Jurassic World Fallen Kingdom célèbre-t-il dignement les 25 ans de la saga ? critique

On attendait beaucoup de J.A Bayona, ce protégé espagnol de Guillermo del Toro à qui l'on doit l'Orphelinat et quelques minutes après minuit.

Les premières images de Jurassic World 2 et les propos du réalisateur catalan nous faisaient espérer une suite digne du film original afin de célébrer les 25 ans de l'ouverture de ce parc qui nous a autant émerveillé qu'effrayé.

(critique publiée en juin 2018)

Là dessus, Jurassic World Fallen Kingdom déçoit. Non pas qu'il soit un mauvais film mais dû à un scénario attendu (et un peu bébête parfois) et des personnages humains complètement transparents, il n'offre aucune surprise pour celui qui connait les rouages de la saga (ce qui ne sera pas forcément le cas d'un public plus jeune).

Sur ce, Jurassic World 2 demeure un blockbuster efficace qui ne manque pas d'allure. Si on a le sentiment que Bayona n'ose pas complètement se laisser aller (notamment en ce qui concerne la violence ou la noirceur de son univers), on ne peut que jubiler devant la qualité de quelques scènes phares.

Comme ce prologue nocturne et sous marin qui renoue avec la terreur et l'émerveillement du premier film, comme cette charge des espèces préhistoriques devant une éruption volcanique (avec un T-Rex qui fera jubiler tous les fans de Jurassic Park) ou encore comme cette séquence dans le manoir où une petite fille est poursuivie par le dinosaure le plus démoniaque de tous et joue à un jeu de cache cache qui flirte autant avec le conte horrifique que le film de monstre.

Jurassic World 2 ne manque assurément pas de qualité. A commencer par ses dizaines de créatures. J.A Bayona s'en donne à coeur joie et offre un remarquable bestiaire avec des quantités d'espèces différentes.

Le mélange d'anomatronique et de numérique fonctionne à merveille. Les dinosaures n'ont jamais eu autant d'expression et n'ont jamais dégagé autant d'émotions (la mort d'un dinosaure dans l'île en pleine destruction saura toucher même les plus endurcis).

La première partie du film sur  Isla Nublar est un vrai roller coaster de sensations fortes. C'est ensuite que cela se gâte. La mise en scène a beau resté inventive, on finit pas s'ennuyer de cette histoire de clonage prévisible. Et ce n'est pas la prestation de Chris Pratt qui va sauver la mise. Le pauvre a l'air complètement paumé. A croire qu'il n'y a jusqu'ici que James Gunn qui ait réussi à l'employer à sa juste valeur au cinéma.

Outre quelques séquences héroiques, Pratt subit et se retrouve à lancer des "regards de chasseur" appuyés (genre regarde comment je suis badass) qui, s'ils fonctionnent avec Dwayne Johnson pour Jumanji, sont on ne peut plus ridicules ici (d'autant plus que ce plan est utilisé à plusieurs reprises). Très vite, on comprend que Bayona a plus foi en ses créatures qu'en ses personnages (on ne parle même pas du grand méchant militaire plus caricatural que jamais).

Malgré son envie de réinventer la saga et sa qualité indéniable de metteur en scène, J.A Bayona tombe malheureusement dans les travers des blockbusters actuels. Dommage.

Le divertissement est certes là mais on était en droit d'attendre plus d'un tel film. On sera néanmoins là en 2021 pour la conclusion de cette nouvelle trilogie.

Et Jeff Goldblum dans tout ça ? Il se fait très bref. Profitez en quand vous le verrez à l'écran.