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L'étrange vice de Mme Wardh

Le 08/02/2010 à 08:01
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Notre avis
8 10 Première incursion dans le giallo pour Sergio Martino, encore jeune cinéaste, qui réalise un film prenant, très ancré dans son époque et profondément esthétisant. Pas grand-chose à jeter ici, Martino parvenant habilement à exploiter au mieux une histoire en elle-même pas vraiment révolutionnaire. Bien pensé et bien fait, L'étrange vice de Mme Wardh est aussi un régal pour les yeux et pour les oreilles.
Découvrez ci-dessous la critique du film L’étrange vice de Mme Wardh

Critique du film L’étrange vice de Mme Wardh

L'étrange vice de Mme Wardh est un film charnière en cela qu'il opère la transition entre le giallo psychologique à la Lenzi des années 60 et le giallo d'angoisse à la Argento des années 70. Construit autour du couple emblématique Edwige Fenech / George Hilton (dont le film établira justement la dimension sulfureuse), l'histoire somme toute assez classique mais graphiquement classieuse bénéficie d'une trame assez bien ficelée malgré quelques raccourcis narratifs et certaines facilités scénaristiques, et dont la fin, (trop ?) pleine de rebondissements, ne manquera pas de vous surprendre. Un film commercial certes, mais de qualité et qui aura connu un succès public mérité lors de sa sortie en salles.

 

Les principales qualités de ce premier giallo de Sergio Martino tiennent d'abord à cet esthétisme de la violence, propre aux cinéastes transalpins et ici rendue avec brio dans les séquences de flash-back, sublimes de passion et de vice. L'héroïne s'y abandonne dans les bras de Jean, l'ex-petit ami mystérieux et pervers. Dans la mécanique des crimes, le découpage exemplaire ravira les cinéphiles les plus pointus avec notamment la fantastique séquence du parc. Le deuxième gros atout du film, c'est le casting : Edwige Fenech d'abord, réputée pour sa plastique irréprochable qu'elle n'hésitait pas à mettre à contribution, donne véritablement corps au film (et c'est peu dire) avec le personnage de Julie Wardh qui, si elle manque un peu de profondeur comparée à d'autres héroïnes plus développées sur le plan psychologique, permet par un jeu assez subtil de retranscrire une importante palette d'émotions, de l'amour le plus érotique à la peur la plus viscérale, et donne de la crédibilité et de la chair à l'histoire. George Hilton quant à lui est parfait dans le rôle de l'amant, son visage exprimant de lui-même toute l'élégance et l'ambigüité contenue dans son personnage. Ivan Rassimov (Jean), avec ses traits si particuliers et sa glaciale prestance, Albert de Mendoza, sobre et juste en mari trop lisse, et Conchita Airoldi, elle aussi très séduisante dans le rôle  de la pétillante meilleure amie, complètent admirablement le duo principal. A cela s'ajoute la photo d'Emilio Foriscot, dans l'ensemble très soignée, et la musique de Nora Orlandi, profondément enivrante, que Tarantino reprendra d'ailleurs dans Kill Bill 2. Une réussite assez totale donc et indispensable pour tous les amateurs de giallo et les cinéphiles curieux et/ou déviants en mal de sensations fortes.

L'étrange vice de Mme Wardh est disponible en DVD chez Neo Publishing depuis le 5 janvier 2010.


Critique du film L’étrange vice de Mme Wardh






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