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Doctor Sleep : retour réussi dans les couloirs de la peur ? - notre critique

Le 30/10/2019 à 15:32
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Notre avis
8 10 Mike Flanagan dans les pas de Kubrick ? Si son Doctor Sleep n’atteint pas la perfection du Shining de 1980, force est de constater que le réalisateur de Jessie relève une nouvelle fois le défi de porter à l’écran avec brio un roman de Stephen King réputé difficilement adaptable. On peut lui reprocher un style encore un peu trop télévisuel (mais aucunement désagréable) mais on salue en revanche ses emprunts judicieux et assumés au Shining de Kubrick. Seule véritable ombre au tableau ? Doctor Sleep, en roman comme en film, est indissociable de Shining et n’en est finalement qu’une (bonne) extension. Aussi, on recommande à celles et ceux qui n’auraient pas encore vu le premier film (oui, ça existe) de rattraper leur retard avant d’aller voir sa suite.



Ceux qui ont lu le roman Doctor Sleep le savent : c’est un long roman au rythme lent, qui prend son temps avant de démarrer et de révéler le coeur de son intrigue. Pour le lire, il faut s’armer de patience, avoir une bonne connaissance du premier roman et du pouvoir dont ce dernier tient son titre.


Dans cette adaptation, Doctor Sleep est beaucoup plus accessible. Durant 2h30, Mike Flanagan parvient à restituer l’essentiel du roman de King et à captiver sans discontinuer, grâce à un parti pris audacieux qui fera sûrement jaser : considérer son film comme étant la suite officielle du chef d’oeuvre de Kubrick plutôt que l’adaptation du roman du Master of Horror.



On le sait, Stephen King n’apprécie qu’à moitié la première adaptation de Shining, à tel point qu’il en a produit une autre adaptation : le très médiocre téléfilm  “Shining, les couloirs de la peur”.


On aurait donc pu imaginer que la version ciné de Doctor Sleep choisisse d’adopter une autre esthétique, puisque son auteur a publiquement désavoué le premier film. Mais parfois, pour bien adapter un roman sur grand écran, la trahison s’impose.


En décidant de s’approprier l'esthétique du film de Kubrick, Flanagan nous plonge immédiatement en terrain connu.


Dès les premiers flashbacks (réalisés avec des comédiens ressemblants furieusement à Shelley Duval et Danny Lloyd) on en est convaincus : nous sommes bien de retour à l’Overlook, et ses fantômes ne tardent pas à se rappeler à notre bon souvenir…



Si les flashbacks reproduisent avec un mimétisme stupéfiant le style de Kubrick, on ne peut s’empêcher de trouver que l’ensemble ressemble encore beaucoup à l'esthétique télévisuelle de The Haunting of Hill House.


Mais qu’importe : on se laisse happer corps et âme dans ce train fantôme aux allures de grand huit, un véritable uppercut de sensations où se mêlent émotions, frissons et douce nostalgie. Des ingrédients bien connus des amateurs du King, preuve que la trahison a parfois du bon.




On recommande donc chaudement aux fans de Shining de mater Doctor Sleep. Dommage toutefois que le film ne puisse être totalement apprécié indépendamment de son écrasant modèle, que la musique, les images, et l’histoire ne cessent d’invoquer tout au long de cette excellente suite. On espère d'ailleurs qu’une version longue sera prochainement disponible, car on serait bien restés un peu plus longtemps dans les couloirs de l’Overlook Hotel.


 





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