Eden à l'ouest
Le 11/02/2009 à 10:09Par Sabrina Piazzi
Avec Eden à l'ouest, Costa-Gavras réalise une Odyssée contemporaine afin d'évoquer le sort des exilés, des immigrés clandestins et des sans-papiers. Le réalisateur transforme le comédien Riccardo Scamarcio en Ulysse des temps modernes prénommé Elias venu d'un pays non défini, traversant la mer, de nombreuses tempêtes et de multiples épreuves à l'intérieur d'un paradis artificiel caractérisé principalement par un hôtel de luxe entouré de fils barbelés. A l'instar de son précédent film Le Couperet, la fable tragi-comique est parfois trop appuyée avec l'omniprésence des forces de sécurité traquant les étrangers et des médias à l'affût du moindre scoop et excités comme des vautours. Néanmoins, le côté burlesque séduit largement avec la métamorphose du personnage principal en vagabond quasi-muet, affamé et tentant d'échapper continuellement à la police, dans la pure tradition de Charlot ou des films de Mack Sennett. Avec sa gueule d'ange et son regard enfantin, Riccardo Scamarcio parvient non sans mal à rendre son personnage attachant mais le cinéaste aurait gagné à alléger certaines allégories. Engagé et séduisant par son côté libre et aventureux s'éloignant d'un genre particulier, Eden à l'ouest est aussi et parfois maladroit et lourdaud quand le réalisateur pose un regard simultané sur le monde occidental notamment au moment des rencontres faites par Elias sur son chemin n'échappant malheureusement pas à la caricature.