Cannes 2010 : La Princesse de Montpensier
Le 16/05/2010 à 19:56Par Aurélie Vautrin
20 ans que Bertrand Tavernier n'était pas venu en compétition sur la Croisette. Vingt ans que le réalisateur de Coup de torchon n'avait pas brigué la Palme d'Or. Et aujourd'hui, après un détour dans la brume électrique, Tavernier débarque à Cannes avec un film d'époque, genre qu'il apprécie et dans lequel il excelle particulièrement. De beaux décors, de beaux costumes, une belle histoire, de grandes émotions, des envolées lyriques et des acteurs qui ont fait leurs preuves, La Princesse de Montpensier a tout pour plaire. Ou plutôt avait tout pour plaire.
Car le film nous laisse un arrière-goût amer, mixé à une pointe de déception. Si la réalisation est soignée, la musique largement envoûtante, le mélange entre spectaculaire et intimiste savamment orchestré, le constat reste pourtant le même. Des longueurs viennent ternir l'ensemble (2h30 !), et les dialogues sonnent trop souvent creux. Le film se veut résolument moderne, et pourtant s'enfonce dans un classicisme qui dessert un long métrage pourtant bien parti. Enfin, malgré la présence au générique d'excellents comédiens, l'interprétation est bien souvent en demi-teinte voire largement décevante. Mélanie Thierry surjoue la plupart des scènes, Grégoire Leprince-Ringuet passe à côté de son rôle, et Lambert Wilson est loin de faire dans la finesse. Heureusement, Gaspard Ulliel et Raphaël Personnaz ont su rester naturels et bien dans leur costume bouffant.
N'empêche, on aurait aimé chevaucher avec eux dans la campagne française, on aurait adoré se perdre dans cette histoire d'amour ensorcelante et ensorcelée. Mais on reste sur le pas de la route, en regardant les chevaux passer au loin. Dommage.