London Boulevard
Le 07/06/2011 à 08:00
Par Aurélie Vautrin
Notre avis
3
10
S'il a remporté un Oscar pour le scénario des Infiltrés de Scorsese, s'il a également montré son savoir-faire sur Kingdom of Heaven, Mensonges d'Etat ou plus récemment Hors de Contrôle, le scénariste William Monahan n'obtient pas tout à fait la même réussite pour son premier passage derrière la caméra. Habile pour les autres, l'homme se révèle bien moins inspiré pour lui-même... A trop vouloir en faire, on se perd dans les rues brumeuses de la capitale anglaise.. Car London Boulevard, entre film de gang, film de mafia, romance au vitriol et pensées désabusées sur un cinéma d'auteur hors de portée, ne trouve ni son style ni son intérêt dans un genre pourtant porteur. Ici, une fois les personnages présentés, on se perd dans les méandres d'une violence assumée mais gratuite, et du coup, sans réel impact sur l'histoire. Reste ces même gueules du cinéma british, à qui l'on offre encore et toujours les mêmes rôles, sans parler de Ray Winstone en parrain peu crédible, de Colin Farrell en bad boy au grand coeur mais qu'il-ne-faut-pas-embêter, et Keira Knightley, d'habitude toujours juste, mais qui nous livre cette fois-ci une prestation aussi maigre que ses gambettes. Seul David Thewlis ajoute une touche d'humour british aux allures de bouffée d'oxygène dans cette ambiance bien trop pesante. On se retrouve alors bien vite à survoler un film qui en plus d'être peu original, se révèle définitivement peu inspiré. Dommage.
Première publication de la critique de London Boulevard le 26 avril 2011.