé et allergique aux mariages depuis qu’on lui a confié la rubrique nuptiale d’un grand quotidien, va changer sa vie.
La suite, on la connait : Jane va apprendre à se faire passer de temps en temps avant les autres, alors que Kevin va finalement comprendre que le mariage c’est pas si mal quand on épouse la femme qu’on aime !
27 Robes ne trompe donc pas sur la marchandise et respecte à la lettre tous les codes de la comédie romantique. Un bon gros film sucré, rempli de bons sentiments, de musique pop, de couleurs trendy et de personnages décalés, histoire de passer une bonne heure et demi avec son/sa copain/copine en mangeant des Hagen Dazs couchés sur un canapé bondé de coussins.
Un produit carré, où l’originalité n’est certes pas au rendez-vous, mais qui semble fait avec suffisamment de sérieux et de respect du genre (et oui, la comédie romantique est aussi un genre avec ses codes et ses dérives, ne l’oublions pas !) pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur. Un film agréable donc, qui doit beaucoup à la présence au générique de la délicieuse Katherine Heigl qui apporte une fraicheur toute particulaire à un film et tient quasiment tout le film à elle seule. A la fois drôle, touchante, belle et fragile, ce sosie de Virginie Efira (il y a un petit quelque chose quand même) révélée dans Roswell continue son ascension fulgurante vers la A-list hollywoodienne après le succès outre Atlantique de En Cloque, Mode d’Emploi, dans lequel son charme naturel et sa petite moue crevaient déjà l’écran. A ses côtés, James Marsden (X Men, Il était une fois), Malin Akerman (un ancien mannequin Suédois vu dans la saison 3 d’Entourage), Josh Greer (30 ans sinon rien, Arrested Development) et Edward Burns rament un peu pour soutenir la comparaison, la faute à des personnages un peu trop stéréotypés, pour ne pas dire carrément clichés (en particulier celui de Greer qui semble définitivement abonnée aux rôles des bonnes copines un peu à l’ouest). Mais qu’importe après tout, le résultat est sympathique et suffisamment bien fait pour rester divertissant jusqu’à la dernière bobine.