La Loi de Murphy

Brancardier dans un service d'urgences, Elias n'en a plus que pour quelques heures avant sa peine conditionnelle. Seulement voilà, dans cet hôpital paumé en banlieue, il ne pensait pas retrouver le même soir toutes ses vieilles connaissances de la pègre, réunies autour de son ancien voisin de cellule, un loser, qui est le seul à connaître la planque des bijoux récupérés lors d'un braquage ayant mal tourné. Et c'est alors que la fameuse loi de Murphy vient pointer son nez : Elias aimerait bien rester en dehors de tout ça, mais Elias, (trois fois hélas) le sait, lorsque les choses ont une chance de mal tourner, généralement, elles tournent mal. Notre héros va donc remettre les deux mains dans le cambouis, tout en évitant soigneusement de se faire prendre par un inspecteur de police trainant dans les parages. Mais, la loi de Murphy ne venant jamais seule (elle est souvent accompagnée de sa copine "la loi des séries", dite aussi "concept d'annus horibilis"), les choses ne vont aller qu'en s'empirant pour notre braqueur repenti, qui va se retrouver au milieu d'un imbroglio entre gangsters. Malheureusement pour lui. Et pour nous.

Premier hic : La loi de Murphy se pose comme une comédie de gangster qui tente de marcher sur les plates-bandes du Snatch de Guy Ritchie. Qu'on aime le travail du Britannique est une chose. A vrai dire, lors de sa sortie, ce petit film de malfrats dingos avait soufflé un petit courant d'air frais sur un genre qui se prenait un peu trop au sérieux, et nous avait convaincu grâce à sa mise en scène imaginative, ses personnages hauts en couleurs, son rythme tapageur et sa cool-itude quasi-Tarantinesque. Mais essayer de refaire un Snatch en 2009, c'est quasiment du suicide, tant ce film est ancré dans son époque (le début des années 2000, dans le monde de l'hype, c'est quasiment la préhistoire), dans son contexte (petit film anglais fait avec la niak et l'accord de grandes stars venues sur le plateau à titre quasiment gracieux) et dans sa logique (Snatch était une sorte d'Arnaque Crime et Botanique en amélioré, ce dernier étant déjà un "presque parodie" des films de Scorsese).

Même Ritchie lui-même n'y est pas parvenu avec son médiocre Rock'n Rolla, c'est dire. Qu'importe, cela n'a pas empêché Christophe Campos de miser sur cette veine tentative de faire du cool avec du rien. Il en résulte un long métrage en retard sur son temps, aux effets de style dignes d'un court métrage (aaah le fameux générique Funky, oooh la voix-off branchouille, iiih le coup de la fausse fin), à l'humour totalement ringard (Omar Sy joue un noir qui se prend pour un gitan, Fred Testot incarne 6 personnages secondaires différents, les policiers ont des perruques qui tombent ...) et au rythme totalement plat. Bref, au final, ca s'agite beaucoup pour pas grand chose, c'est extrêmement bavard, ca n'est presque jamais drôle et surtout, ca ne raconte strictement rien d'intéressant. La loi de Murphy (la loi de l'emmerdement maximal), un film qui porte bien son titre et qui donne le bâton pour se faire battre.