Le séminaire (caméra café)
Le 11/02/2009 à 17:52Par Michèle Bori
On dira du Séminaire la même chose que d'Espace détente. Un film sympathique, pas foncièrement malhonnête dans sa démarche et qui se regarde sans déplaisir, surtout pour peu qu'on soit fan du matériel d'origine. En plus, c'est drôle. Donc c'est réussi. Et Jean-Claude Convenant est au top !
Deuxième film tiré de la série TV Caméra Café, après un Espace détente sorti en 2005 qui avait attiré 1,8 millions de spectateurs dans les salles, Le séminaire nous propose de retrouver une bonne partie des personnages qui nous ont tant fait rire le soir sur la sixième chaine. Hervé, Jean-Guy, Maeva, Philippe, Jeanne et surtout Jean-Claude Convenant sont donc de retour sur grand écran, dans une aventure inédite qui les plonge au cœur d'un horrible séminaire ayant pour but de rétablir un semblant de cohésion au sein de l'entreprise Geugène. Un séminaire de "winners", situé à la Défense, qui aurait pu sortir de l'imagination du duo Nico & Bruno (La Personne aux deux personnes) et qui au lieu de souder cette équipe de bras cassés, finira par faire tomber quelques masques, entrainant gags et péripéties en tous genres. Un scénario un peu passe-partout au premier coup d'œil, mais qui prend toute sa dimension dans deux dernières bobines qui semblent avoir été la motivation première de ses auteurs. On savait Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h engagés politiquement (pour ceux qui ne seraient pas au courant, ils ne sont pas franchement de droite), ils le confirment ici en profitant de ce film pour exprimer tout le "bien" qu'ils pensent de l'ultra libéralisme. Un discours pas forcément de première fraicheur mais qui a le mérite d'être présent là où l'on ne l'attend guère, à savoir dans une comédie grand public. Un acte courageux, qui confère à ce séminaire-là une dimension absente de bien des comédies françaises.
A l'instar du premier épisode, ce film est avant tout un produit pour les fans et ceux qui n'étaient pas réceptifs à Caméra Café ne rabibocheront pas avec l'humour du tandem Solo/Le Bolloc'h. C'est un peu beauf, un peu facile, ça ne vole pas à des niveaux stratosphériques de subtilité, ce n'est pas folichon d'un point de vue de la mise en scène, mais ca fait souvent mouche. Sans doute un peu grâce à ce génialissime personnage de Jean-Claude Convenant, "commercial s'il en est", qui arrive à nous tirer des sourires à quasiment toutes ses répliques. Un personnage d'idiot ringard et attachant, duquel ferait bien de s'inspirer un certain réalisateur amateur de Camping et de Disco ... Autre satisfaction au casting, l'excellent Scali Delpeyrat, qui à l'instar de Thierry Frémont dans Espace Détente, piquerait presque la vedette aux comédiens de la série ! Delpeyrat, qui à force d'apparaître à droite à gauche dans pas mal de projets (Trahison, La très très grande entreprise, Mes stars et moi, et bientôt Erreur de la banque en votre faveur), commence à devenir une tête que l'on prend plaisir à voir sur nos écrans. A lui tout seul, il parvient à apporter la touche de premier degré qui équilibre une balance comique qui aurait très bien pu pencher un peu trop du côté du gros délire lourdingue et débile s'il n'avait pas été là. Un bon point, parmi d'autres, qui font du Séminaire une agréable comédie, pas inoubliable certes, mais aussi plaisante à suivre que la série d'origine.