Le Voyage extraordinaire de Samy
Le 14/07/2010 à 13:10Par Aurélie Vautrin
Découvrez ci-dessous la critique du film Le Voyage extraordinaire de Samy
Critique Le Voyage extraordinaire de Samy
Au premier coup d'oeil, Samy rappelle forcément Crush, la tortue rencontrée dans Le Monde de Némo. Mais nous n'allons pas comparer l'incomparable : Le Voyage extraordinaire de Samy est évidemment loin d'être un Pixar. Très loin. Alors si le design rappelle le film d'Andrew Stanton, la ressemblance s'arrête là. Car là où l'équipe de John Lasseter est capable de combler petits et grands, le gros défaut du Voyage Extraordinaire de Samy est de ne pas proposer un second degré de lecture. Comme durant le mignon Fly me to the moon, les plus de six ans vont rapidement s'ennuyer devant les aventures trop moralisatrices de Samy. On navigue dans tous les poncifs du genre, "petite tortue deviendra grande", "la vie c'est pas si difficile tu verras" et "l'amitié et l'amour survivent toujours à tout". C'est gentillet mais surtout niais au possible, ce qui n'aide pas les plus grands à éviter la noyade. Et ce n'est pas le doublage qui va combler le vide.
Olivia Ruiz, surjouant la plupart du temps, ne réussit pas son premier examen, et Elie Semoun ne peut s'empêcher de nous refaire le coup de Sid de L'âge de glace. Une tortue avec la voix d'un paresseux, cherchez l'erreur. Seul Guillaume Gallienne sort son épingle du jeu, prêtant sa voix à des personnages secondaires rencontrés par Samy dans son périple, un poulpe, une mouette et surtout Alphonse, le fameux chat à l'accent british snob au possible. Le comédien réussit le pari de faire sourire les parents, et l'on rêve désormais d'entendre Galienne doubler le personnage principal d'un futur long-métrage. Cependant, si Le Voyage extraordinaire de Samy prône avec ardeurs les "belles valeurs de la vie", le film fait également passer aux plus petits un message d'écologie, jouant sur les conséquences des marées noires et de la pollution humaine sur la faune et flore... De quoi tirer la sonnette d'alarme pour les générations futures - en pleine mode écolo, le sujet passe comme une lettre à la Poste, et ce n'est pas un mal.
Si le scénario pêche rapidement (ndlr, ahahah !), on peut cependant saluer le travail de Ben Stassen, sur la 3D en elle-même, techniquement réussie voire assez spectaculaire. Il n'est jamais évident de retranscrire les remous de l'eau, mais ici l'effet de profondeur, de vagues et mouvements est assez saisissant. Forcément, Ben Stassen multiplie les effets 3D un peu faciles (des palmiers ou des nageoires au premier plan) mais son univers ultra coloré reste alors assez joli à regarder. Mais cela ne comble pas les vides du scénario, et Le Voyage extraordinaire de Samy ne dépasse malheureusement pas le stade du petit spectacle familial pour les vacances, à voir uniquement avec votre cousin de 5 ans sous peine d'ennui profond. De quoi se dire une nouvelle fois que les ricains de Pixar sont vraiment très très loin devant.