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Bienvenue au Cottage

Le 04/07/2008 à 08:47
Par
Notre avis
6 10

Parce qu'il ne faut pas basculer dans l'enthousiasme excessif, reconnaissons que The Cottage (titre original) n'est pas une œuvre totalement transcendante. La sauce demande d'ailleurs un certain temps à monter avant de montrer tout ce qu'elle a dans le bide. Pourtant, c'est l'instinct de cinéphile le plus primaire et dans toute son immaturité qui prend le dessus. Parce qu'on nage ici dans une hilarité sauvagement entretenue, il est difficile de se contenir devant le spectacle absolument délirant qui se déroule sous nos yeux. Soit un survival inattendu, poussif et qui désacralise totalement la douleur pour faire d'une vraie boucherie à l'image, un comique de situation sadique au possible. Le genre s'en souviendra. Vous aussi !


Critique Bienvenue au Cottage

Reconnaissons aux anglais ce mérite immuable de parfaitement se décomplexer, se détacher des codes imposés par on se sait trop qui pour faire du cinéma, d'auteur ou de genre, un caprice un peu égoïste qui livre le meilleur comme le pire. Pour l'instant, on reconnaîtra à nos voisins d'outre-Manche un vrai savoir faire dans le "meilleur" dès lors qu'il s'agit de vouvoyer le film d'horreur déconnant et s'inscrivant dans une culture propre sans jamais vouloir refaire Hollywood au pays de Sa Majesté. Citer Shaun Of The Dead est devenu une facilité, d'autant plus qu'on est ici un peu plus proche de l'univers d'un certain Dead and Breakfast ou d'un Severance (pour rester régional), mais les habitués de ce type d'atmosphère seront en terrain connu. On fait sauter la barrière séparant les genres dans leurs règles établies et on compose un panaché sans raison valable, si ce n'est de divertir à outrance. Le gore de série Z et la comédie bien populaire peuvent cohabiter sans tomber dans la crétine parodie. C'est bonard !

 

 

Critique Critique Bienvenue au Cottage

 

Alors, ça raconte quoi exactement The Cottage, pour qu'on vous encourage à aller le voir ? Fondamentalement, pas grand-chose... De la vie de gens cons, d'une stupidité entretenue comme les comédies cyniques anglaises savent bien les faire, et cet univers un peu à la Fargo ou Un Plan simple où le larcin maladroit dégénère dans le cauchemar le plus absolu. Ici, deux frangins kidnappent la fille d'un patron de club pour essayer de se faire un peu fric. L'un est une teigne autoritaire, l'autre un soumis hyper gauche qui enchaîne les bourdes. Jusque là, c'est british dans la plus pure tradition et le réalisateur Paul Andrew Williams (à qui l'on doit le radicalement différent London To Brighton) s'amuse à entretenir son patrimoine culturel hyper théâtralisé durant une longue première partie. Un peu caricaturaux, un peu déphasés, les entrechoquements des trois personnages principaux bifurquent gentiment dans la comédie de gangsters. Les voyous sont débiles, la fille à papa insupportable et les choses ne se déroulent déjà pas comme prévu... à cause d'une paire de seins.

 

 

Critique Critique Bienvenue au Cottage

 

Et puis c'est soudainement là que Bienvenue au Cottage devient génial. Comme un aveu de désencadrement artistique - parce qu'après tout, le film appartient encore à son réalisateur -, on fait un peu ce qu'on veut sur un budget aussi réduit et comme on a fait le tour d'une intrigue, on décide de passer à autre chose. Pour sûr, on n'est pas encore totalement habitué à ce genre de choses chez nous (et encore moins aux Etats-Unis) où l'industrie cinématographique est codifiée au possible avec des films droits dans leurs pompes entretenant absolument leur début, leur milieu et leur fin. Du coup, on passe de Fargo à Vendredi 13 sans prendre de gants, sans prévenir, et en faisant charcler la viande d'un seul coup jusqu'à la dernière seconde. Un façon d'aborder l'horreur, il est vrai, un brin déstabilisante mais qui ne prend guère plus de quelques secondes avant de poser sa nouvelle ambiance et décupler non stop le délire de ce spectacle sanglant impromptu.

 

 

Critique Critique Bienvenue au Cottage

 

On aura en tout cas eu le temps de s'attacher aux personnages et de ne pas vouloir les voir mourir trop vite. De mémoire, rares sont les slashers où l'on tient encore un temps soit peu aux protagonistes... C'est malicieux, c'est efficace, ça n'a pas peur de confondre des ingrédients normalement mal assortis, et ça délivre un flot de séquences intelligemment référentielles (Predator, Massacre à la Tronçonneuse, Shining, etc) sans en abuser, sans les parodier grassement mais en les pastichant avec succès. La traditionnelle scène de poursuite victime/bourreau dans la maison étant ici revue et corrigée avec du Mozart en toile de fond... Un élan de folie auquel il est facile (et recommandé) de succomber !

 








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