ETRANGE FESTIVAL : First Squad : The moment of truth
Le 11/09/2009 à 10:01Par Frédéric Frot
Découvrez ci-dessous la critique de First Squad : The moment of truth
Avec First Squad : The Moment of Truth, c'est avec plaisir que l'on retrouve le studio 4°C, connu pour ses œuvres atypiques comme Mind Game ou Amer Béton. Cette fois-ci, le studio collabore avec la Russie et le studio Molot Entertainment Film ainsi qu'avec une société Canadienne. Si le studio 4°C fournit le matériel visuel, ce sont deux russes qui sont à l'origine du scénario de ce court métrage. La genèse de cette œuvre remonte à 2005 mais ce n'est qu'en 2008 que le public peut enfin découvrir First Squad. A l'origine, il s'agit d'un clip pour le rappeur russe Ligalize. Entre la dernière bande-annonce et le clip, on remarquera avec intérêt l'évolution du character design des personnages, ceci montrant à quel point une animation peut évoluer au gré des années tout en conservant la même idée de départ.
L'histoire de First Squad se centre sur le personnage de Nadya aux pouvoirs de voyances extralucides. Devenue amnésique, elle avance dans la reconstitution de son passé et ce pourquoi elle a été entraînée. A ces côtés on trouve Leo qui semble être son amoureux, Zena l'autre fille du groupe, Marat l'homme fort et Valya le plus jeune. Nadya retrouve ses amis pionner de le 6th Division dans un endroit plus proche du Mordor de Tolkien que du Valhalla.
Les premières minutes donnent parfaitement le ton, cet animé est construit à la manière d'un documentaire télévisé dans lequel une reconstitution est entrecoupée d'interviews d'acteurs de l'époque ou d'intervenants historiques. Si cela passe parfaitement dans certains passages (le début, la fin) en apportant des éléments pertinents à l'attention du spectateur, on se rend néanmoins compte plus d'une fois que l'on a affaire à du remplissage. First Squad semble avoir un format d'OAV ou de film d'animation japonais (qui sont souvent loin des 1h30) : sans ces inserts, l'animation pourrait se suffire à elle-même.
Malgré cela, ce court métrage présente quelques bonnes idées. Reprenant l'idée d'un Reich qui s'embourbe, tout comme l'avait fait Napoléon dans l'hiver russe, elle y inclut des éléments ésotériques et mystiques. Le troisième Reich a véritablement exploré ces idées afin d'imposer ses idéaux raciaux et changer le cours de la guerre. On ne peut s'empêcher de penser à Indiana Jones ou encore Hellboy qui s'appuient également sur ces faits.
Si l'animation est japonaise, le générique nous montre que les codes du constructivisme russe typique ont été parfaitement intégrés. A de nombreuses reprises on trouve des éléments rappelant les grandes heures de la propagande russe. L'animation pêche légèrement par moments et l'on se rend compte que l'on n'est pas en face d'une œuvre majeure réalisé par le studio 4°C. Le niveau est inégal sans être pour autant rédhibitoire. La 3D se fait discrète. Seuls les véhicules semblent être faits à l'aide de ce procédé qui maintenant facilite le travail des animateurs.
First Squad, sans être l'animation attendue, arrive a séduire par son propos et ses idées visuelles. Si le rythme pêche parfois en raison d'insert live, le studio 4°C arrive a retenir notre attention sans atteindre toutefois de loin le niveau technique digne de la plupart de ses oeuvres. Le format d'une OAV plus court et concis aurait été nettement plus approprié. Une suite semble plus que probable au vue de la fin ouverte de First Squad.
Voici le clip video du rappeur Ligalize à l'origine du film First Squad :