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Le Perroquet Rouge

Le 01/01/2008 à 13:23
Par
Notre avis
6 10

Avec Le Perroquet Rouge, Dominik Graf s'intéresse à la période mouvementée qui précède la construction du mur de Berlin en RDA. Si le film dresse un portrait passionnant de la jeunesse à travers des personnages attachants, il échoue à transmettre la violence d'un contexte politique pourtant oppressant et déçoit dans son traitement narratif des événements historiques. Au final, on retiendra un film inégal, dont le contenu mérite toute l'attention mais dont la forme ne suit pas.


Critique Le Perroquet Rouge

Critique Critique Le Perroquet Rouge

 

 

Comédie dramatique réalisée par Dominik Graf, Le Perroquet Rouge plante son décor en RDA, à la veille de la construction du mur de Berlin, qui a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Le film s'attarde ainsi sur un pan de l'Histoire de l'Allemagne peu abordé par le cinéma, ou plutôt rarement montré sous cet angle puisqu'il s'intéresse plus particulièrement à la jeune génération de l'époque. Sur un ton faussement léger, Le Perroquet Rouge dresse le portrait d'une jeunesse défiant l'autorité, mais aussi tiraillée entre sa fascination pour la culture de l'Ouest et un contexte politique de plus en plus oppressant. Le scénario, fort bien construit dans les deux premiers tiers du métrage, aborde les événements du point de vue de Siggi (Max Riemelt), un jeune homme de 21 ans, et s'articule autour du triangle amoureux qu'il forme avec la poétesse Luise (Jessica Schwartz) et son mari Wolle (Ronald Zehrfeld). Tombé amoureux de Luise, Siggi se laisse embarquer par le couple dans des virées nocturnes au "Perroquet Rouge", un club où les jeunes se retrouvent tous les soirs pour boire de l'alcool et danser au rythme du rock'n'roll. Mais Siggi réalise bientôt que la Stasi s'intéresse à leurs affaires.

 

Critique Critique Le Perroquet Rouge

 

Contre toute attente, le ménage à trois qui se constitue entre les personnages principaux représente le principal attrait du film. Le Perroquet Rouge confronte trois personnalités radicalement différentes, entre Siggi qui peine à trouver sa voie, Luise qui fait preuve d'une vraie détermination sur le plan idéologique mais manque de confiance en ses propres talents, et Wolle qui incarne l'hédonisme destiné à se faire broyer par le régime de la RDA. Si Dominik Graf fait montre d'une certaine finesse dans son approche des enjeux individuels, le film n'atteint malheureusement pas son but dès lors qu'il s'agit de transmettre l'atmosphère d'oppression qui s'installe progressivement. Alors que l'évolution du contexte global devrait logiquement créer l'impression qu'un étau se resserre sur Siggi, Luise et Wolle, Dominik Graf se contente dans le dernier tiers du film d'énoncer les faits historiques de manière mécanique. Le cinéaste se montre d'ailleurs bien timide dans la retranscription de la violence psychologique que représente la fin de la liberté d'expression, ou encore dans la représentation des méthodes de la Stasi. Et surtout, Graf semble peu à peu se désintéresser de ses personnages. La distance qui se crée insidieusement avec ces derniers a pour conséquence directe la difficulté grandissante pour le spectateur de se sentir concerné par leur sort. Accompagnée d'un montage brouillon, la réalisation plate et sans saveur de Dominik Graf a largement son rôle à jouer dans le manque de souffle de ce Perroquet Rouge qui semble parfois visuellement nous replonger vingt ans en arrière. On appréciera toutefois la qualité et le naturel de l'interprétation, notamment celle du jeune Max Riemelt que l'on espère revoir dans les années à venir.






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