Etrange Festival 2010 : Survival Of The Dead
Le 10/09/2010 à 18:40Par Arnaud Mangin
Comme ressurgit d'entre les décomposés, George A. Romero accouche ici de son pire film. Un impossible ratage intégral, cheap, bourré d'horribles acteurs jusque dans les figurants zombies, baignant dans une auto-caricature ultime où le vieux bonhomme essaye péniblement de courir comme à la bonne époque. Aucun peps, ridicule et foirée de A à Z, cette chose totalement insignifiante semble juste s'être évadée du rayon des direct to vidéo. Vous trouviez à redire à Diary of the Dead ? C'était presque du Kubrick à côté...
Découvrez ci-dessous la critique de Survival Of The Dead de George A. Romero
Critique Survival Of The Dead
Il y avait probablement quelque chose d'auto-prophétique dans le cinéma de George A. Romero lorsqu'il montrait des morts sortir de leurs tombes pour reprendre ce qu'ils faisaient de leur vivant. Comme prévu, Survival Of The Dead est un film de zombie. Comprendre par là : le film D'UN zombie. Déjà sérieusement en pente douce sur son opus précédent où l'on pouvait toutefois trouver deux-trois trucs vraiment sympas, le réalisateur mythique semble n'avoir gardé et gonflé ici que tout ce qui était passablement pesant dans Diary Of The Dead. Le résultat se montre tout bonnement médiocre. Incroyablement nul, même, à tel point que l'on se demande ce que cherche exactement à faire le cinéaste, à part sombrer dans une persistance sénile qui dessert presque son propre mythe. L'art de faire des films sans en avoir la moindre envie, pour se donner la sensation d'exister.
Poussant avec encore plus de vergogne sa touche Tex Avery au service de tout et n'importe quoi, Romero espère combler le néant de sa mise en scène avec des gags gores numériques complètement à la masse. On y retrouve pêle-mêle des têtes qui éclatent comme des oeufs à la coque ou du dynamitage en règle, façon Sam le pirate. Le summum étant la tête d'un zombie qui s'embrase après s'être reçu une fusée d'alarme... dans le ventre. Une sorte de long sketch inepte, qui n'a strictement rien à raconter, à part la guéguerre entre deux familles de rednecks sur une île perdue au milieu de l'océan et l'éventuel avenir des boucheries chevalines en cas d'apocalypse. Et ouais, entre deux directions d'acteurs grotesques (dont une bidasse lesbienne qui se masturbe en voiture), l'évolution de l'univers de Romero semble annoncer que la barbaque en écurie est le dernier recours d'une humanité tombée dans le cannibalisme. Un peu grabataire le papy.