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Ambulance : faut-il aller voir le nouveau Michael Bay avec Jake Gyllenhaal ? - critique

Le 27/06/2023 à 09:03
Par
Notre avis
7 10
Le nouveau Michael Bay divise la rédaction. Du coup, on vous propose deux critiques, une pour et une contre.

(critique publiée le 22 mars 2022)
 
La rédaction de Filmsactu a vu Ambulance mais n’a pas vécu la nouvelle expérience cinématographique de Michael Bay de la même manière. Que vaut le nouveau film du maître du bim bam boum musclé au cinéma ? Faut-il aller voir Ambulance ? Voici nos critiques Pour et Contre.
 
Jake Gyllenhaal
 
Pour Ambulance :
Notre note : 7/10.
Si Ambulance ravira les fanas du cinéma chaotique, bourrin, impulsif, destructeur et frontalement grand guignolesque de Michael Bay, il horrifiera à l'extrême ses détracteurs. Pas de temps à perdre dans cette course-poursuite de 2h15 à travers les artères de Los Angeles. Michael Bay libre comme jamais signe une série B kamikaze et une tentative de cinéma guerilla dopée à l'exubérance de Bad Boys 2 et au réalisme de 13 Hours.
 
Jake Gyllenhaal
 
Inspiré d'un film danois du même nom, Ambulance démarre avec un braquage qui tourne mal. Ambiance Heat à Downtown Los Angeles. Deux frères, Jake Gyllenhaal, braqueur renommé, et Yayha Abdul-Mateen II (vu dans la série Watchmen et dans Candyman), vétéran de guerre oublié par sa patrie, s'échappent à bord d'une ambulance. Manque de bol, une urgentiste (Eiza Gonzales, Baby Driver, Hobbs and Shaw) tente d'y sauver un flic blessé par balle. S'en suit une course-poursuite taille XXL.

Quand on va voir un film de Michael Bay, on s'attend forcément à des explosions et de la destruction massive. Le cinéaste aime l'action qui décoiffe, les plans de caméra en mouvement perpétuel et les montages épileptiques (parfois à la limite de la nausée notamment sur les derniers Transformers).
 
Mais le réalisateur d'Armageddon, Rock ou encore de 6 Underground n'est jamais aussi bon que quand il est aux commandes d'un budget "modeste". 13 Hours et No Pain No Gain en sont la preuve. Avec ses 50 millions de dollars de budget, Ambulance est perçu comme un film "indé" par Michael Bay.
 
Jake Gyllenhaal
 
Qu'Ambulance soit en roue libre, bourré de faux raccords, d'incohérences, de séquences beaucoup trop appuyées, ce n'est pas une surprise. La finesse n'est pas un argument chez Michael Bay. On sait où l'on met les pieds et le plaisir est ailleurs.
 
En l'occurence dans le chaos, dans cet étalage de carambolages et de scènes d'action bourrines, dans ces plans au drone sur les routes et les infrastructures tentaculaires de Los Angeles, dans ce ballet cocaïné de véhicules voués à la destruction, dans ces fusillades décomplexées…
 
La force de Michael Bay est de placer le spectateur au centre de l'action. Ambulance nous place directement dans le véhicule avec les trois protagonistes principaux. Quitte à avoir la gerbe à force de virages et de gesticulations.
 
Jake Gyllenhaal
 
Certes Jake Gyllenhaal grimace parfois un peu trop et flirte avec la Nicolas Cage-isation mais Yahya Abdul-Mateen II irradie une fois de plus l’écran de son charisme tranquille tandis qu'Eiza Gonzales seule au prise avec ces deux balaises à l'arrière de son ambulance est l'héroïne badass suprême (cette séquence d'opération par zoom est surprenante).
 
Fini l'époque de Megan Fox sur-sexualisée et de ses tendances misogynes, Michael Bay évolue avec son époque. De même qu'il a abandonné ses ralentis lourdingues, il met de côté son patriotisme des années 90 pour cette fois-ci prendre la défense des soldats laissés pour compte une fois rentrés au pays. Tel un Snake Plissken des temps modernes, Michael Bay en vient à se se demander s'il ne faut pas mieux dynamiter le système entier. Ambulance a un petit côté « fuck the system » bienvenu.
 
Jake Gyllenhaal
 
Michael Bay s'amuse tellement dans ce film tourné alors que Los Angeles était encore paralysée par son lockdown qu'il en vient même à s'auto-citer. Oui The Rock et Bad Boys existent dans l'univers meta d'Ambulance.
 
Plus mesuré que dans ses derniers films (on est loin des délires abrutissants de Transformers ou de 6 Underground), Michael Bay se contient pour mieux contrôler ses dérapages. 

 
Ambulance est un shoot d'adrénaline pure et un vrai plaisir coupable à profiter pleinement sur grand écran.
 
                                                                                                               Olivier Portnoi
 

 
Contre Ambulance
Notre avis : 4/10
Si Michael Bay n’a jamais fait dans la dentelle et encore moins dans le film d’auteur, sa recette a souvent donné des films souvent décérébrés mais franchement réjouissants.
 
Rock, Bad Boys I et II, No Pain no Gain… En général, on apprécie plutôt quand le cinéaste laisse parler la poudre et préfère se concentrer sur les explosions et autres carambolages dantesques plutôt que sur l’écriture de ses films. Ambulance est pourtant une déception. Mal dosée, la recette Bay donne cette fois-ci un film plutôt mou, bien trop long, écrit bien souvent en dépit total de bon sens, accumulant les invraisemblances et ne parvenant jamais à nous captiver. Dommage, car le casting, les conditions de tournage en pleine pandémie et le pitch de ce remake du film danois éponyme donnaient plutôt envie.

Jake Gyllenhaal
 
En 2005, le cinéma danois s’offrait un petit film d’action à la fois rythmé et sympathique : The Ambulance, de Laurits Munch-Petersen. Sur 1h20, cette série B à l’ancienne proposait une course poursuite haletante, sans prétention, rapide, efficace et surpassant par de bonnes idées de réalisation un budget de seulement  2 millions de dollars.
 
Le pitch ? Deux frères s’enfuient à bord d’une ambulance après avoir braqué une banque et découvrent rapidement que celle-ci n’est pas vide…
 
Jake Gyllenhaal
 
15 ans plus tard, Michael Bay s’approprie les droits du film, réunit un casting aux petits oignons avec la star Jake Gyllenhaal, Eiza González vue notamment dans Baby Driver, et Yahya Abdul-Mateen II, star du récent reboot de Candyman et présent au casting du dernier Matrix. 


Tournant son film "en mode guérilla" en pleine restrictions liées à la crise sanitaire, Michael Bay promet à qui veut l’entendre qu’il s’agira là d’un petit film bricolé entre potes. 


Le résultat ? Trop long d’une bonne heure, parsemé de ventres mous, d’incohérences, d’invraisemblances et de séquences qui brouillent le ton global du film, Ambulance version 2022 peine à convaincre et maintenir l’attention de ses spectateurs.
 
Jake Gyllenhaal
 
Et si cette Ambulance se contentait de vouloir proposer un spectacle à tendance débilitante, on lui pardonnerait volontiers ses écarts de conduite. Seulement voilà : Bay tente l’émotion. Tantôt en jouant sur la relation entre les deux frères, tantôt en se focalisant sur son personnage d’infirmière au grand cœur, ou encore en tirant sur la corde sensible des remords qu’éprouve l’un des deux braqueurs… Et le fait est que ça ne fonctionne jamais.
 
Bien moins généreux que 6 Underground, bien moins réussi que l’œuvre dont il est le remake, Ambulance noie son moteur et nous perd en route.
 
                                                                                                    Pierre Champleboux
 
Jake Gyllenhaal





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