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Chapitre 27

Le 23/04/2008 à 08:41
Par
Notre avis
3 10

Variation autour des derniers faits et gestes de Mark David Chapman avant qu'il n'assassine John Lennon de cinq balles à la sortie de son hôtel, Chapitre 27 ne fait pas honneur à l'extraordinaire implication de son acteur principal. Jared Leto, métamorphosé à l'extrême et visiblement habité par son rôle, se retrouve rapidement constituer le seul attrait de cette fable aussi creuse que longuette. Si le film se laisse tout de même (péniblement) suivre, c'est uniquement grâce à lui.


Critique Chapitre 27

Critique Critique Chapitre 27

 

Une semaine après le documentaire Les U.S.A. contre John Lennon (David Leaf et John Scheinfeld), voici que débarque sur nos écrans Chapitre 27 de J.D. Schaefer, qui dépeint les derniers instants de la vie d'homme libre de Mark David Chapman, l'assassin de John Lennon. Conçu comme une chronique introspective, ce curieux film est envisagé du seul et unique point de vue de son anti-héros, un individu asocial et déséquilibré que son obsession pour une star inaccessible et la révélation simultanée de la médiocrité de sa propre vie pousseront à commettre l'irréparable. Un sujet en or sur le papier, mais qui l'est nettement moins à l'écran passée l'énorme surprise (dans tous les sens du terme) que représente en soi la vision de Jared Leto, le magnifique Jared Leto, dissimulé derrière plus de trente kilos de graisse pour les besoins de ce rôle de crazed fan tourmenté. Physiquement méconnaissable, l'acteur, qui intervient aussi en tant que producteur exécutif, apparaît tout aussi métamorphosé dans la moindre de ses expressions et attitudes. La performance est indubitable, saisissante même, mais la question se pose rapidement de savoir si une telle prise de risque en valait la peine. Car s'il sait de toute évidence où il veut en venir - le film suit une trame assez linéaire - , le réalisateur ne possède pas tout à fait l'étoffe requise pour un type de projet conceptuel de cette envergure.


 

Critique Critique Chapitre 27

 

Alternant les crises de paranoïa de Chapman et ses va-et-vient continuels entre son hôtel et celui dans lequel est présumé séjourner Lennon, le tout bercé de l'incessant monologue de l'inquiétant personnage, Chapitre 27 sait distiller une certaine ambiance agréablement trouble dans ses premiers instants. Mais la machine ne tarde pas, tout comme le personnage qu'elle soutient, à montrer quelques faiblesses à mesure que l'on progresse à l'intérieur du cauchemar. Au point que l'on ne tarde pas à se raccrocher à la seule force de la prestation du comédien pour ne pas sombrer dans la léthargie. Les diverses allusions à L'Attrape-Cœurs de Salinger, livre que Chapman portait effectivement sur lui au moment de son arrestation, ne suffisent pas à conférer de la substance à cet exercice de style d'une éprouvante vanité. Comme le Chapman du film, il n'est plus possible alors que de trépigner d'impatience en attendant et en attendant encore que le meurtre ait enfin lieu. Ce n'est pourtant manifestement pas là l'intention de Schaefer, qui multiplie autant que possible les séquences oniriques afin de mieux donner à comprendre ce qui a bien pu passer par la tête de cet homme en apparence "normal". Plus que comme un vrai film, Chapitre 27 ressemble au bout du compte à une longue divagation sur le rapport ambigu qu'entretient le fan avec sa star, un constat particulièrement douloureux eu égard à l'investissement de l'interprète principal.






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