Gerardmer - Les Témoins du mal
Le 04/02/2010 à 18:49Par Kevin Prin
Les Témoins du mal va droit là où on l'attend, suivant les rails d'une narration pénible et déjà vieille, à travers un récit illustré comme une carte postale. Le scénario ne surprend que les personnages du film, confirmant que le réalisateur se repose sur des acquis, ce qui finit très rapidement par être préjudiciable et énervant. Comme quoi le cinéma espagnol de genre contient aussi ses moutons noirs...
Découvrez ci-dessous la critique du film Les Témoins du mal
Le cinéma espagnol a brillé ces dernières années en matière de films fantastiques, dont la plupart nous livraient des propositions de cinéma passionnantes, de L'Orphelinat à [Rec] en passant par Ouvre les yeux ou encore Le Labyrinthe de Pan. Le rabâchage de gimmicks étant trop souvent roi dans les autres pays (notamment aux USA), nos voisins ibériques captaient l'attention comme les japonais le faisaient il y a dix ans, par leur inventivité et leur sens du grand cinéma. Assistons-nous à un simple phénomène ponctuel ou à l'émergence d'une nouvelle vague solide ? Il est encore trop tôt pour se prononcer mais Les Témoins du mal vient aujourd'hui nous annoncer une mauvaise nouvelle : on peut s'attendre à des films espagnols singeant les nouveaux gimmicks du genre que ce pays a su dompter avec brio.
Inutile en fait de dépasser le scénario pour comprendre l'ampleur du ratage. Le film démarre par 3-4 flashbacks nous montrant des curés apparemment pas très catholiques, des enfants enfermés et des fantômes venant les embêter (réalisés en images de synthèses...) et une mère perdant son bébé tout juste né. Dix ans plus tard, cette même mère, son mari, leur nouveau bébé et leur fille emménagent dans une immense baraque isolée, dont on les prévient que le grenier et la cave sont condamnés (hum). Evidemment, la petite fille a pile dix ans et n'a de contacts visuels et auditifs qu'avec sa mère, qui mettra 1h15 à comprendre qu'elle n'existe dans sa tête alors que c'était évident pour tout le monde. Qui plus est, la mère entend la nuit des bruits inquiétants provenant du grenier (et on ne parle pas de quelques grincements, là c'est la fête foraine !) alors que son mari n'entend strictement rien. Evidemment elle ira s'y balader (de nuit) et y verra toute sorte d'apparitions pendant qu'un curé à la voix grave et rassurante essayera de lui filer un coup de main.